De retour dans le CAC 40, Alstom doit s'atteler aux marges de Bombardier -- DJ Plus
21 Septembre 2020 - 9:24AM
Dow Jones News
Julien Marion,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Alstom remonte en première classe à la
Bourse de Paris. L'équipementier ferroviaire retrouve lundi le CAC
40, quatre ans après l'avoir quitté.
L'industriel rejoint l'élite boursière alors qu'il s'apprête à
doubler de taille en acquérant Bombardier Transport, la branche
ferroviaire du groupe québécois. La semaine dernière, Alstom a
signé le contrat d'achat de cette division, en revoyant
sensiblement le prix d'acquisition. Le groupe s'attend désormais à
payer "jusqu'à" 5,3 milliards d'euros, en tenant compte de certains
mécanismes d'ajustement, contre une fourchette précédente de 5,8
milliards à 6,2 milliards d'euros.
Avec cet accord définitif et le feu vert de la Commission
européenne reçu à la fin juillet, la voie pour finaliser
l'acquisition au premier trimestre 2021 est désormais dégagée.
Appréciant cette visibilité, JPMorgan Cazenove a rehaussé vendredi
son conseil sur le titre à "surperformer".
Difficultés sur certains projets
Alstom devra néanmoins relever un défi considérable en restaurant
au plus vite les marges de la société canadienne. "La création de
valeur finale dépend de la capacité d'Alstom à résoudre les
problèmes de performance des projets de Bombardier Transport et à
rétablir la rentabilité", prévient Credit Suisse.
L'an passé, la marge d'exploitation ajustée de Bombardier est
tombée à 0,8%, contre une marge de 7,7% pour Alstom sur son
exercice 2019-2020. La rentabilité de Bombardier Transport a
récemment souffert de retards et de dépassements de coûts dans un
certain nombre de projets, explique UBS.
A titre d'exemple, Deutsche Bahn a refusé la livraison de 25 trains
IC2 à deux niveaux, invoquant des défauts techniques. Contacté par
l'agence Agefi-Dow Jones, Bombardier Transport explique avoir
depuis travaillé "intensément" avec Deutsche Bahn pour améliorer
"la fiabilité" de ces trains IC2.
"Certains contrats bien identifiés ont pesé sur nos marges depuis
quelques mois, mais nous continuons de progresser et d'améliorer
notre performance opérationnelle", fait valoir un porte-parole de
la société canadienne, ajoutant que le bilan global de Bombardier
Transport "sur ses centaines de projets à travers le monde" était
"fort positif".
Un travail "herculéen"
Alstom a bien cerné les difficultés de Bombardier Transport et a
réitéré mercredi sa confiance dans sa capacité à rétablir "le
potentiel opérationnel, commercial et la rentabilité" de
l'entreprise canadienne.
Deutsche Bank doute toutefois que le groupe parvienne à tenir son
objectif d'une relution à deux chiffres du bénéfice net par action
à partir de la deuxième année suivant la réalisation de la
transaction. "Pour que l'opération soit relutive, il faudrait que
les marges de Bombardier dépassent 6%, ce qui semble optimiste à
moyen terme compte tenu de ses performances actuelles", estime la
banque allemande. Oddo BHF juge pour sa part l'objectif d'Alstom
"réalisable", soulignant la "nature passagère" des problèmes de
Bombardier Transport.
Alstom devra mener trois fronts simultanément : intégrer Bombardier
Transport, redresser les marges de la société canadienne et
poursuivre son propre plan de croissance. Une mission qui
constituerait "une tâche herculéenne pour n'importe quelle
direction", convient Mohit Rathi, analyste du bureau d'études
indépendant AlphaValue. "Toutefois, nous restons confiants dans les
capacités du PDG, Henri Poupart-Lafarge", à relever ces défis,
poursuit l'analyste. Mohit Rathi loue dans cette optique "la solide
expérience" du dirigeant "en matière de redressement
d'entreprises", démontrée par "l'amélioration des fondamentaux
d'Alstom au cours des dernières années et les efforts continus pour
accroître les marges".
Des moteurs de croissance intacts
En redressant promptement les marges de Bombardier Transport,
Alstom justifierait d'autant plus cette opération. Les perspectives
du secteur étant prometteuses, ses vertus de long terme font déjà
l'unanimité parmi les investisseurs. "Bien que la pandémie Covid-19
ait posé des problèmes à court terme à l'industrie ferroviaire,
nous pensons que ses moteurs de croissance à moyen et long terme
restent intacts, portée par la tendance à l'urbanisation et la
promotion d'une mobilité plus verte et plus intelligente, le train
étant l'un des modes de transport les moins polluants", résume
AlphaValue.
A 45,42 euros, l'action Alstom reste proche de son plus haut
historique de 50,30 euros atteint en février. Ce qui n'empêche pas
60% analystes sondés par FactSet de recommander le titre à
l'achat.
Alstom est en bonne voie en Bourse. Redresser au plus vite les
marges de Bombardier Transport lui permettrait de passer à la
vitesse supérieure.
-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94;
jmarion@agefi.fr ed: ECH - VLV
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