Le cuivre, le nickel et l'aluminium ont grimpé en 2017, soutenus
par l'appétit toujours vorace de l'industrie chinoise, obligée
d'importer davantage en raison de mesures anti-pollution qui
brident la production locale.
Sur le London Metal Exchange (LME), le cuivre a gagné 31%,
l'aluminium plus de 35% et le nickel 20%. Le plomb (+28%) et le
zinc (+30%) ont suivi la tendance tandis que seul l'étain a cédé
6,5% sur l'année.
"Les efforts anti-pollution de la Chine ont profité à tous les
métaux cette année, avec la fermeture de plusieurs fonderies et
raffineries", a confirmé à l'AFP Liz Grant, du bureau de vente du
courtier Sucden.
Les autorités chinoises tentent d'enrayer la pollution qui grimpe
dans les villes durant l'hiver en raison du chauffage des foyers,
en réduisant l'activité industrielle.
Dernière fermeture en date: Jiangxi Copper, première fonderie de
Chine, a dû arrêter son activité fin décembre, a rapporté l'agence
Bloomberg.
Cependant, certains acteurs du marché relativisent ces hausses de
cours, d'autant plus que les prix se sont emballés fin décembre,
alors que de nombreux acteurs étaient loin du marché et les volumes
faibles.
Les analystes de Goldman Sachs prévoient certes que la production
chinoise d'aluminium soit réduite de 3,5 millions de tonnes sur
l'année dans certaines régions, mais notent que ce "phénomène qui
sera contrebalancé par une augmentation de 5 millions de tonnes
dans des régions où la pollution est moindre".
"Nous nous attendons à ce que les prix reculent dans les prochains
mois, quand les baisses de production n'atteindront pas les niveaux
attendus par les marchés", ont ajouté les analystes de Capital
Economics.
Le prix du cuivre pourrait en revanche profiter de perturbations de
l'offre dans les mines à travers le monde.
"Quarante contrats doivent être renouvelés ou renégociés entre
décembre 2017 et fin 2018, ce qui pourrait potentiellement affecter
7,8 millions de tonnes ou 40% de la production mondiale", avaient
écrit au début du mois les analystes de Barclays.
Déjà, en 2017, les prix avaient grimpé en flèche au premier
trimestre, alors que les mineurs d'Escondida, au Chili, avaient
cessé leur activité dans la plus grande mine de métal rouge du
monde. Ils avaient obtenu un renouvellement de leur accord
collectif de 18 mois.
-Les batteries en vedette-
Le nickel, et le cuivre dans une moindre mesure, ont par ailleurs
profité des perspectives de croissance du secteur des véhicules
électriques.
"Le marché mondial des véhicules électriques a atteint un nouveau
record de ventes en novembre, avons-nous calculé à partir de
données nationales. Cette hausse s'explique par un bond des ventes
en Chine, qui laisse présager d'une année se finissant en beauté",
ont commenté les analystes de Macquarie.
Les marchés ont par ailleurs noté début décembre la confiance de
Glencore, qui prévoit d'augmenter la production de cuivre de 25%
d'ici 2020 et de 23% pour le nickel, des métaux utilisés pour la
production de véhicules électriques, que le géant des matières
premières considère comme un de ses axes de croissance.
"Il va cependant falloir faire attention en 2018, car le marché
reste très dépendant de la Chine, où les subventions
gouvernementales risquent d'être réduites", ont toutefois prévenu
les analystes de Macquarie.
"Un mouvement à la hausse à cause des véhicules électriques est
prématuré", a pour sa part jugé Liz Grant, qui estime que ce
secteur ne peut qu'affecter les prix de métaux aux marchés plus
restreints, comme le lithium et le cobalt.
Les analystes de Natixis prévoient de leur côté qu'en 2030, la
demande de cuivre liée aux véhicules électriques représentera entre
745.000 tonnes et 2,47 millions de tonnes, à comparer à une
production annuelle de 23,5 millions de tonnes en 2016.
Sur le LME, la tonne de cuivre pour livraison dans trois mois
terminait l'année en s'échangeant à 7.259,50 dollars à 09H10 GMT,
ayant repoussé son plus-haut depuis janvier 2014 le 28 décembre, à
7.312,50 dollars.
L'aluminium valait 2.275 dollars la tonne, ayant également atteint
jeudi un nouveau plus-haut, depuis mars 2012, à 2.284,75
dollars.
Le plomb valait 2.520,50 dollars la tonne, proche de son plus haut
depuis juillet 2011 atteint en octobre à 2.620,50 dollars.
L'étain valait 19.750 dollars la tonne.
Le nickel valait 12.330 dollars la tonne, après avoir atteint
13.030 dollars la tonne début novembre, à son plus haut depuis
juillet 2015.
Le zinc valait 3.295 dollars la tonne, proche de son plus haut
niveau depuis dix ans atteint en novembre à 3.326 dollars.
Agefi-Dow Jones The financial newswires
(END) Dow Jones Newswires
December 29, 2017 06:36 ET (11:36 GMT)
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