Carol Ryan,



The Wall Street Journal



LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Les marques de luxe européennes constituent généralement de meilleures cibles d'investissement que leurs concurrentes américaines. Sauf, peut-être, cette année.



L'action Tapestry, holding cotée à New York qui regroupe des marques comme Coach et Kate Spade, a gagné 40% depuis le début de l'année, tandis que Capri, propriétaire de Michael Kors, a progressé de 27%. De quoi donner une belle avance aux deux titres américains sur de grandes concurrentes européennes comme Hermès, LVMH et Kering, propriétaire de Gucci.



Cet écart s'explique en partie par le fait que les marques américaines ont fait état de de ventes bien supérieures aux attentes lors de leurs derniers résultats trimestriels, portées notamment par une forte demande en Chine pour les vêtements et sacs à main griffés. Leurs activités de commerce en ligne sont en pleine expansion : les ventes en ligne de Tapestry ont doublé en un an et représentent maintenant près de 30% du chiffre d'affaires.



Les deux entreprises ont également mieux géré leurs stocks ces derniers temps, ce qui leur a permis de vendre davantage de produits au prix fort et d'augmenter leurs marges brutes. Leurs valorisations présentaient en outre un plus fort potentiel de redressement, après la fuite générale des investisseurs vers des valeurs de luxe jugées plus sûres, comme le fabricant de sacs à main Birkin, pendant toute l'année 2020.



Une image auparavant ternie par une expansion démesurée



Il est parfois arrivé par le passé que les maisons de luxe américaines affichent des performances supérieures à celle du marché, mais ce n'est généralement pas le cas. En termes de hausse du cours de Bourse, Capri n'a surpassé Hermès et LVMH qu'au cours de trois des neuf dernières années calendaires. Les actions américaines se sont également révélées bien plus volatiles, plusieurs années d'expansion démesurée ayant terni l'image de leurs marques auprès des consommateurs.



Les grandes maisons de couture européennes ont elles aussi parfois vu trop grand mais, de façon générale, elles savent mieux gérer leur image de marque. La continuité qu'apporte la présence d'actionnaires de référence comme Bernard Arnault, deuxième fortune mondiale, chez LVMH y est sans doute pour quelque chose.



L'emplacement géographique des boutiques de Tapestry et Capri pourrait toutefois tourner à leur avantage en 2021. Les deux groupes réalisent encore près de 60% de leur chiffre d'affaires aux Etats-Unis, sur leur marché national, où une solide reprise économique stimule la demande pour la mode haut de gamme.



L'avantage d'une moindre exposition à l'Europe



Une moindre exposition à l'Europe, où même les marques françaises et italiennes les plus internationales ont encore une forte présence, est un avantage sur le court terme. Les ventes de produits de luxe dans les capitales de la mode que sont Paris, Londres et Milan devraient rester en berne tant que le tourisme n'aura pas repris. Les boutiques de haute couture en Europe réalisent près de la moitié de leurs ventes auprès des visiteurs étrangers, estime Jefferies.



Avec un multiple d'environ 14 fois les bénéfices attendus, inférieur à la moyenne sur dix ans, les valeurs américaines du luxe semblent en outre relativement bon marché. La plupart des enseignes européennes s'échangent sur un multiple au moins deux fois supérieur et peinent à impressionner les investisseurs. Le jour où Hermès a fait état d'une ébouriffante croissance de 44% de son chiffre d'affaires au premier trimestre, son titre n'a décollé que de 2%. L'action s'échange actuellement sur un multiple de 56 fois les résultats attendus.



Avec des marques moins prestigieuses et des marges bénéficiaires inférieures, les maisons de luxe américaines ne seront jamais aussi hautement valorisées que leurs rivales européennes - que ce soit par les clients ou les actionnaires. Mais la reprise économique qui s'opère cette année donne au moins au segment le plus abordable du secteur l'opportunité de regagner une partie du terrain perdu.



-Carol Ryan, The Wall Street Journal



(Version française Emilie Palvadeau) ed : ECH



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



May 26, 2021 05:43 ET (09:43 GMT)




Copyright (c) 2021 L'AGEFI SA
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Fév 2024 à Mar 2024 Plus de graphiques de la Bourse Lvmh Moet Hennessy Louis...
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2023 à Mar 2024 Plus de graphiques de la Bourse Lvmh Moet Hennessy Louis...