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Stratégies

Comment couvrir un portefeuille d’actions contre une correction du marché

Plutôt que de revendre les titres d’un portefeuille au moindre risque de correction des marchés et de multiplier ainsi inutilement le paiement de frais de courtage, les put warrants permettent de protéger sa valeur. Prenons l’exemple d’un portefeuille d’actions de 50.000 euros. Dans une optique de prudence, l’investisseur sélectionne un put warrant émis par Société Générale sur le CAC 40 avec un prix d’exercice de 2.900 points et une date d’échéance fixée dans cinq mois.  Sa parité est de 200 warrants pour un indice.  Le prix du put warrant est de 1,60 euro sur la base d’un indice CAC 40 à 2.900 points. Son delta ressort à –48,4%.

Pour calculer le nombre de put warrants nécessaires à la couverture du portefeuille actions, l’investisseur applique la formule suivante : (valeur du portefeuille X parité) / (cours de l’indice CAC 40 X delta) soit (50.000 X 200) / (2.950 X 0,484) = 7.003,78, soit 7.004 warrants. La mise en place de la couverture lui coûte ainsi 11.206,4 euros sur la base d’un cours d’achat de 1,6 euro par putwarrant. Ce qui correspond à environ 22,4% du montant du portefeuille de 50.000 euros. La proportion est certes importante mais l’investisseur peut espérer récupérer une partie des sommes immobilisées à la stratégie de couverture en revendant le produit en Bourse avant son échéance.

Plaçons-nous un mois et demi plus tard pour évaluer l’efficacité de la couverture sur le portefeuille en fonction de trois scénarios de marché

1er cas : Le CAC40 chute de 15%

Les craintes de l’investisseur d’assister à une correction de marché se sont effectivement réalisées, puisque l’indice CAC 40 a abandonné 15% de sa valeur en l’espace d’un mois et demi. Le portefeuille actions n’est plus valorisé que 42.500 euros et dégage une moins-value potentielle de 7.500 euros. De son côté, le prix du put warrant s’est apprécié pour coter 2,5 euros, ce qui rapporté à son prix d’achat de 1,6 euro fait ressortir un gain 6.303,6 euros. La stratégie de couverture couvre 84% de la perte subie sur le portefeuille puisque sur le total des deux opérations, la perte nette s’élève à 1.196,4 euros. Celle-ci s’explique par la perte de valeur temps subie par le warrant à mesure que sa date d’échéance se rapproche. Mais la stratégie a surtout permis à l’investisseur de ne pas perdre 7.500 euros. 

2ème cas : Le marché recule de 2%

Le mouvement du marché observé sur le mois et demi écoulé se limite à une baisse de 2% du CAC 40. La moins-value sur le portefeuille actions représente 1.000 euros. Le warrant cote 1,38 euro. Le perte réalisée sur les 7.004 puts s’élève à 1.540,88 euros. Le bilan des deux opérations est négatif puisqu’il ressort en moins-value nette de 2.540,88 euros. On s’aperçoit que les warrants ne sont pas les produits les mieux adaptés pour couvrir un portefeuille contre des petits mouvements de marché en raison de l’impact négatif de la valeur temps. C’est ce que l’on appelle le coût de l’assurance. Mieux vaut dans ce cas, choisir un certificat flooré ou un put turbo.

3ème cas : Le CAC grimpe de 15%

Contrairement aux anticipations de l’investisseur, le marché parisien s’est apprécié de 15%. Le portefeuille actions affiche un gain potentiel de 7.500 euros. A contrario, le put warrant ne cote plus que 0,58 euro et enregistre une moins-value de 7.144,08 euros. Le profit net des deux opérations s’élève tout de même à 355,92 euros. La stratégie de couverture a surtout éviter à l’investisseur de revendre son portefeuille d’actions trop tôt.

Prendre des bénéfices sur l’action Vinci tout en restant exposé à la hausse de l’action

L’autre stratégie de précaution possible avec les warrants consiste à bloquer l’essentiel des gains sur une valeur ayant déjà bien rebondi tout en restant exposé à la poursuite éventuelle de la hausse. C’est ce que l’on appelle dans le jargon anglicisme le cash extraction. La technique consiste à répliquer une position en actions françaises à partir de call warrants.

Prenons le cas d’un investisseur disposant de 821 actions Vinci valorisé à 25.000 euros. Il vend sa position en actions et choisit un call warrant Vinci émis par Citigroup avec un prix d’exercice situé à 30 euros et une durée de vie restante de 5 mois. Sa parité est de 10 warrants pour une action. Il cote 0,35 euro et son delta s’élève à 51%. Pour savoir quel nombre de call warrants sont nécessaires pour répliquer la valeur du portefeuille de 25.000 euros, l’investisseur applique la formule suivante : ((montant du portefeuille / cours de l’action) X la parité) / le delta, soit (25.000 / 30,45) = 821 ; (821 X 10) = 8.210 / 0,51 = 16.098,04, soit 16.098 call warrants. Il débourse ainsi 5.634,3 euros (821 X 0,35), ce qui correspond à 22,6% des liquidités dégagées sur la vente des 821 actions Vinci.

Un mois et demi plus tard, deux scénarios peuvent se dérouler.

1er cas : le CAC 40 gagne 10%

L’action Vinci a continué de s’apprécier de 10%. Le call warrantvaut 0,45 euro. L’investisseur revend les 16.098 call warrants à 0,45 euro et encaisse 7.244,10 euros. Ajoutés aux liquidités non utilisées de 19.365,70 euros provenant de la vente des 821 actions Vinci, la somme globale s’élève à 26.609,8 euros. Si l’investisseur avait conservé ses actions Vinci, sa position serait valorisée 26.518,3 euros (avant prise en compte de la distribution du dividende). A 91,50 euros près (soit 0,37% du montant global et sans tenir compte des dividendes qu’il aurait perçu sur les titres), l’investisseur a répliqué en call warrants la performance de sa position en actions Vinci.

2ème cas : Quand l’action Vinci est plus risquée que le warrant  

Contrairement aux idées reçues, un placement en actions peut, dans certains cas, être plus risqué que des produits à effet de levier. C’est notamment le cas lorsque le portefeuille perd davantage que la somme investie en call warrants. Dans notre exemple, si l’action Vinci chute de 23%, le prix du call warrant ne vaudra plus que 0,06 euro. L’investisseur revend les 821 warrants et encaisse 965,88 euros, qui, ajoutés aux liquidités non utilisées de 19.365,70 euros correspond à une valorisation globale de 20.331,58 euros. Le portefeuille de 821 actions Vinci n’est plus valorisé que 19.293,50 euros. L’investisseur a, dans ce cas, bien fait de bloquer l’essentiel de ses gains sur le leader mondial des concessions et du BTP.

Jouez la poursuite de la hausse du CAC 40 à moindre risque

Pour jouer une poursuite de la hausse de la Bourse de Paris dans un contexte de marché risqué, mieux vaut acheter des call warrants sur l’indice CAC 40 plutôt qu’investir directement sur le marché actions. Le montant de l’investissement est plus faible, et le risque sur leswarrants connu à l’avance (au jour de l’achat) se limite à la prime payée.

Prenons deux call warrants CAC 40 émis par Unicrédit ayant des prix d’exercice différents mais des durées de vie identiques de cinq mois. Leur parité est de 200 warrants pour un indice. Le premier dispose d’un prix d’exercice fixé à 2.800 points. Il cote 1,44 euro sur la base d’un niveau du CAC 40 de 2.940 points. Son élasticité ressort à 5,52% pour un delta de 55,1%.  Le deuxième call warrant est en-dehors de la monnaie avec un prix d’exercice situé à 3.100 points. Il vaut 0,76 euro pour un CAC à 2.940 points. Son élasticité et son delta s’élèvent à respectivement 7% et 37,1%.

Deux scénarios peuvent se dérouler un mois et demi plus tard.

1er cas : le CAC 40 grimpe 10%

Le marché parisien a poursuivi son rebond de 10%. Le premier callwarrant ayant le prix d’exercice de 2.800 points cote 2,26 euros. Le prix du second (prix d’exercice de 3.100 points) s’élève à 0,76 euro. La performance du premier certificat de 56,9% est inférieure à celle du second produit (68,4%).

2ème cas : Baisse de 10% du marché

L’indice CAC 40 a rechuté de 10% au cours du mois et demi écoulé. La valeur du premier call warrant (prix d’exercice de 2.800 points) est tombée à 0,62 euro. Le second produit (prix d’exercice de 3.100 points) cote 0,23 euro. La prime du premier warrant s’est dépréciée de 56,9% sur la période alors même que le second call a perdu 69,7%. On s’aperçoit à l’étude des deux scénarios que pour profiter d’une anticipation de forte hausse de l’indice CAC 40, c’est le call warrant le plus en-dehors de la monnaie, c’est à dire dont le prix d’exercice est le plus élevé par rapport au cours du support, qui offrira la meilleure performance grâce à une élasticité plus élevée et un delta plus faible. Mais attention c’est également le plus risqué.