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NEW YORK/LONDRES (Agefi-Dow Jones)--La Bourse de New York a terminé en repli jeudi à l'issue d'une séance très volatile alors que la perspective d'un durcissement de la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) continue d'embarasser les investisseurs.

En clôture, l'indice Dow Jones (DJIA) a perdu 0,5%, à 36.236,47 points. L'indice élargi S&P 500 a cédé 0,1%, à 4.696,05 points. L'indice Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, a perdu 0,1% à 15.090,87 points.

Sur le marché obligataire, le taux de l'emprunt du Trésor américain à dix ans a poursuivi son ascension, gagnant près de 3 points de base, à 1,73%. Il avait déjà grimpé de plus de 5 points de base mercredi, pour sa troisième séance de hausse d'affilée. Le taux du deux ans, plus sensible à la politique de taux à court terme de la Fed, s'est également tendu de près de 5 points de base, à 0,875%.

Mercredi, le ton restrictif des minutes de la réunion de décembre de la Fed avait déjà particulièrement pesé sur le compartiment technologique. L'indice Nasdaq Composite avait connu sa plus forte baisse depuis le mois de février avec un repli de 3,3%. Selon le compte-rendu de la dernière réunion, les responsables de la Fed considèrent que la poussée inflationniste et les tensions sur le marché du travail aux Etats-Unis pourraient justifier un relèvement plus rapide des taux d'intérêt et une amorce de la réduction du portefeuille de titres obligataires de la banque centrale.

Jeudi, le président de la Fed de Saint Louis James Bullard est venu renforcer cette hypothèse en estimant que la banque centrale américaine pourrait commencer à relever ses taux dès sa réunion de mars en raison de la nécessité de contenir l'inflation. "Le [Comité de politique monétaire] pourrait commencer à augmenter le taux directeur dès la réunion de mars afin d'être en meilleure position pour maîtriser l'inflation", a déclaré le banquier central qui participera au vote sur les taux lors de la réunion de mars.

Les minutes de la réunion de décembre "ont rompu le calme qui régnait sur les marchés financiers en ce début d'année", indique Jim Reid, stratégiste à Deutsche Bank. "Le marché s'est retourné dans un contexte de hausse continue des taux des emprunts d'Etat", souligne-t-il. "Il reste quelques questions importantes en suspens, notamment combien de fois les taux seront relevés avant le début de la réduction du bilan" de la Fed, note le stratégiste.

Si les actions peuvent continuer à progresser malgré la remontée ds taux, car elle reste le reflet de la reprise de l'économie, les titres du secteur technologiques pourraient être parmi les plus vulnérables face à la hausse des rendements.

"Nous pourrions être confrontés à une situation difficile", a estimé Lars Skovgaard Andersen, stratégiste chez Danske Bank Wealth Management. L'intermédiaire s'attend à ce que la volatilité perdure au moins jusqu'à ce que les entreprises technologiques commencent à publier leurs résultats à la fin du mois, ce qui, selon lui, pourrait inciter les investisseurs à racheter ces actions.

Sur le front macroéconomique, le nombre d'actifs américains effectuant une première demande d'allocation chômage a crû de 7.000 lors de la semaine qui s'est terminée le 1er janvier, à 207.000 en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué jeudi le département américain du Travail. Les économistes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendaient à un nombre plus faible de 195.000 inscriptions au chômage la semaine dernière.

L'activité dans le secteur des services aux Etats-Unis a de son côté fortement ralenti en décembre après son record du mois précédent, dans un contexte de rebond de l'épidémie de Covid-19, selon l'enquête publiée jeudi par l'Institute for Supply Management (ISM). L'indice ISM des services s'est contracté à 62 le mois dernier, après avoir atteint un nouveau plus haut historique de 69,1 en novembre. Les économistes sondés par le Wall Street Journal s'attendaient à un indice de 66,8 en décembre. A plus de 60, l'indice témoigne cependant toujours d'une activité robuste dans ce secteur, qui représente plus des trois quarts du produit intérieur brut (PIB) et de l'emploi aux Etats-Unis.

VALEURS A SUIVRE :

-Netflix a perdu 2,5% alors que JPMorgan a abaissé son objectif de cours sur le titre, de 750 à 725 dollars, estimant que la croissance du nombre d'abonnés de la plateforme a ralenti au quatrième trimestre et devrait être moins élevée que prévu sur les trois premiers mois de l'année.

-La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) en France a annoncé jeudi avoir sanctionné Google (dont l'action de la maison mère Alphabet a perdu 0,07%) à hauteur de 150 millions d'euros et Facebook (dont la maison mère Meta progresse dans le même temps de 0,6%) à hauteur de 60 millions d'euros pour non-respect de la loi en matière de cookies.

-Walgreens (-2,9%) a fait part de résultats et de revenus supérieurs aux attentes au dernier trimestre et a relevé ses prévisions financières pour cette année, alors que la demande de vaccins et de tests profite à la fréquentation de ses pharmacies.

-Le producteur de vins et spiritueux Constellation Brands (-3,4%) a publié un bénéfice ajusté supérieur aux prévisions pour le troisième trimestre de son exercice, malgré un repli de ses ventes sur la période. Le groupe vise un bénéfice ajusté de 10,50 à 10,65 dollars par action pour l'exercice 2021-2022, contre un consensus de 9,89 dollars selon FactSet.

-WarnerMedia, filiale d'AT&T (-0,4%), et ViacomCBS (-0,2%) étudient une possible vente de leur réseau de télévision CW Network, selon des sources proches du dossier. Nexstar (+1,1%), le premier propriétaire de chaînes de télévision aux Etats-Unis, figure parmi les candidats au rachat.

-Bureau de New York et Londres, The Wall Street Journal (Version française Lydie Boucher, Jérôme Batteau) ed: ECH - LBO

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January 06, 2022 16:27 ET (21:27 GMT)

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