ECHO PETROLE: Le pétrole porté à New York par les tensions en Irak
16 Octobre 2017 - 9:31PM
Dow Jones News
Le pétrole a terminé en hausse lundi à New York après la prise
de contrôle par les forces irakiennes du siège du gouvernorat de
Kirkouk, une province riche en brut que se disputent Bagdad et la
région autonome du Kurdistan.
Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre,
référence américaine du brut, a gagné 42 cents pour clôturer à
51,87 dollars sur le New York Mercantile Exchange.
La province de Kirkouk (nord-est), qui ne fait pas partie de la
région autonome du Kurdistan irakien, est au coeur d'un contentieux
entre Bagdad et Erbil que le récent référendum sur l'indépendance
kurde a encore exacerbé.
Depuis dimanche, l'armée a repris plusieurs zones et
infrastructures dont les Kurdes s'étaient emparés en 2014 dans le
chaos né de la percée fulgurante de l'EI. Parmi elles, un des six
champs pétroliers.
"Jusqu'à présent la menace la plus immédiate (dans la région) était
la fermeture par la Turquie du flux de pétrole passant par
l'oléoduc allant de Kirkouk à Ceyhan", a souligné James Williams de
WTRG Economics.
Avec l'avancée des forces irakiennes, "on ne sait pas vraiment si
Bagdad cherche juste à contrôler Kirkouk ou si l'intention est de
prendre le contrôle de l'ensemble du Kurdistan", a-t-il noté.
"A quel point la production est perturbée, ce n'est pas
complètement clair, mais l'inquiétude grimpe sur une escalade de la
situation alors que des échanges de tirs ont déjà eu lieu", a aussi
expliqué Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
Les six champs pétroliers de la zone fournissent 340,000 des
550,000 barils par jour (b/j) qu'exporte en moyenne le Kurdistan
irakien.
Les Kurdes géraient jusqu'à présent directement trois de ces champs
pétroliers, qui produisent 250,000 b/j. Les trois autres --dont
Baba Gargar-- étaient gérés officiellement par la NOC, institution
publique en charge du pétrole, mais les recettes revenaient aux
Kurdes.
Le Kurdistan exporte normalement le pétrole via un oléoduc de 1,000
kilomètres de long reliant Kikourk à Ceyhan en Turquie.
Ce dernier "va être difficile à protéger, et il nous paraît
probable qu'il soit paralysé au moins temporairement dans un futur
proche, qu'il s'agisse d'une intervention irakienne, turque ou d'un
sabotage", a estimé Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.
Mais pour Neil Wilson, analyste chez ETX Capital, "toute
perturbation des exportations ne devrait être que temporaire, car
aucune des parties n'a intérêt à ce que la production soit arrêtée
trop longtemps".
(END) Dow Jones Newswires
October 16, 2017 15:11 ET (19:11 GMT)