Le gouvernement italien n'a "aucune intention punitive", mais les règles doivent être respectées, a déclaré mercredi le ministre italien du Développement économique, Carlo Calenda, au sujet du resserrement du contrôle de Vivendi sur Telecom Italia (Tim).



"Nous n'avons aucune intention punitive envers personne, mais nous exigeons que les investisseurs respectent les règles de notre pays", a déclaré le ministre dans un entretien au quotidien Corriere della Sera.



"La prise de contrôle de Tim de la part de Vivendi, que la Consob (le gendarme boursier italien, ndlr) a reconnue, devait être notifiée au gouvernement, cela n'a pas été fait et cela est inacceptable", a-t-il jugé.



"Tout comme dans le cas de la montée dans (le capital de) Mediaset, il doit être clair que (l'Italie) n'est pas un pays ouvert aux raids de quiconque", a affirmé M. Calenda.



"Nous cherchons à donner un sens à l'initiative sur les +golden power+, les pouvoirs spéciaux de l'Etat sur les sociétés stratégiques", a-t-il par ailleurs noté.



Vivendi est la cible de diverses procédures en Italie en raison de ses participations dans le groupe télévisé Mediaset --dont il détient 28,8% après avoir mené une escalade "hostile" selon son actionnaire principal, la famille Berlusconi--et dans Telecom Italia.



Le gouvernement italien a lancé fin juillet une instruction pour vérifier si Vivendi avait bien respecté les règles lors du resserrement de son contrôle sur la direction de Telecom Italia, les sociétés ayant des obligations de communication dans les secteurs stratégiques (dont font partie les télécoms) en Italie.



Il peut décider, en cas de non-respect des règles, d'exercer des "pouvoirs spéciaux" ("golden power") prévus dans de tels secteurs, comme une amende, un veto, etc.



La Consob a jugé le 13 septembre que Vivendi exerçait "un contrôle de fait" sur Tim, dont il détient 23,9% du capital.



Au sujet du chantier naval STX, M. Calenda a répété qu'il pensait qu'"un accord était possible". "Nous voulons parvenir à un accord avec les Français, mais pas à n'importe quelle condition. Ils ont le droit de prendre une autre route, mais cela serait une perte pour tout le monde", a-t-il ajouté.



La crise entre Paris et Rome a éclaté avec la nationalisation "temporaire" fin juillet de STX France, pourtant promis à Fincantieri sous la présidence de François Hollande.



Son successeur Emmanuel Macron a décidé de rouvrir le dossier, estimant que l'accord n'était "pas suffisamment protecteur des intérêts industriels stratégiques français". Révisant le pacte d'actionnaires, il a proposé à l'Italie un accord 50-50, ce que Rome a refusé, exigeant 51% pour Fincantieri.



Les deux capitales se sont donné jusqu'au 27 septembre, date d'un sommet à Lyon entre Emmanuel Macron et le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni, pour tenter de trouver une solution "réciproquement acceptable".






(END) Dow Jones Newswires



September 20, 2017 04:58 ET (08:58 GMT)