PARIS (Agefi-Dow Jones)--Renault plonge en Bourse vendredi matin, le marché sanctionnant un avertissement sur résultats dont l'ampleur surprend les analystes.



Le titre Renault perd 12,5% à 48,02 euros vers 10h45, lanterne rouge du SBF 120. Le groupe a annoncé jeudi s'attendre à une baisse de son chiffre d'affaires de 3% à 4%, alors qu'il comptait atteindre auparavant des revenus proches de ceux de 2018, hors effets de change et de périmètre. Renault a également indiqué tabler maintenant sur une marge opérationnelle de l'ordre de 5%, contre une projection de 6% auparavant. Lors d'une conférence avec les analystes, Clotilde Delbos, la directrice financière et directrice général par interim après l'éviction la semaine dernière de Thierry Bolloré, a expliqué que ce nouvel objectif signifiait que Renault n'attendait pas une marge inférieure à 4,7% dans le pire des cas.



Le constructeur automobile ne garantit plus, par ailleurs, que son flux de trésorerie libre sera positif sur l'ensemble de 2019.



Clotilde Delbos, a expliqué que cet avertissement était à la fois dû à la faiblesse de ses marchés, notamment en Turquie et en Argentine, ainsi qu'à des difficultés à réduire les dépenses de Recherche et Développement autant que le groupe l'aurait souhaité. La dirigeante a en revanche assuré que cet avertissement sur résultats n'était pas lié au durcissement de la régulation en matière d'émissions Co2 qui aura lieu l'an prochain.



Si l'annonce d'un avertissement sur résultats ne surprend pas Jefferies, le courtier se dit plus étonné par la magnitude de cet avertissement. Oddo BHF, qui est passé de neutre à achat sur la valeur, évoque un "profit warning déroutant par son timing et son ampleur".



Au-delà de 2019, Renault va également remettre à plat son plan stratégique "Drive The Future" qui fixait des objectifs à l'horizon 2022, notamment un chiffre d'affaires de plus de 70 milliards d'euros et une marge opérationnelle de plus de 7%. "Le plan Drive the Future qui donnait de la visibilité à l'histoire Renault même si nous considérions ses objectifs ambitieux depuis l'effondrement de certains marchés émergents", déplore Oddo BHF.



Les conséquences de cet avertissement risquent d'avoir un impact de long terme. Deutsche Bank est passé d'achat à conserver sur le titre, car malgré une valorisation peu onéreuse, Renault fait désormais face à trop d'incertitudes. Jefferies évoque de son côté une possible réduction de la participation de Renault dans Nissan voire une réduction du dividende.



Clotilde Delbos a affirmé ne pas avoir de craintes à ce stade sur le bilan du groupe, et considéré qu'il était "trop trôt" pour se prononcer sur la politique de dividende de l'an prochain.



-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: ECH



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October 18, 2019 04:53 ET (08:53 GMT)




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