François Berthon,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'année 2019 aura marqué un retour à meilleure forme pour l'action Elis. La hausse de 27% de son titre depuis janvier contraste avec la chute de 37%, à des plus bas de quatre ans, enregistrée en 2018. Ce rebond s'est appuyé sur une amélioration progressive des indicateurs de performance du groupe de blanchisserie industrielle, à la fois sur l'activité, sur les marges et la génération de free cash-flow.



Le troisième trimestre, en particulier, a marqué une inflexion. La croissance organique s'est élevée à 4,2% sur la période, contre 3% au premier semestre et 3,1% anticipé par le consensus.



"Pricing power"



Le "pricing power" de l'entreprise joue un rôle majeur dans les progrès observés. "Les augmentations de prix mises en œuvre par le groupe pour compenser l'inflation des coûts, notamment sur les salaires, semblent porter leurs fruits dans toutes les zones géographiques, en particulier en Espagne et au Royaume-Uni", souligne Société Générale. La croissance organique a résulté à 70% des hausses de prix au troisième trimestre, et à 30% de celle des volumes, contre un ratio de 50/50 auparavant, observe ainsi HSBC.



Le groupe en a profité pour relever à la marge ses prévisions de 2019 en visant une croissance organique légèrement supérieure à 3%. Elis table aussi sur une marge d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) dans la partie haute de la fourchette précédemment attendue entre 31,2% et 31,6%.



Les résultats annuels qui seront publiés le 4 mars ne devraient donc pas décevoir. "Dans un contexte d'inflation des charges salariales et énergétiques, le groupe devrait réussir à maintenir sa marge d'excédent brut d'exploitation à 31,5%", estime Oddo-BHF.



Inflexion positive sur le free cash-flow



De plus, cette bonne résistance des marges a un corollaire positif. Elle devrait se traduire par "une légère hausse de la génération de free cash-flow en 2019", anticipe le courtier.



L'exercice qui s'achève sera à n'en pas douter satisfaisant, tandis que le suivant s'annonce encore meilleur. Le management ayant indiqué avoir passé des hausses de prix sur plusieurs semestres, "l'exercice prochain devrait voir une nouvelle hausse de prix alors que la hausse des coûts devrait être plus contenu", prévoit Midcap Partners.



L'année prochaine bénéficiera d'autre part de la forte réduction de l'enveloppe dédiée aux dépenses d'investissement. Les "Capex" devraient revenir à 18% du chiffre d'affaires après une période de surinvestissement liée à l'acquisition en 2017 du britannique Berendsen, dont il a fallu moderniser l'outil industriel.



Pour autant, le rebond du free cash-flow, lié à la baisse attendu des investissements en 2020, est "de plus en plus reflété dans la valorisation du groupe", tempère Morgan Stanley. Pour la banque américaine, la réduction de l'intensité capitalistique de l'activité, de 20% des ventes à 18% l'an prochain, "ne constituerait pas une surprise".



En tout cas, l'augmentation du free cash-flow devrait aider à faire descendre rapidement le ratio de dette sur excédent brut d'exploitation (Ebitda) en dessous de 3 - l'an prochain ou dès cette année - contre 3,14 en 2018.



Autre élément positif à prendre en compte pour 2020 : Elis a refinancé sa dette bancaire par un emprunt obligataire à deux tranches, en levant 850 millions d'euros en septembre. L'opération va générer une économie d'intérêt de plus de 13 millions d'euros et une amélioration du résultat net courant de plus de 10 millions d'euros à partir de 2020.



Consolidation du marché allemand nécessaire mais progressive



Fort d'une situation bilancielle améliorée, Elis pourrait alors penser à une acquisition d'envergure. A plusieurs reprises, le groupe a expliqué que l'Allemagne, marché très fragmenté et pour beaucoup constitué d'acteurs régionaux, avait besoin d'être "consolidé", processus qui s'inscrirait sur le moyen-long terme.



D'après les calculs d'HSBC, l'acquisition d'un chiffre d'affaires de 1,2 milliard d'euros en Allemagne pourrait générer une croissance moyenne du bénéfice net par action de 18,6% sur la période 2020-2023. La banque se garde toutefois de citer le nom de cibles potentielles. Pour cause : les deux gros concurrents d'Elis dans le pays, CWS et Bardusch, "ne sont pas à vendre", souligne une porte-parole du groupe de blanchisserie. Voilà pourquoi Elis mène en Allemagne une politique d'acquisitions ciblées. Cet effort devrait progressivement contribuer à améliorer la capacité du groupe à augmenter ses prix pour les prestations de linge plat.



Le segment du vêtement professionnel est lui bien orienté outre-Rhin. Après un premier semestre stable, l'activité du groupe en Allemagne a rebondi de 4% au troisième trimestre, portée par un contrat dans ce domaine.



Par ailleurs, la taille du groupe lui permet de moins dépendre d'une zone géographique. A priori, les détenteurs d'actions Elis - qui s'inscrit à 18,5 euros vendredi après-midi - n'ont donc pas de souci à se faire l'an prochain. Pour les autres, au regard du potentiel qui s'est réduit par rapport à l'objectif de cours moyen de 19,6 euros des analystes interrogés par Factset, mieux vaudrait s'intéresser au dossier en profitant d'un éventuel repli.



-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: ECH



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December 13, 2019 09:34 ET (14:34 GMT)




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