La médiation engagée pour tenter de régler le contentieux opposant les groupes italien Mediaset et français Vivendi a échoué, et les deux groupes vont désormais régler leur différend devant la justice italienne, a-t-on appris vendredi de sources proches du dossier.



Les deux groupes sont à couteaux tirés depuis que Vivendi a décidé en juillet 2016 de revenir sur un accord prévoyant l'achat de 100% du bouquet de chaîne de télévision payante Mediaset Premium par Vivendi et un échange de participations à hauteur de 3,5% entre les deux groupes.



Le groupe français est ensuite monté à 28,8% du capital de Mediaset fin 2016 au cours d'un raid éclair qualifié d'"hostile" par la famille Berlusconi, qui réclame toujours que Vivendi applique le contrat signé.



L'objectif de l'accord était de lancer une plateforme de contenus susceptible de concurrencer l'américain Netflix.



"Le médiateur a envoyé hier soir (jeudi, ndlr) une lettre annonçant que pour lui la médiation était terminée, et qu'elle s'était conclue sans résultat", a expliqué à l'AFP une de ces sources.



Les deux parties se retrouveront mardi devant le juge du tribunal de Milan chargé de gérer ce contentieux. L'audience, fixée initialement le 15 décembre, avait été renvoyée au 27 février afin que les groupes puissent tenter de trouver un accord.



Il s'agira d'une audience technique, qui devrait être brève. Le juge devrait prendre acte de l'échec de la médiation et enclencher la procédure judiciaire.



Selon une source proche du dossier, "Vivendi avait demandé de prolonger la médiation", mais vu qu'en presque un an, elle n'avait donné pas donné de résultat, le médiateur a choisi d'y mettre un terme. Elle souligne que Mediaset "n'a jamais reçu de proposition concrète".



Une autre source indique que "le médiateur a pris acte du fait que Mediaset ne voulait plus avancer" dans cette médiation, alors même que Vivendi entendait toujours trouver un accord pour ce projet qui reste "stratégique".



Contactés par l'AFP, Mediaset, groupe aux mains de la famille du magnat Silvio Berlusconi, et Vivendi se sont refusés à tout commentaire.



Dans un entretien publié dimanche dans le quotidien Il Corriere della Sera, le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, avait dit "rester convaincu qu'un accord (avec Mediaset) serait positif", soulignant que "le projet stratégique a encore plus de sens aujourd'hui qu'il y a 18 mois".



Fininvest, la holding des Berlusconi, et Mediaset réclament au total trois milliards d'euros de dommages et intérêts en justice à Vivendi, selon les chiffres publiés par le groupe français.





(END) Dow Jones Newswires



February 23, 2018 08:26 ET (13:26 GMT)