Julien Marion,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--En promettant un nouveau plan stratégique pour début 2020, Veolia a mis l'eau à la bouche des analystes. JPMorgan Cazenove et Macquarie ont récemment relevé leur opinion sur la valeur, passant respectivement à "surpondérér" et "surperformance", tandis que le bureau d'études indépendant AlphaValue a confirmé sa recommandation à l'achat.



Les courtiers ont en ligne de mire la journée consacrée aux investisseurs de février où Veolia dévoilera son plan stratégique pour la période 2020-2023, le troisième depuis 2012. Le spécialiste de l'assainissement de l'eau et du traitement des déchets a déjà donné quelques grands axes. Après s'être restructuré de 2012 à 2015 puis s'être concentré sur la croissance organique de 2016 à 2019, Veolia compte accélérer la création de valeur via des rotations d'actifs.



Des déchets toxiques... prometteurs



Veolia a donné un avant-goût de cette rotation au marché en annonçant à la fin juillet la vente de ses actifs de réseaux de chaleur et de froid aux Etats-Unis pour 1,25 milliard de dollars. Le produit de cession de cette activité parvenue à maturité permettra d'investir dans des métiers à plus forte croissance, qui seront identifiés d'ici à février.



Les bureaux d'études citent comme candidat le traitement de déchets toxiques, activité en croissance de 13% au premier semestre en données courantes. Macquarie considère que Veolia possède un positionnement clef sur cette activité bien margée, l'excédent brut d'exploitation représentant entre 15% et 20% des revenus, selon l'intermédiaire financier. "Cette activité a l'avantage d'être moins dépendante du cycle macroéconomique et d'être soutenue par le durcissement des règles environnementales partout dans le monde, y compris en Chine", explique Xavier Regnard, analyste chez Bryan, Garnier & Co. Le recyclage des déchets plastiques, en croissance 30% sur les six premiers mois de l'année, constitue une autre piste évoquée par les courtiers.



Veolia ouvrira par ailleurs un peu plus les vannes pour financer des opérations de croissance externe. Alors que le groupe s'est contenté d'acquisitions de petites tailles lors de son précédent plan, le PDG, Antoine Frérot, a précisé en août que le groupe pourrait jeter son dévolu sur des cibles allant jusqu'à 500 millions d'euros. Le dirigeant avait également indiqué, en avril, que son groupe continuerait de davantage orienter son activité vers les industriels. Ce segment représente actuellement un peu moins de 50% du chiffre d'affaires, soit presque autant que les collectivités locales. "A l'issue de notre futur plan, ce ratio devrait être plutôt de l'ordre de 60% pour la clientèle industrielle et de 40% pour la clientèle municipale", expliquait-il.



Une décote encore importante face à Suez



Grâce à une exécution de qualité ces trois dernières années, Veolia s'est attiré les faveurs d'un marché qui, logiquement, anticipe une copie solide. "Les attentes à l'égard du nouveau plan stratégique pour le début de 2020 sont forcément élevées", écrit AlphaValue. A titre d'exemple, JPMorgan Cazenove table sur un plan qui permettra au groupe de services aux collectivités d'accroître son bénéfice par action de 10% par an en moyenne sur 2020-2023.



Veolia devra se montrer à la hauteur du crédit qui lui est accordé, en établissant une solide feuille de route. Dans le cas contraire, les investisseurs pourraient être tentés de prendre leurs bénéfices, comme lors de la publication des comptes semestriels. Le titre avait alors accusé un repli de 2,5%.



"La présentation d'un plan stratégique comporte toujours des risques, celui de Suez a récemment déçu le marché", rappelle Tancrède Fulop, analyste chez Morningstar. Suez avait plongé de 7% au début octobre, après avoir livré sa feuille de route à l'horizon 2030. "Le risque de déception sur la présentation du plan stratégique de Veolia est moins fort qu'il ne l'était pour Suez, où le plan avait un caractère 'd'urgence' afin de redresser des performances opérationnelles qui se sont dégradées ces dernières années", nuance néanmoins Xavier Regnard. "Pour Veolia, l'objectif est différent, il s'agit d'accélérer et de terminer le travail commencé lors des deux précédents plans", ajoute-t-il.



En réussissant son grand oral, Veolia pourrait a contrario continuer de rapprocher sa valorisation de celle de Suez. Sur cinq ans, le groupe d'Antoine Frérot a gagné 80%, contre une progression de 9% pour Suez et de 43% pour le SBF 120. Néanmoins, Veolia accuse encore une décote face à son concurrent, le titre s'échangeant 16,5 fois les bénéfices attendus pour 2020, contre 20 fois pour Suez. Macquarie considère que cette décote "injustifiée" devrait se résorber au fur et à mesure que Veolia répondra aux attentes trimestre par trimestre. Veolia a les cartes en main pour rester au sommet de la vague. D'ici là, les indicateurs trimestriels qu'il publiera en novembre seront particulièrement scrutés.





-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: ECH - VLV



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(END) Dow Jones Newswires



October 21, 2019 04:36 ET (08:36 GMT)




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