Julien Marion,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Cette fois, Alstom n'a pas déçu ses actionnaires. L'équipementier ferroviaire a livré mercredi des comptes semestriels rassurants à des investisseurs qui s'étaient montrés inquiets de l'impact de l'intégration de Bombardier Transport.



Le flux de trésorerie libre se trouvait au centre de toutes les attentions. Le groupe a brûlé 1,46 milliard d'euros de cash au cours du premier semestre 2021-2022 clos en septembre. Mais ce montant s'avère inférieur à sa projection faite lors de sa journée dédiée aux investisseurs au début juillet. En raison d'investissements visant à stabiliser les projets en difficulté hérités de Bombardier Transport, Alstom avait prévu un décaissement compris entre 1,6 milliard et 1,9 milliard d'euros. Les analystes tablaient de leur côté sur 1,72 milliard d'euros.



En déjouant les pronostics sur son cash, Alstom retrouve du crédit auprès du marché. En fin d'après-midi, l'action s'adjuge 8,3% à 34,6 euros, signant la plus forte progression du CAC 40.



Une augmentation de capital écartée



Le groupe avait du retard à rattraper. L'annonce d'une trésorerie fortement négative au premier semestre avait pris de court le marché : le titre avait perdu 13% en deux séances à l'issue de sa journée investisseurs. En septembre, l'action a de nouveau souffert. A quelques semaines des résultats semestriels, les investisseurs craignaient que les projets de Bombardier Transport se révèlent "pires que prévu" et puissent "potentiellement" motiver une augmentation de capital", résume Oddo BHF.



En présentant les résultats semestriels mercredi, la direction d'Alstom a répondu à ces inquiétudes. Le PDG, Henri Poupart-Lafarge, a assuré que le groupe ne projetait pas d'appel au marché. Le directeur financier, Laurent Martinez, a pour sa part déclaré que le niveau des provisions sur les projets liés à Bombardier Transport restait inchangé.



Pour JPMorgan Cazenove, "le pire se trouve désormais derrière" le groupe, aussi bien en termes de génération de trésorerie que de marges. Après un "début d'intégration compliqué de Bombardier Transport, Alstom commence à suivre sa trajectoire de redressement", commente de son côté Oddo BHF.



Certains opérateurs de marché appellent à poursuivre les efforts. Morgan Stanley juge que le groupe doit encore démontrer que les risques en matière de génération de trésorerie sont bien maîtrisés.



Le cash-flow libre du second semestre sera donc une fois de plus surveillé par le marché. Alstom a confirmé mercredi s'attendre à un flux positif sur cette période, sans livrer davantage d'indications. "Les perspectives données par Alstom restent très littéraires et manquent de granularité, de précisions", regrette Jean-Louis Sempé, analyste du bureau d'études Invest Securities.



De puissants fondamentaux



La génération de trésorerie d'Alstom bénéficiera sur la deuxième partie de l'exercice 2021-2022 d'acomptes de la part de clients ainsi que de la montée en cadence de sa production. La pression exercée sur les prix des composants et des matières premières constitue un sujet de préoccupation naturel. Henri Poupart-Lafarge a toutefois assuré que le groupe parvenait à mitiger leurs impacts, à l'aide notamment de clauses d'indexation dans la grande majorité de ses projets.



Pour ne pas décevoir, l'industriel devra générer plusieurs centaines de millions d'euros de flux de trésorerie libre. La banque Jefferies cite un consensus de 371 millions d'euros pour le second semestre. Elle table elle-même sur un montant de 426 millions d'euros. "Dégager un flux de trésorerie de plusieurs centaines de millions d'euros au second semestre aiderait à redonner confiance au marché dans Alstom", remarque Jean-Louis Sempé, d'Invest Securities.



Le groupe devra aussi démontrer sa capacité à exécuter sans accroc les épineux contrats hérités de Bombardier Transport, notamment marqués par des problèmes techniques. "Les investisseurs sont susceptibles de regagner confiance si l'entreprise est capable de tenir ses promesses, particulièrement en termes de stabilisation du projet", souligne le bureau d'étude indépendant AlphaValue.



En répondant à ces attentes, Alstom permettrait au marché de se concentrer sur ses robustes perspectives, soutenues par les différents plans des gouvernements destinés à favoriser le rail au détriment de l'avion. UBS considère que les investisseurs sous-estiment ces fondamentaux qui devraient permettre à l'industriel d'enregistrer une croissance annuelle moyenne supérieure à 5% sur le long terme.



Malgré la hausse de ce mercredi, l'action se situe à environ 20% de l'objectif de cours moyen des analystes, inscrit à 43,27 euros, selon FactSet. Le train boursier d'Alstom dispose donc d'un potentiel d'accélération substantiel.



-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



November 10, 2021 10:26 ET (15:26 GMT)




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