(Cette dépêche a initialement été diffusée lundi 31 décembre après la clôture des marchés européens)



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le SBF 120 a clôturé mardi en baisse de 0,1%, à 4.703,82 points. Conclue en territoire négatif, cette dernière séance de 2019 ne reflète toutefois pas la tendance graphique observée tout au long de l'année dernière. En 2019, le SBF 120 a bondi de 25,2% pour inscrire fin décembre un nouveau record historique, principalement soutenu comme tous les grands indices mondiaux par le ton accommodant adopté au fil des mois par les principales banques centrales.



La reprise des rachats d'actifs annoncée en septembre par la Banque centrale européenne (BCE) et les trois baisses de taux décidées par la Réserve fédérale (Fed) depuis juillet ont renforcé l'attractivité des actions alors que le rendement des obligations reste proche de zéro. La signature prochaine d'un accord commercial préliminaire entre les Etats-Unis et la Chine, ainsi que la fin des errances britanniques concernant le Brexit, ont également aidé les marchés européens et américains à atteindre de nouveaux records en fin d'année dernière.



Dans ce contexte favorable, également marqué par une meilleure résistance de la croissance dans plusieurs économies développées, 80% des actions du SBF 120 ont terminé dans le vert en 2019 et plus d'un tiers des membres de l'indice ont progressé de plus de 30%. Les valeurs figurant dans le palmarès des plus importantes hausses et celui des plus fortes baisses du SBF 120 en 2019 seront particulièrement suivies par les investisseurs cette année.



LES CINQ ACTIONS DU SBF 120 AYANT REALISE LES MEILLEURS PARCOURS EN 2019:



CGG (+150,4%) a signé la plus forte hausse du SBF 120 en 2019, après plusieurs années de dégringolade boursière et de résultats en berne qui avaient conduit l'entreprise au bord de la cessation de paiement. La restructuration de la dette du groupe en 2018 et son recentrage sur les activités les moins gourmandes en capital - CGG a par exemple cédé en juin la propriété de ses cinq navires d'acquisition sismique au norvégien Shearwater GeoServices - ont permis de restaurer la confiance des investisseurs. Surtout, le groupe de services à l'industrie pétrolière a bénéficié de la reprise des investissements dans l'exploration-production au cours de l'année écoulée. Il devrait avoir généré un flux de trésorerie disponible positif en 2019, une première depuis 2012. Il lui faudra confirmer au cours des prochains trimestres l'amélioration de cet indicateur malgré la volatilité du prix du baril.



Virbac (+107,8%) a profité de son retour dans le SBF 120 le 23 septembre pour accélérer son ascension et signer la deuxième meilleure performance de l'indice en 2019. L'accélération de la croissance du chiffre d'affaires au troisième trimestre et deux relèvements successifs des perspectives ont servi de catalyseurs. Le groupe se dirige vers son neuvième trimestre consécutif de croissance à taux de change constants, le quatrième avec une croissance organique supérieure à 5%. Virbac "sort définitivement d'une phase de redressement pour tracer des perspectives de croissance, plus solides, à court et moyen terme", souligne Oddo BHF. Pour 2020, le groupe anticipe une croissance à taux de change constants comprise entre 4% et 6% et une marge opérationnelle courante avant amortissement des actifs issus d'acquisitions en hausse d'environ 0,5 point par rapport à 2019. L'objectif est d'atteindre une marge opérationnelle courante ajustée de 15% en 2022, contre 10,1% en 2018.



Altran Technologies (+102,1%) a redressé la barre en 2019 après avoir perdu près de 40% en 2018. L'action du groupe de conseil en ingénierie a été soutenue par de bons résultats annuels 2018, avant de voir son cours de Bourse s'aligner sur l'offre d'achat amicale de Capgemini, à 14 euros par action, en juin. Ce prix a été vivement contesté par Elliott. Le fonds activiste a acheté des actions et des produits dérivés représentant autour de 14% du capital d'Altran à fin décembre, et a multiplié les pressions pour que Capgemini relève son offre. Paul Hermelin, le PDG du groupe de services numériques, s'est montré inflexible et a prévenu que si l'OPA échouait, Capgemini ferait "autre chose". La balle est désormais dans le camp des actionnaires qui ont jusqu'au 22 janvier pour apporter leurs titres, sachant que Capgemini a besoin de 50,1% du capital pour réussir l'opération. Oddo BHF, qui recommande aux porteurs d'Altran d'apporter leurs titres à l'offre, juge que le succès de l'OPA de Capgemini reste l'issue la plus probable de ce grand feuilleton. En parallèle, à la suite d'un recours déposé par l'Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam), la cour d'appel de Paris a jusqu'au 24 mars pour se prononcer sur la conformité de cette OPA. Dans le cas où le verdict serait négatif, Capgemini s'est engagé à relancer une offre purgée des éventuelles irrégularités constatées par la cour.



Ingenico (+95,4%) a regagné du crédit auprès des investisseurs l'an passé après un exercice 2018 au cours duquel son cours de Bourse avait été divisé par près de deux. Le plan stratégique présenté en avril par le nouveau directeur général, Nicolas Huss, a convaincu le marché et les résultats ont, trimestre après trimestre, dépassé les attentes. Cela a permis au spécialiste des terminaux et des solutions de paiement de relever par deux fois ses objectifs pour 2019. Néanmoins, le groupe sera pénalisé par une base de comparaison élevée en 2020, prévient Morgan Stanley. La banque considère que la croissance devrait en conséquence ralentir et empêcher la valeur de poursuivre son ascension. Le potentiel du titre, qui évolue désormais en ligne avec l'objectif de cours moyen des analystes sondés par FactSet de 97,40 euros, paraît donc limité.



STMicroelectronics (+92%) s'est distingué en 2019 dans un secteur connaissant des tendances contrastées selon les produits et aux prises avec des turbulences liées aux tensions commerciales. Le groupe a vu son chiffre d'affaires accélérer aux deuxième et troisième trimestres et pourrait enregistrer en 2020 une croissance de 10%, dont l'essentiel proviendrait de nouveaux contrats engrangés dans l'industrie et l'automobile notamment, selon les analystes de Credit Suisse. Les objectifs de croissance et de rentabilité à moyen terme dévoilés au mois de mai par le fabricant de semi-conducteurs franco-italien ont par ailleurs été bien accueillis.



LES CINQ ACTIONS DU SBF 120 AYANT ACCUSE LES PLUS FORTS REPLIS EN 2019:



Europcar Mobility Group (-44,9%) a été plombé en 2019 par un retentissant avertissement sur résultats en octobre. Le troisième trimestre, période qui compte pour près de 80% des résultats financiers d'Europcar, s'est avéré largement inférieur aux attentes de la direction, en raison notamment des incertitudes liées aux Brexit. En conséquence, Europcar a drastiquement réduit son objectif de résultat opérationnel ajusté pour 2019 et le titre a dévissé de 37% sur une seule séance. Caroline Parot, la présidente du directoire, a promis de rectifier le tir l'an prochain en adaptant les ambitions du groupe à la conjoncture dégradée. La dirigeante devra présenter des objectifs 2020 convaincants en mars, lors de la publication des résultats annuels, pour retrouver la confiance des investisseurs. Par ailleurs, le principal actionnaire d'Europcar, la société d'investissement Eurazeo, mène une revue stratégique qui pourrait l'amener à céder tout ou partie de sa participation de 29,9%. Ce qui réduit un peu plus la visibilité déjà limitée sur le titre.



Bic (-30,5%) a encore été pénalisé par la faiblesse de ses marchés en 2019, en particulier aux Etats-Unis où ses ventes ont reculé de 6,8% sur les neuf premiers mois. Au début octobre, le fabricant de briquets, rasoirs ainsi que d'articles de papeterie a dû revoir ses ambitions à la baisse et table sur une nouvelle érosion de sa rentabilité sur l'ensemble de l'année écoulée. "La dégradation du chiffre d'affaires et de la marge opérationnelle en Briquets limite la visibilité sur un rebond durable des résultats", a commenté Oddo BHF lors des derniers résultats trimestriels. Pour rallumer la flamme, Bic devra poursuivre, voire approfondir, en 2020 son plan stratégique, qui prévoit 20 millions d'euros d'économies d'ici à 2022 ainsi qu'une accélération des lancements de nouveaux produits.




Ipsen (-30%) a pris froid fin 2019. Le 6 décembre, son titre s'est effondré de 13,6% après que le laboratoire pharmaceutique a dû procéder à la suspension clinique partielle pour raison de sécurité de deux études sur le palovarotène, un traitement expérimental chronique de pathologies osseuses d'origine génétique. Une dizaine de jours après cette décision prononcée par l'autorité sanitaire américaine, Ipsen a subi un deuxième choc : l'annonce de la démission de son directeur général, David Meek, a provoqué une chute de 4,1% de son cours de Bourse le 18 décembre. Le dirigeant a quitté le conseil d'administration mardi pour rejoindre FerGene, en qualité de PDG. "Il sera difficile d'investir dans Ipsen à court terme", juge Bryan Garnier, étant donné les incertitudes entourant le palovarotène, qui est censé prendre le relais du Somatuline comme contributeur important aux résultats du groupe. Selon un autre analyste, "le départ de David Meek n'a pas d'impact direct sur la continuité des activités d'Ipsen à court terme, bien qu'une telle démission constitue un mauvais signal". Charge au laboratoire de dénicher un nouveau directeur général qui plaît aux investisseurs, pour retrouver un peu de hauteur en Bourse.



EDF (-28,1%) s'est retrouvé sous pression en 2019, suite à une série de déboires liés à son parc nucléaire. De nouveaux retards sur le chantier du premier réacteur français de troisième génération à Flamanville ont reporté son démarrage à la fin 2022, tandis que la facture de la construction de deux réacteurs nucléaires à Hinkley Point C au Royaume-Uni s'est alourdie. La prolongation d'arrêts programmés pour maintenance ainsi que la fermeture temporaire de la centrale nucléaire de Cruas ont conduit EDF à abaisser par deux fois ses prévisions de production nucléaire pour 2029. EDF a néanmoins maintenu ses objectifs financiers pour 2019, une confirmation jugée "positive" par les analystes d'Octo Finances. Pour les experts d'Oddo BHF, EDF devrait même connaître en 2020 une "forte reprise de ses résultats", grâce à un retour à la normale de la production hydroélectrique en France, à la forte croissance de la production nucléaire au Royaume-Uni et à la hausse des tarifs réglementés de l'électricité dans l'Hexagone. En outre, la réorganisation attendue de l'électricien pourrait "débloquer une partie de la valeur profonde que nous voyons dans le titre", estiment les analystes de JPMorgan Cazenove. Le projet de réorganisation Hercule, devant être présenté en 2020, devrait prévoir la scission du groupe en deux entreprises, une maison mère baptisée "EDF bleu" comprenant le nucléaire, les barrages et le transport de l'électricité, et une structure appelée "EDF vert" qui regrouperait notamment la distribution et l'activité EDF Renouvelables.



SES (-25,2%) a souffert en 2019 de la décision du régulateur américain des télécommunications de passer par un appel d'offres public pour libérer les fréquences de la bande C, afin d'assurer le déploiement de la 5G aux Etats-Unis. SES et consorts militaient au contraire pour une approche de marché, consistant à négocier directement auprès des opérateurs télécoms le montant des indemnités qu'ils doivent toucher au titre de leurs investissements passés et des opérations qui seront effectuées pour libérer les fréquences. Mais la monétisation de la bande C pourrait être retardée par le processus d'enchères publiques. Le régulateur assure vouloir lancer les enchères avant la fin 2020, quand SES se dit prêt à y participer dès le premier trimestre 2020. Le recours à des enchères publiques aura aussi pour conséquence une généreuse redistribution du produit de la vente des fréquences au Trésor américain. Alors que SES et ses concurrents présents sur la bande C espéraient pouvoir se partager une trentaine de milliards de dollars de revenus, cette manne financière sera bien moindre une fois retraitée de leur contribution volontaire au Trésor. Ces craintes ne justifient toutefois pas la faiblesse du cours de l'action : la Bourse valorise SES comme si la société n'allait pas retirer un seul centime de la vente de ses fréquences de la bande C. "Cette source de revenus est plus incertaine en matière de montant et de calendrier mais elle n'est en aucun cas égale à zéro", assure Société Générale.



-Dimitri Delmond, Alice Doré, Julien Marion, François Schott et François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: ECH - LBO - VLV



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(END) Dow Jones Newswires



January 02, 2020 02:45 ET (07:45 GMT)




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