PARIS (Agefi-Dow Jones)--Crédit Agricole SA (ACA.FR), ou CASA, l'entité cotée du groupe bancaire Crédit Agricole, a dévoilé mercredi un bénéfice net trimestriel en hausse mais inférieur à la prévision moyenne des analystes, en raison d'éléments exceptionnels.



Sur la période d'octobre à décembre, Crédit Agricole SA a dégagé un résultat net part du groupe de 387 millions d'euros, en hausse de 32,9%, malgré plusieurs charges exceptionnelles. Ce montant est toutefois inférieur à la prévision moyenne des analystes sondés par FactSet, qui tablaient sur 588 millions d'euros.



La principale charge exceptionnelle correspond à la surtaxe des grandes entreprises françaises, consécutive à la censure par le Conseil constitutionnel de la taxe de 3% sur les dividendes. Cette surtaxe a entraîné un supplément d'impôt sur les sociétés de 336 millions d'euros pour CASA.



Parmi les autres éléments exceptionnels figure la dépréciation de la totalité du "goodwill" (écart d'acquisition) des activités de la banque en Pologne pour 222 millions d'euros. "Les contraintes réglementaires ne cessant de se renforcer en Pologne, avec notamment une multiplication des taxes sur le secteur bancaire, nous avons préféré déprécier le goodwill", a expliqué Jérôme Grivet, directeur général de CASA, lors d'une conférence de presse.



Toujours au chapitre des éléments non récurrents, les coûts d'intégration de Pioneer, acquis l'an dernier par la filiale de gestion d'actifs Amundi, et de trois banques italiennes, rachetées à la fin 2017, ont pesé à hauteur de 54 millions d'euros au total.





Bonne résistance de la BFI





Sur le plan purement opérationnel, la progression du résultat net provient de la maîtrise des charges, couplée à la faiblesse du coût du risque (provisions pour risque de crédits impayés), qui a chuté de 15,1% à 335 millions d'euros, et à la bonne tenue de l'activité des différents métiers du groupe. Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) a crû de 1,6%, à 4,65 milliards d'euros, proche des 4,7 milliards d'euros attendus par les analystes selon le consensus FactSet.



Dans le détail, le PNB du pôle de grandes clientèles (banque de financement et d'investissement) a augmenté de 4,6% au quatrième trimestre, à 1,31 milliard d'euros, grâce notamment aux métiers de financement. "Les revenus sur les marchés de capitaux ont crû de 1%, ce qui est atypiqe", a souligné Jérôme Grivet, en référence aux nombreuses banques qui ont fait état de chutes de leur activité dans ce segment, en raison de la faiblesse de la volatilité et d'une base de comparaison défavorable.



Le PNB de LCL, l'activité de banque de détail de CASA en France, a en revanche fléchi de 4,2%, en raison du retour à la normale du niveau des commissions de renégociation et de remboursement anticipés de crédits immobiliers, qui étaient élevées au quatrième trimestre 2016.



Les revenus de la banque de proximité à l'international ont de leur côté progressé de près de 1%, à 617 millions d'euros. Si l'Italie a continué de bénéficier d'une forte dynamique dans les domaines du crédit et de la collecte, le reste de la banque de détail à l'international a en revanche subi des effets de change défavorables.



La division gestion de l'épargne et assurances, qui comprend la société de gestion d'actifs Amundi, a vu son PNB grimper de 20,6%, à 1,56 milliard d'euros, tiré par le dynamisme de la collecte et par la bonne tenue des marchés financiers. L'acquisition de Pionneer a également profité à la performance d'Amundi. CASA a par ailleurs gagné des parts de marché dans l'assurance.





Un taux de distribution des bénéfices de 56%





Au chapitre de la solvabilité, Crédit Agricole SA affichait un ratio CET1 de 11,7% au 31 décembre 2017, contre 12% au 30 septembre. L'acquisition des trois banques italiennes et le rachat du solde de 15% de CACEIS (conservation de titres) ont entaillé le ratio CET1 de près de 20 points de base. Il est néanmoins supérieur à l'objectif de 11% que la banque s'est fixé sur la durée de son plan stratégique 2016-2019.



Cette solidité financière a décidé CASA à "immuniser" ses actionnaires contre la surtaxe fiscale exceptionelle qui a grevé ses comptes trimestriels, en proposant un dividende de 63 centimes d'euros par action au titre de l'exercice écoulé. Ce montant correspond à un taux de distribution des bénéfices de 56%, contre une politique habituelle de 50%.



Lors de sa prochaine assemblée générale annuelle, le groupe proposera également aux actionnaires qui bénéficiaient du dividende majoré une indemnisation fixée à une action gratuite pour 26 actions bénéficiant de la majoration du dividende détenues. CASA avait annoncé en décembre son intention de supprimer le mécanisme de dividende majoré en vigueur depuis 2010, l'Autorité bancaire européenne et la Banque centrale européenne ayant jugé cette pratique contraire aux règles prudentielles du secteur bancaire européen.



L'action CASA a clôturé mardi en baisse de 0,3% à 14 euros. Le cours de Bourse a progressé de 1,2% depuis le 1er janvier, alors que l'indice CAC 40 a fléchi de 3,8%.





-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 48 14; clejoux@agefi.fr ed: VLV





(END) Dow Jones Newswires



February 14, 2018 01:01 ET (06:01 GMT)




Copyright (c) 2018 Dow Jones & Company, Inc.
Credit Agricole (EU:ACA)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2024 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse Credit Agricole
Credit Agricole (EU:ACA)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2023 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse Credit Agricole