AccorHotels se prépare pour mettre la main sur Air France-KLM
04 Juillet 2018 - 8:16AM
Dow Jones News
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le renoncement de Philippe Capron à
briguer le poste de PDG d'Air France-KLM en raison du veto du
ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a probablement levé le
principal obstacle à un rachat par AccorHotels des 14% détenus par
l'Etat au capital de la compagnie aérienne.
Dans une lettre adressée ce week-end à Anne-Marie Couderc, la
présidente par intérim du groupe aérien, Philippe Capron n'a pas
caché sa ferme opposition à un tel projet, nourri selon lui par la
volonté d'Accor de piller les données commerciales d'Air France-KLM
et de se doter d'une pilule empoisonnée face au chinois
JinJiang.
"Le conseil d'administration d'Air France-KLM n'a pas la capacité
d'empêcher l'Etat de vendre ses actions", reconnaît un protagoniste
du dossier, "mais un PDG opposé à l'opération aurait pu contester
l'influence d'Accor au conseil" s'il venait à récupérer les trois
sièges actuellement occupés par l'Etat.
Jusqu'à ce jour, l'Etat n'a pas exprimé son opposition à une
transaction avec Accor. L'Agence des participations de l'Etat
travaille même sur le dossier depuis plusieurs semaines. Accor
avance également de son côté afin d'être prêt, selon une source
proche, à signer avec l'Etat dès que le nouveau président d'Air
France-KLM aura été choisi, probablement dans le courant du mois de
juillet.
La question de la nationalité des actionnaires d'Air France-KLM,
dont la majorité du capital doit être détenue par des intérêts
communautaires sous peine de perdre ses licences, n'est pas
problématique, assure une source proche. "Il existe plusieurs
solutions", assure-t-elle. Les 14% de l'Etat pourraient être
achetés par une holding dans laquelle Accor ferait entrer des
partenaires communautaires afin de compenser le poids de ses
actionnaires chinois ou moyen-orientaux (Qatar Investment
Authority). Un système juridique ressemblant à celui des fonds,
avec un "general partner" qui gérerait la participation et des
"limited partners" qui se contenteraient d'apporter l'argent, est
également étudié.
Face aux interrogations sur l'intérêt d'acheter 14% du capital,
alors qu'un accord de partage des données des voyageurs suffirait,
Accor rétorque qu'il discute avec Air France depuis des années de
ces sujets mais que rien n'a jamais réellement abouti. "L'entrée au
capital permettait d'aligner les intérêts et d'accélérer les
synergies", appuie cette source, confirmant la réelle motivation du
groupe hôtelier.
Alors que son cours de Bourse a chuté de 10% depuis la révélation
du projet début juin, Accor souhaite maintenant aller vite.
-Olivier Pinaud, L'Agefi ed: VLV
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July 04, 2018 01:56 ET (05:56 GMT)
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