NK Imerys

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le producteur de minéraux industriels Imerys chute en Bourse mardi, après la publication de résultats du premier trimestre jugés décevants, accompagnés de perspectives sans grande visibilité.

A 12h30, le titre dévissait de 14%, à 40,62 euros, accusant la plus forte baisse au sein de l'indice SBF 120.

Le groupe a annoncé pour le premier trimestre 2019 un recul de 15,4% de son résultat opérationnel courant, à 109,6 millions d'euros.

Alors que la bonne tenue de l'effet prix a entièrement compensé l'effet de report sur 2019 de l'inflation des coûts variables, la baisse est "essentiellement imputable à la faible contribution des volumes", a expliqué le groupe lundi soir dans un communiqué. La marge opérationnelle a reculé de 1,7 point, à 9,8%.

Performance en deçà des attentes

"Le résultat opérationnel est environ 10% en dessous de nos attentes", note Oddo BHF, le courtier pointant un recul "largement supérieur à celui observé aux quatrième et troisième trimestres" 2018.

Le chiffre d'affaires d'Imerys au premier trimestre s'est établi à 1,12 milliard d'euros, en léger retrait de 0,5 % en données publiées et en recul de 0,9% sur une base organique.

La baisse des volumes a encore accéléré, s'établissant à 3,6%, après 2,9% et 0,9% respectivement aux quatrième et troisième trimestres 2018. Le groupe a pâti d'"un environnement de marché difficile, notamment dans les marchés européens de l'automobile, des réfractaires et de l'industrie" et d'"un important mouvement de déstockage en Amérique du Nord", a-t-il expliqué.

L'activité a ainsi reculé dans les deux principales branches, les Minéraux de Performance où la baisse s'établit à 1,7% à périmètre et taux de change constants, et les Matériaux & Solutions de Hautes Températures, en recul de 0,5%.

Des traces d'amiante dans une mine aux Etats-Unis

Au-delà des facteurs externes qui ont pesé sur ses comptes au premier trimestre, Imerys a dû composer avec des éléments internes.

L'impact de la déconsolidation des filiales nord-américaines de talc était anticipé. Celles-ci sont engagées dans une procédure de protection dite du chapitre 11 afin de régler de manière définitive les litiges sur l'amiante auxquelles elles font face aux Etats-Unis.

En revanche, l'annonce la fermeture de l'usine américaine de traitement du minerai de Willsboro, pour le nettoyage de l'amiante ayant contaminé ses produits à base de wollastonite, était inattendue.

"Nous avons livré de la wollastonite comportant des traces d'amiante à certains clients", a reconnu Conrad Keijzer, le directeur général du groupe, lundi au cours d'une conférence téléphonique. "Ces niveaux sont bien en dessous des limites légales, bien en deçà des exigences en matière d'étiquetage", a cependant tenu à souligner le dirigeant.

La wollastonite est un minéral utilisé dans les céramiques, les peintures, les plastiques et les parties de carrosserie.

Alors qu'il planifie une reprise des opérations à Willsboro "à mi-année", le groupe estime l'impact de cette fermeture temporaire sur le résultat net de l'exercice en cours à environ 25 millions d'euros.

Faible visibilité sur le second semestre

Pour la suite de l'exercice, "dans l'environnement actuel avec, au second trimestre, une base de comparaison toujours élevée", le producteur de minéraux industriel a annoncé son objectif de "maintenir ses performances en donnant la priorité à la réduction des coûts et à la génération de trésorerie".

"Nous ne donnons pas d'orientation pour le troisième ou le quatrième trimestre", a indiqué Conrad Keijzer. Selon le dirigeant, l'effet de comparaison au second semestre devrait être meilleur cependant, dans la mesure où "l'année dernière, nous avons eu un très bon premier semestre en termes de chiffre d'affaires suivi d'un ralentissement dans la seconde moitié de l'année".

-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: LBO

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May 07, 2019 06:33 ET (10:33 GMT)

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