PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les marchés d'actions européens ont
clôturé en ordre dispersé mardi, les investisseurs se montrant
partagés entre la crainte d'une nouvelle vague de la pandémie de
coronavirus et l'optimisme concernant un éventuel vaccin et un
nouveau plan de relance de 1.000 milliards de dollars aux
Etats-Unis.
L'indice Stoxx Europe 600 a gagné 0,4%, à 367,68 points. A Paris,
le CAC 40 et le SBF 120 ont cédé 0,2% chacun. A Francfort, le DAX
30 a terminé stable, et le FTSE 100 a progressé de 0,4% à
Londres.
A Wall Street, le Dow Jones cède 0,4%, le S&P 500 recule de
0,1%, et Nasdaq Composite abandonne 0,5%.
"Les marchés continuent de montrer des signes de nervosité à
l'approche de la décision de la Réserve fédérale américaine
[mercredi], et avant une véritable tempête de résultats
d'entreprises et l'annonce du PIB américain [pour le deuxième
trimestre] dans la semaine", commente Chris Beauchamp, chef
analyste chez IG.
Sur le front de la pandémie, les nouveaux cas quotidiens de
coronavirus aux Etats-Unis semblent ralentir, tandis que la biotech
Moderna a commencé les dernières phases d'essais cliniques de son
vaccin contre le coronavirus. Mais certains Etats américains
continuent de faire face à un nombre croissant d'infections,
d'hospitalisations et de décès.
Ailleurs dans le monde, les craintes d'une reprise de la pandémie
augmentent. "La crise sanitaire plafonne la hausse des marchés
alors que les cas de Covid-19 augmentent en Chine, en Inde et en
Espagne", note David Madden, de CMC Markets.
"La grande question à court terme est de savoir si des pays comme
le Royaume-Uni et les Etats-Unis seront en mesure de prolonger une
grande partie de l'aide financière fournie tout au long de la
crise, faute de quoi le chômage risque d'augmenter
considérablement", souligne l'intermédiaire financier.
Les investisseurs restent ainsi attentifs aux discussions au
Congrès américain sur un nouveau programme de dépenses destiné à
atténuer les conséquences économiques de la crise sanitaire, dont
le motant total est estimé à 1.000 milliards de dollars.
De son côté, la Fed a annoncé mardi la prologation jusqu'à la fin
de l'année de sept de ses programmes de prêts d'urgence destinés à
soutenir l'économie face aux conséquences de l'épidémie de
coronavirus.
La confiance des ménages américains a fléchi davantage que prévu en
juillet, alors que le regain de cas de coronavirus dans le pays
inquiète les consommateurs, selon l'étude mensuelle du Conference
Board publiée mardi. L'indice de confiance des ménages de
l'institut a reculé à 92,6 ce mois-ci, après son rebond à 98,3 en
juin.
SUR LES AUTRES MARCHES:
-Après avoir établi un nouveau record mardi matin à 1.974,70
dollars l'once, l'or progresse de 15,8 dollars, à 1.945,80 dollars.
Le métal précieux est soutenu par les perspectives moroses de
l'économie mondiale, la baisse des taux d'intérêt à travers la
planète, l'escalade des tensions entre la Chine et les Etats-Unis
et l'affaiblissement du dollar.
-Le rendement de l'obligation du Trésor américain à dix ans, titre
de référence du marché, s'établit à 0,597% contre 0,612% lundi
soir. Le rendement du Bund allemand de même échéance s'inscrit à
-0,505%, contre -0,489% lundi soir.
-Après plusieurs séances consécutives de hausse, liée notamment à
l'accord sur un fonds de relance de l'Union européenne, l'euro
reprend son souffle et perd 0,3%, à 1,1723 dollar.
-Les cours du pétrole reculent. Le contrat de septembre sur le
Brent de la mer du Nord perd 30 cents, à 43,60 dollars le baril,
tandis que celui de même échéance sur le brut léger doux (WTI) coté
au Nymex cède 54 cents, à 41,06 dollars le baril.
VALEURS A SUIVRE EN FRANCE ET A L'ETRANGER :
-LVMH (-4,1%) accuse le plus fort recul du CAC 40 après la
publication de résultats en forte baisse au premier semestre, ses
ventes ayant été affectées par la crise sanitaire mondiale. Le
numéro un mondial du luxe espère cependant profiter de la reprise
au second semestre. Il a par ailleurs confirmé qu'il comptait
finaliser le rachat du joaillier américain Tiffany, annoncé en
novembre 2019.
-Le constructeur automobile PSA (+2,4%) a publié mardi un bénéfice
net au titre du premier semestre 2020, malgré la chute de ses
ventes provoquée par la crise sanitaire et les mesures de
confinement.
-Le distributeur Carrefour (+3,8%) a profité de la hausse des
bénéfices de sa filiale au Brésil. Le bénéfice net de Grupo
Carrefour Brasil a bondi de 75% au deuxième trimestre, tiré par des
gains d'efficacité et la croissance des ventes en ligne dans un
contexte économique pourtant rendu difficile par la crise
sanitaire.
-Le concessionnaire des aéroports de Roissy-CDG et Orly, Groupe ADP
(-2,1%), a accusé une perte nette de 543 millions d'euros au
premier semestre alors que son activité a été fortement pénalisée
par la crise sanitaire.
-Le spécialiste du conseil en ingénierie et services de R&D
Akka Technologies (-19,7%) a annoncé une baisse de 12,7% de son
chiffre d'affaires au premier semestre, en raison de la crise
sanitaire et prévenu que son résultat opérationnel (ROC) courant
serait négatif sur cette période. Sur le seul deuxième trimestre,
le chiffre d'affaires "ressort en-dessous d'estimations déjà très
basses, en recul de 31,4% en organique", soulignent les analystes
d'Invest Securities.
-Imerys (+5,3%) a vu ses résultats fortement reculer au premier
semestre, en raison de la baisse de la demande liée à la crise
sanitaire, mais le producteur de minéraux industriels est parvenu à
générer 37 millions d'euros d'économies en six mois.
-Le distributeur de matériel électrique Rexel (-3,6%) a annoncé une
baisse de ses résultats au premier semestre et prévenu que la
visibilité sur l'évolution de son activité au second semestre et en
2021 restait faible en raison de la pandémie de Covid-19.
-A Wall Street, le groupe pharmaceutique Pfizer (+3,9%) a annoncé
des résultats supérieurs aux attentes et relevé ses perspectives
pour 2020. Ces bons chiffres surviennent après que Pfizer et
BioNTech ont annoncé lundi avoir commencé leur essai sur l'homme de
leur vaccin expérimental contre le coronavirus.
-Le conglomérat industriel 3M (-4,4%) a publié mardi des bénéfices
et un chiffre d'affaires inférieurs aux prévisions au titre du
deuxième trimestre, ses résultats ayant pâti des répercussions de
la pandémie de coronavirus.
-François Berthon et Valérie Venck, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27
47 93; fberthon@agefi.fr ed: LBO
(Philip Waller, The Wall Street Journal, a contribué à cet
article)
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July 28, 2020 12:09 ET (16:09 GMT)
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