Echec de la médiation entre Mediaset et Vivendi
23 Février 2018 - 02:46PM
Dow Jones News
La médiation engagée pour tenter de régler le contentieux
opposant les groupes italien Mediaset et français Vivendi a échoué,
et les deux groupes vont désormais régler leur différend devant la
justice italienne, a-t-on appris vendredi de sources proches du
dossier.
Les deux groupes sont à couteaux tirés depuis que Vivendi a décidé
en juillet 2016 de revenir sur un accord prévoyant l'achat de 100%
du bouquet de chaîne de télévision payante Mediaset Premium par
Vivendi et un échange de participations à hauteur de 3,5% entre les
deux groupes.
Le groupe français est ensuite monté à 28,8% du capital de Mediaset
fin 2016 au cours d'un raid éclair qualifié d'"hostile" par la
famille Berlusconi, qui réclame toujours que Vivendi applique le
contrat signé.
L'objectif de l'accord était de lancer une plateforme de contenus
susceptible de concurrencer l'américain Netflix.
"Le médiateur a envoyé hier soir (jeudi, ndlr) une lettre annonçant
que pour lui la médiation était terminée, et qu'elle s'était
conclue sans résultat", a expliqué à l'AFP une de ces sources.
Les deux parties se retrouveront mardi devant le juge du tribunal
de Milan chargé de gérer ce contentieux. L'audience, fixée
initialement le 15 décembre, avait été renvoyée au 27 février afin
que les groupes puissent tenter de trouver un accord.
Il s'agira d'une audience technique, qui devrait être brève. Le
juge devrait prendre acte de l'échec de la médiation et enclencher
la procédure judiciaire.
Selon une source proche du dossier, "Vivendi avait demandé de
prolonger la médiation", mais vu qu'en presque un an, elle n'avait
donné pas donné de résultat, le médiateur a choisi d'y mettre un
terme. Elle souligne que Mediaset "n'a jamais reçu de proposition
concrète".
Une autre source indique que "le médiateur a pris acte du fait que
Mediaset ne voulait plus avancer" dans cette médiation, alors même
que Vivendi entendait toujours trouver un accord pour ce projet qui
reste "stratégique".
Contactés par l'AFP, Mediaset, groupe aux mains de la famille du
magnat Silvio Berlusconi, et Vivendi se sont refusés à tout
commentaire.
Dans un entretien publié dimanche dans le quotidien Il Corriere
della Sera, le président du directoire de Vivendi, Arnaud de
Puyfontaine, avait dit "rester convaincu qu'un accord (avec
Mediaset) serait positif", soulignant que "le projet stratégique a
encore plus de sens aujourd'hui qu'il y a 18 mois".
Fininvest, la holding des Berlusconi, et Mediaset réclament au
total trois milliards d'euros de dommages et intérêts en justice à
Vivendi, selon les chiffres publiés par le groupe français.
(END) Dow Jones Newswires
February 23, 2018 08:26 ET (13:26 GMT)