PARIS (Agefi-Dow Jones)--Jusqu'ici concentrée sur les Etats-Unis et l'Europe où la société biopharmaceutique se situe dans la dernière phase de son programme clinique dans le traitement de la stéatohépatite non-alcoolique (NASH), Genfit vient d'opérer un mouvement stratégique majeur en Chine. Le laboratoire français a cédé à la biotech américano-chinoise Terns Pharmaceuticals les droits de développement et de commercialisation d'elafibranor, son médicament expérimental pour le traitement de la NASH, maladie chronique du foie qui touche des millions de personnes et pour laquelle il n'existe à l'heure actuelle aucun traitement. Le deal porte également sur la cholangite biliaire primitive (PBC). Le groupe percevra un premier versement de 35 millions de dollars en vertu de cet accord de licence qui couvre la Chine, Hong Kong, Macao et Taiwan. Genfit pourra toucher jusqu'à 193 millions dollars supplémentaires lors de l'homologation et de la commercialisation de son traitement de la NASH, plus des royalties de l'ordre de 15% sur les ventes. Dans un entretien accordé à l'agence Agefi-Dow Jones, Jean-Christophe Marcoux, directeur de la stratégie de Genfit, explique les perspectives liées à cet accord.



Pourquoi avoir conclu un accord en Chine à ce stade de votre développement ?



Jean-Christophe Marcoux : "Il s'agit d'aller vite sur un marché en croissance. Les nouvelles directives de la China Food and Drug Administration (CFDA) facilitent grandement le processus d'approbation des molécules innovantes, mais les processus demeurent plus long qu'aux Etats-Unis et en Europe. Le plus tôt était le mieux afin de prendre de l'avance en Chine, où sévit une double épidémie d'obésité et de diabète comme en Europe ou aux Etats-Unis. Il ne faut pas surévaluer le marché chinois, qui n'équivaut pas à sa population de 1,4 milliard d'habitants, compte tenu de la question de l'accès aux traitements, avec des classes moyennes largement concentrées sur la côte Est et dans les grandes mégalopoles. Mais il ne faut certainement pas le sous-évaluer non plus".



Les montants annoncés pour l'accord peuvent sembler limités.



J-CM : "Au contraire, pour la Chine, les sommes sont dans la fourchette haute de tous les deals précédents. En moyenne, la plupart des accords de licence sur des produits en phase III comportent des paiements à la signature de l'ordre de 20 millions de dollars. Sur les 15 dernières années, 'l'upfront payment' moyen pour une phase III s'est inscrit à 12 millions de dollars, alors que pas un seul deal n'a dépassé les 40 millions en termes de premier paiement. Les quelques transactions atteignant ce montant concernaient plusieurs produits ou plusieurs géographies, là où notre accord avec Terns ne concerne qu'une seule molécule, et qu'un territoire limité".



Pourquoi avoir choisi Terns Pharma, une biotech créée en 2017, et non pas un groupe pharmaceutique disposant d'une force de vente établie ?



J-CM : "Les préparatifs de commercialisation en Chine n'étaient pas la préoccupation immédiate. Terns Pharma est le candidat idéal, 'qui remplit toutes les cases'. Plutôt qu'un laboratoire traditionnel, notre cahier des charges impliquait de choisir un acteur ayant une vraie culture de l'innovation, une capacité de développement, ainsi qu'une connaissance fine et réelle des maladies métaboliques et de la NASH. Terns est basée à la fois en Chine et aux Etats-Unis. La société présente une double dimension culturelle américaine et chinoise, avec des leaders scientifiques reconnus, notamment issus de Gilead ou Novartis. Terns connaît par ailleurs parfaitement les mécanismes d'influence au niveau des leaders d'opinion clés et des grands hôpitaux en Chine. Nous avions également placé la barre haut en termes financiers pour ne retenir que les candidats avec une certaine envergure financière. C'est le cas de Terns qui est non seulement financée par Eli Lilly mais aussi par de grands fonds healthcare comme Orbimed ou Vivo Capital, qui sont des acteurs crédibles et puissants. Tous ces éléments réunis font la force de Terns, dont l'objectif est de devenir 'the NASH company in China'".



Devrez-vous lancer une étude de phase III pour Elafibranor en Chine ?



J-CM : "Une nouvelle phase III, type 'bridging study', sera nécessaire mais qui comportera un nombre de patients réduits par rapport à notre étude en cours aux Etats-Unis et en Europe. Nous ne repartirons pas du début. Cette phase 3 'light' sera financée par Terns seule. En première approche, l'idée serait de cibler un lancement du produit un à deux ans après les Etats-Unis, nous donnerons plus tard un calendrier plus précis.



-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: ECH



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June 25, 2019 09:47 ET (13:47 GMT)




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