Avi Salzman,



Barron's





NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--Pour la première fois, la capitalisation boursière de Chevron a brièvement dépassé celle d'Exxon il y a quelques semaines, atteignant 142 milliards de dollars, contre 141,6 milliards de dollars.



L'événement est aussi frappant qu'historique alors qu'Exxon valait encore près de 300 milliards de dollars en Bourse au début de cette année. Paul Sankey, qui dirige le cabinet de recherche indépendant Sankey Research, voit dans cette convergence des valorisations le bon moment pour une mégafusion entre les deux principales majors pétrolières américaines.



Un rapprochement permettrait aux deux compagnies de réduire leurs coûts et de verser moins de dividendes au total, souligne-t-il. La capacité d'Exxon à maintenir son dividende, que son cash-flow libre ne finance que partiellement, suscite de nombreuses interrogations. Aucun des deux groupes n'a fait de commentaires sur un éventuel accord.



Si une telle opération devait voir le jour, la nouvelle entité combinée afficherait une capitalisation boursière de quelque 300 milliards de dollars, selon les estimations de Paul Sankey. Les deux compagnies réunies dégagent environ 50 milliards de dollars de cash-flow d'exploitation par an, pour 50 milliards de dollars de dépenses en capital et 24 milliards de dollars de dividendes annuels.



Dépenses réduites et flexibilité financière accrue



Une fusion permettrait de diminuer de 10 milliards de dollars les dépenses d'investissement, tout en réduisant les dépenses administratives, qui s'élèvent à 11 milliards de dollars pour Exxon et 4 milliards de dollars pour Chevron. Le nouveau groupe disposerait également d'une plus grande flexibilité financière, souligne l'analyste, avec une énorme capacité d'endettement à des taux bas. Il serait ainsi mieux à même de lancer des rachats d'actions.



La période est au retour des opérations de fusions-acquisitions dans le secteur de l'énergie. Chevron, justement, a racheté Noble Energy en juillet, tandis que Devon Energy et WPX Energy ont décidé fin septembre de fusionner.



Paul Sankey reconnaît cependant qu'un rapprochement entre Exxon et Chevron perdrait de son intérêt sans la perspective d'une reprise de la demande de pétrole. Exxon et Chevron ne conduisent pas la même stratégie. Malgré la réduction des investissements cette année, Exxon souhaite augmenter sa production lorsque la demande se redressera, et la compagnie dépense plus que ses pairs pour l'exploration. Par ailleurs, les autorités anti-trust pourraient trouver à redire à l'opération.



Il reste que pour Paul Sankey, Exxon doit de toute façon changer de marque, le groupe étant quasiment considéré comme l'ennemi numéro 1 de l'environnement. Dans le scénario de rapprochement envisagé par l'analyste, la nouvelle entité prendrait le nom de Chevron et annoncerait des objectifs ambitieux en termes de réduction des émissions de carbone. Ce qui constituerait probablement l'argument le plus audacieux du projet.



-Avi Salzman, Barron's



(Version française François Berthon) ed: ECH



Barron's est l'hebdomadaire de référence financier et patrimonial du groupe Dow Jones.



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



October 19, 2020 10:32 ET (14:32 GMT)




Copyright (c) 2020 Dow Jones & Company, Inc.
Verizon Communications (NYSE:VZ)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2024 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse Verizon Communications
Verizon Communications (NYSE:VZ)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2023 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse Verizon Communications