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LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Facebook a recruté l'ancien vice-Premier ministre britannique Nick Clegg pour tenter de restaurer son image et de gérer les tentatives croissantes de supervision dont fait l'objet le réseau social aux Etats-Unis et ailleurs dans le monde.

Facebook a nommé l'ancien numéro deux du gouvernement britannique entre 2010 et 2015 comme son directeur de la communication et des relations publiques, en remplacement de Elliot Schrage, démissionnaire depuis le mois de juin.

Nick Clegg prendra ses fonctions lundi avant de s'installer en Californie en janvier. Elliott Schrage continuera à travailler pour Facebook, en tant que conseiller du directeur opérationnel, et sera chargé d'aider Nick Clegg à prendre ses marques, a indiqué une porte-parole.

Ce recrutement intervient alors que la réputation de Facebook a été écornée par plusieurs scandales en 2018 et que les géants de la Silicon Valley doivent faire face aux demandes croissantes des régulateurs européens sur plusieurs fronts.

Facebook a été accusé au printemps d'avoir laissé la société d'analyse Cambridge Analytica, liée à la campagne présidentielle de Donald Trump, accéder aux données de dizaines de millions de ses utilisateurs. Le réseau social a également été mis en cause pour sa gestion des fausses informations propagées par des organisations liées à la Russie pour tenter d'influer sur l'issue des élections américaines.

Le groupe a révélé récemment avoir été victime d'un piratage informatique ayant compromis les données de 30 millions de ses utilisateurs. Facebook s'est employé à expliquer cette nouvelle fuite aux différents gouvernements de Washington, Londres et Bruxelles, alors qu'il risque une amende de 1,63 milliard de dollars dans cette affaire en Europe.

Parfait inconnu dans la Silicon Valley, Nick Clegg semble en revanche tout désigné pour représenter le géant américain sur un de ses principaux champs de bataille, l'Union européenne, qui multiplie les enquêtes et les procédures contre les arrangements fiscaux et les pratiques concurrentielles de groupes comme Apple et Google.

De manière générale, les controverses dont le groupe a été l'objet pourraient conduire à un durcissement de l'environnement réglementaire et sa nouvelle recrue aura un rôle important à jouer en tant que lobbyiste pour tenter d'éviter des législations trop intrusives.

Nick Clegg connait bien les institutions de l'Union européenne, ayant travaillé pour la Commission, notamment comme négociateur sur les questions commerciales, avant d'entrer en politique. Ancien parlementaire européen, il parle également plusieurs langues européennes, dont le français et le néerlandais.

Dans un communiqué mis en ligne par Facebook, le dirigeant a déclaré vendredi que le réseau social devait être considéré comme responsable envers ses utilisateurs mais également devant la société, compte tenu de sa position centrale sur des sujets comme le respect de la vie privée et la liberté d'expression.

Sa nomination a choqué le monde politique au Royaume-Uni, où il a dirigé le parti libéral démocrate, longtemps la troisième force politique du pays, entre 2007 et 2015. Devenu vice premier ministre en 2010, Nick Clegg a été l'artisan de la coalition formée avec les conservateurs, qui s'est maintenue au pouvoir jusqu'à l'échec de son parti aux élections de 2015.

Le responsable a perdu son propre siège de député en 2017. Il est resté depuis un fervent partisan de l'Union européenne, ayant notamment demandé un second référendum pour tenter d'annuler le Brexit prévu pour 2019.

- Stu Woo et Deepa Seetharaman, The Wall Street Journal (Version française Thomas Varela) ed : ECH

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October 19, 2018 13:04 ET (17:04 GMT)

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