PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les marchés d'actions européens reculent
nettement jeudi, au milieu de la journée la plus chargée de la
saison des résultats du deuxième trimestre, alors que les
inquiétudes croissantes concernant le rythme de la reprise
économique et une possible seconde vague de la pandémie de
coronavirus pèsent sur la tendance.
A 13h, l'indice Stoxx Europe 600 perdait 1,5%, à 361,78 points. A
Paris, le CAC 40 et le SBF 120 cédaient 1,7% et 1,6%,
respectivement. A Francfort, le DAX 30 lâchait 2,8% en réaction à
la forte baisse du PIB allemand au deuxième trimestre, et le FTSE
100 reculait de 1,9% à Londres.
A Wall Street, les contrats à terme sur le Dow Jones et le S&P
500 reculent de 1%, et celui sur le Nasdaq 100 abandonne 1,1%.
Le produit intérieur brut (PIB) de l'Allemagne s'est contracté de
10,1% au deuxième trimestre par rapport aux trois mois précédents
en données corrigées de l'inflation, des variations saisonnières et
des effets calendaires, après avoir reculé de 2% au premier
trimestre, a indiqué jeudi l'Office fédéral de la statistique,
Destatis. Sur un an, le PIB est ressorti en baisse de 11,7% au
deuxième trimestre. Les économistes interrogés par Dow Jones
Newswires tablaient sur une baisse de 9% du PIB sur un trimestre et
sur une contraction de 11,1% en glissement annuel.
Aux Etats-Unis, la Réserve fédérale (Fed) a maintenu mercredi comme
prévu ses taux directeurs proches de zéro, dans une fourchette
comprise entre 0% et 0,25%, et confirmé qu'elle conserverait une
politique très accommodante tant que la crise ne serait pas
passée.
Lors de sa traditionnelle conférence de presse, le président de la
Fed, Jerome Powell, a relevé des signes de ralentissement de la
reprise économique en cours depuis le mois de mai et s'est dit
favorable à des mesures de relance monétaires et budgétaires
supplémentaires en cas de nouvelles difficultés. "La trajectoire de
l'économie va dépendre dans une très large mesure de l'évolution du
[corona]virus et des mesures que nous prenons pour le contrôler", a
déclaré Jerome Powell lors d'une conférence de presse.
Le nombre de décès dus au nouveau coronavirus a dépassé 150.000
mercredi aux Etats-Unis, le pays comptant le plus grand nombre de
cas et de décès dans le monde.
Les investisseurs prendront connaissance à 14h30 de la première
estimation du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis pour le
deuxième trimestre, les économistes tablant sur un recul de 34,7%
en termes annualisés. "Cela nous donnera une idée de la gravité de
la situation", commente Sébastien Galy, stratégiste macroéconomique
chez Nordea Asset Management.
SUR LES AUTRES MARCHES:
-L'or reflue légèrement sous l'effet de prises de bénéfices après
ses récents records historiques. Le métal précieux recule de 0,4%,
à 1.946 dollars l'once.
-Le rendement de l'obligation du Trésor américain à dix ans, titre
de référence du marché, recule légèrement à 0,562%, contre 0,577%
mercredi soir. Le rendement du Bund allemand de même échéance
s'inscrit à -0,536%, contre -0,497% mercredi soir.
-L'euro recule légèrement face au billet vert, marquant une pause
après avoir atteint un nouveau sommet depuis plus de deux ans. La
devise européenne perd 0,4%, à 1,1750 dollar.
-Les cours du pétrole perdent du terrain. Le contrat de septembre
sur le Brent de la mer du Nord cède 51 cents, à 43,58 dollars le
baril, tandis que celui de même échéance sur le brut léger doux
(WTI) coté au Nymex recule de 60 cents, à 40,67 dollars le
baril.
VALEURS A SUIVRE EN FRANCE ET A L'ETRANGER :
-L'exploitant de centres commerciaux Unibail-Rodamco-Westfield
(-6,7%) accuse le plus fort repli du CAC 40 après avoir fait état
mercredi d'un net recul de ses résultats au premier semestre, ses
activités ayant été pénalisées par la fermeture de ses centre
commerciaux pendant plusieurs semaines. Au premier semestre, le
résultat net par action ajusté (RNRPAA) du groupe s'est établi à
4,65 euros, en repli de 28%, dont un impact de 1,45 euro lié à la
pandémie de Covid-19.
-Plus forte baisse du SBF120, le distributeur Casino (-15,4%) a
annoncé avoir accusé une perte nette au premier semestre, dans un
contexte marqué par la crise sanitaire qui l'empêche toujours de
dresser des projections financières pour la période courant jusqu'à
2021.
-Le groupe minier Eramet (-14,2%) a enregistré une perte nette de
623 millions d'euros au premier semestre, contre une perte de 37
millions d'euros un an plus tôt. L'excédent brut d'exploitation
(Ebitda) a chuté de 61%, à 120 millions d'euros, sous l'effet de la
baisse du prix des matières premières et de l'effondrement des
commandes aéronautiques.
-Le constructeur automobile Renault (-8,6%) a publié jeudi une
lourde perte de 7,3 milliards d'euros au titre du premier semestre,
plombé par l'arrêt pendant plusieurs semaines de ses activités
industrielles et commerciales en raison de la pandémie et par la
contribution de Nissan à ses résultats.
-Danone (-7,1%) a publié des résultats en baisse au premier
semestre, les ventes de son pôle Eaux ayant été pénalisées par les
mesures de confinement sur ses différents marchés. Au deuxième
trimestre, le chiffre d'affaires de Danone s'est contracté de 8,3%
en données publiées et de 5,7% en comparable, à 5,95 milliards
d'euros. Le résultat opérationnel courant s'est replié de 8,4% au
premier semestre, à 1,70 milliard d'euros.
-Orange (-4,6%) a confirmé ses objectifs financiers pour le long
terme mais a légèrement abaissé sa prévision d'excédent brut
d'exploitation ajusté (Ebitdaal) pour 2020, désormais attendu en
repli de 1% du fait des répercussions de la pandémie de coronavirus
sur les activités de l'opérateur de télécommunications. Pour 2020,
Orange table désormais sur un Ebitdaal - son principal indicateur
de rentabilité opérationnelle - en légère baisse de 1%, alors que
cet indicateur était auparavant attendu "stable" par rapport à
2019.
-Le groupe de luxe Hermès (-3,1%) a enregistré un net recul de ses
résultats au premier semestre mais il observe une amélioration
"progressive" depuis la réouverture de ses magasins, tirée par un
rebond des ventes en Chine continentale. Au cours des six premiers
mois de l'année, le bénéfice net du sellier s'est établi à 335
millions d'euros, contre 754 millions d'euros un an plus tôt.
-L'action du groupe Française des Jeux (FDJ) bondit de 13,3%, après
que l'opérateur de jeux d'argent et de hasard a dévoilé des
résultats "significativement" supérieurs aux attentes d'Oddo BHF et
envoyé un signal "encourageant" concernant la reprise de son
activité.
-Le fabricant de revêtements de sols Tarkett (+9,1%) a annoncé
mercredi s'attendre au troisième trimestre à un nouveau recul de
ses ventes. Mais le groupe a su préserver sa marge d'excédent brut
d'exploitation (Ebitda) ajusté à 8,6% au premier semestre, contre
9% un an plus tôt, grâce à ses mesures d'économies.
-L'assureur crédit Coface (+8,5%) est resté dans le vert au premier
semestre comme au deuxième trimestre, mais a vu ses résultats
fortement baisser en raison d'une hausse des défauts de paiement
constatés ou anticipés chez ses clients en raison de la crise du
coronavirus. Au premier semestre, le bénéfice net du groupe a
plongé de 70%, à 24 millions d'euros - dont 11,3 millions d'euros
au deuxième trimestre.
-Le gestionnaire de centres d'appel Teleperformance (+4,9%) a
révisé à la baisse ses objectifs financiers pour 2020 après une
croissance organique de 5% au premier semestre, réalisée en pleine
crise du Covid-19. Pour 2020, Teleperformance table désormais sur
une croissance de son chiffre d'affaires de l'ordre de 6% à données
comparables, et sur un taux de marge opérationnelle courante (Ebita
courant) d'au moins 12,5%.
-Le motoriste et équipementier aéronautique Safran (+4,3%) a livré
de nouveaux objectifs pour 2020, après avoir accusé une baisse
marquée de ses résultats au premier semestre en raison des
répercussions de la crise sanitaire sur l'ensemble de ses
activités. Pour l'exercice en cours, le groupe anticipe désormais
une baisse de son chiffre d'affaires ajusté d'environ 35% en
données publiées, et table sur une "variation similaire" en données
organiques.
-L'action Lloyds Banking Group perd 7,5%, à 26,1 pence, à Londres.
Les résultats du premier semestre de la banque britannique font
apparaître une forte hausse des charges de dépréciation, en raison
de modifications apportées aux hypothèses macroéconomiques, indique
Jefferies.
-Le constructeur automobile allemand Volkswagen (-5,3% à Francfort)
a annoncé jeudi avoir accusé une perte nette au deuxième trimestre
et a proposé de réduire le dividende versé au titre des résultats
de 2019, en raison des répercussions de la pandémie de
coronavirus.
-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93;
fberthon@agefi.fr ed: LBO
(Steve Goldstein et Nick Timiraos, Dow Jones Newswires, ont
contribué à cet article)
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July 30, 2020 07:04 ET (11:04 GMT)
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