La justice allemande a de nouveau fait perquisitionner jeudi les domiciles et lieux de travail d'employés d'Audi en Allemagne alors que cette filiale du groupe Volkswagen est soupçonnée d'avoir manipulé les émissions polluantes de 210.000 de ses voitures diesel.



"Dans le cadre de l'enquête préliminaire sur l'affaire des moteurs diesel d'Audi, les domiciles et, dans un cas, le lieu de travail de trois autres suspects ont été perquisitionnés", a annoncé le parquet de Munich (sud) dans un communiqué.



Les enquêteurs s'intéressent à l'installation par la marque aux anneaux d'un logiciel utilisé pour manipuler les émissions polluantes de moteurs diesel 3 litres V6 destinés au marché européen.



Ces trois nouveaux suspects sont soupçonnés d'avoir joué un "rôle substantiel" dans la commercialisation des véhicules truqués. Deux d'entre eux sont d'"ex-membres du conseil d'administration" du groupe, ajoute le parquet.



Selon l'hebdomadaire Wirtschaft Woche, il s'agit du chef de l'ingénierie automobile, Ulrich Hackenberg, qui a quitté le groupe en 2015, et de l'ancien directeur du développement technique d'Audi, Stefan Knirsch, qui a démissionné en 2016.



Des perquisitions au sein des bureaux et locaux commerciaux du constructeur avaient déjà été menées début février.



La justice allemande enquête sur des soupçons de fraude et de publicité mensongère concernant au moins 210.000 véhicules diesel mis en circulation à partir de 2009 sur les marchés européen et américain.



Dans le volet américain de ses investigations, le parquet de Munich a désormais 14 suspects. "Aucun d'eux n'est un membre actuel ou passé du directoire d'Audi", précise-t-il.



La justice avait déjà perquisitionné des locaux d'Audi en mars 2017, et notamment son siège d'Ingolstadt, alors que plusieurs parquets en Allemagne cherchent à déterminer les responsabilités dans le scandale des moteurs diesel truqués qui a éclaté chez Volkswagen et a ensuite fait tache d'huile dans l'industrie automobile.



Fin janvier, le parquet de Munich a également ordonné la perquisition de six appartements privés de "salariés ou d'ex-salariés" d'Audi.



Ces derniers mois, deux salariés avaient été arrêtés. Un ancien responsable du développement des moteurs d'Audi est toujours en détention provisoire, tandis qu'un ingénieur a été remis en liberté en novembre.



Fin 2015, le groupe Volkswagen, propriétaire entre autres de Porsche et Audi, avait reconnu avoir équipé 11 millions de ses voitures diesel, dont environ 600.000 aux Etats-Unis, d'un logiciel capable de fausser le résultat des tests antipollution et dissimulant des émissions dépassant parfois jusqu'à 40 fois les normes autorisées.



Agefi-Dow Jones The financial newswires



(END) Dow Jones Newswires



February 22, 2018 07:04 ET (12:04 GMT)




Copyright (c) 2018 L'AGEFI SA