Le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, a appelé lundi à de nouvelles règles de la concurrence en Europe face à la montée en puissance des géants chinois, alors que la Commission européenne hésite sur le projet de fusion entre Alstom et Siemens Mobility.



"On ne peut pas prendre de décisions industrielles au XXIe siècle sur la base de règles de la concurrence qui ont été définies au XXe siècle", a déclaré le ministre à des journalistes avant une rencontre avec la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager.



Interrogé sur d'éventuelles hésitations --notamment chez Siemens-- quant à l'opportunité d'une fusion avec Alstom face aux demandes de cessions d'actifs de la Commission, le ministre français a assuré que les présidents des deux groupes, ainsi que son homologue allemand Peter Altmaier, soutenaient le projet de fusion.



"Nous estimons tous" qu'une fusion "est aujourd'hui la meilleure réponse face à la montée en puissance dans le domaine ferroviaire de la Chine. Et la seule", a insisté M. Le Maire.



La Commission doit rendre son verdict d'ici le 18 février. Mais Bruxelles, chargée de veiller à ce que la fusion annoncée entre le français Alstom et les activités ferroviaires de l'allemand Siemens en Europe n'écrase pas les plus petits groupes ou ne menace les prix, s'inquiète de la position dominante que le nouvel ensemble aurait dans la signalisation ferroviaire et les trains à grande vitesse.



Le deux groupes ont donc proposé des "remèdes", c'est-à-dire des cessions d'actifs.



"Il y a un constructeur européen qui pourrait en bénéficier, c'est le constructeur espagnol, donc ce n'est pas que l'intérêt de l'Allemagne et de la France, c'est un intérêt européen global", a relevé M. Le Maire.



Le constructeur ferroviaire espagnol CAF a en effet fait une offre, selon une source proche du dossier.



Bruno Le Maire a rappelé que le chinois CRRC pesait à lui seul bien plus lourd que les activités ferroviaires de Siemens et Alstom réunies : "la Chine dispose de 29.000 kilomètres de lignes à grande vitesse et très grande vitesse, c'est son marché intérieur, nous en avons 9.000 en France. Siemens-Alstom font 35 trains à grande vitesse chaque année, (le chinois) CRRC en fait 200."



"Personne n'avait imaginé que la Chine puisse réaliser des géants industriels dans tous les secteurs sans exception : le spatial, l'aéronautique, le ferroviaire, le digital, l'intelligence artificielle", a souligné le ministre, pour lequel "si l'Europe reste immobile, elle n'y survivra pas".



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January 21, 2019 07:21 ET (12:21 GMT)




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