Julien Marion,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Pour amortir le choc de la crise sanitaire, la politique tarifaire flexible de Getlink s'avère payante. Plombé par les restrictions de circulation entre le Royaume-Uni et la France, l'opérateur du tunnel sous la Manche a publié jeudi des revenus nettement supérieurs aux attentes.



Le chiffre d'affaires de l'ex-Groupe Eurotunnel s'est établi à 816 millions d'euros en 2020, dépassant le consensus des analystes, qui s'établissait à 791 millions d'euros, selon UBS. Cette publication est néanmoins accueillie sans grand entrain par le marché: l'action Getlink a gagné près de 1% en début de séance, avant de se retourner à la baisse. En fin de matinée, le titre cédait 0,2% un recul en ligne avec celui de l'indice SBF 120.



"Le marché réagit modérément car cette publication restait limitée au chiffre d'affaires", juge Charles Maynadier analyste chez Kempen&Co. L'intermédiaire financier souligne néanmoins que les chiffres dévoilés par la société montrent qu'elle dispose d'un "pricing power élevé".



Des réservations tardives



La politique tarifaire de Getlink a permis au groupe de contrebalancer les impacts de la pandémie sur les navettes Eurotunnel. La croissance du "yield", c'est-à-dire du prix moyen, de 14,9% sur l'ensemble de 2020, a amorti le plongeon du trafic, qui s'est inscrit à 46% pour les véhicules de tourisme, et à 9% pour les camions. Les revenus des navettes ont ainsi enregistré un repli limité à 17%, à 521 millions d'euros.



"Ils ont vraiment réussi à augmenter les prix", remarque Charles Maynadier, de Kempen&Co. "Getlink a également profité d'un 'mix' favorable, avec une demande davantage orientée vers des billets plus chers", ajoute l'analyste. En raison de la crise sanitaire, les usagers des navettes ont effectué des réservations tardives et ont opté pour des offres plus flexibles, comme le billet Flexiplus, ce qui a contribué à l'augmentation moyenne des tarifs recensée par Getlink.



Les difficultés financières d'Eurostar



Les investisseurs ne devront pas sous-estimer le "pricing power" dont fait preuve Getlink. Cet avantage devrait encore permettre à la société de traverser du mieux possible le tunnel d'incertitudes qui entoure son activité. Oddo BHF juge que les tarifs des navettes devraient continuer d'apporter un soutien en ce début de 2021 alors que le trafic restera "sous pression", en raison notamment des restrictions liées à la pandémie.



Par ailleurs, Getlink fait face, dans ses activités ferroviaires, aux difficultés financières de son plus important client, Eurostar. La compagnie transmanche et filiale à 55% de la SNCF, pourrait se retrouver en cessation de paiement au printemps, a déclaré à l'AFP, lundi son directeur général, Jacques Damas. Oddo BHF relativise toutefois cette menace, estimant notamment qu'il est "probable" qu'Eurostar soit recapitalisé.



Le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, a tenu en ce sens des propos rassurants, jeudi matin. Le membre du gouvernement a déclaré aux députés que Paris et Londres discutaient de modalités pour apporter un soutien financier à la compagnie ferroviaire.



En ce début 2021, Getlink pâtit toujours d'une faible visibilité sur son activité, ce qui justifie que moins d'un quart des analystes sondés par FactSet recommandent d'acheter le titre. Mais son "pricing power" l'aidera encore à braver une tempête qui ne faiblit pas encore. Cet atout donne des gages à ses actionnaires pour patienter avant que la reprise se matérialise.





-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: ECH



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January 21, 2021 06:12 ET (11:12 GMT)




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