Ferrari a les atours des valeurs du luxe - Plus Europe
06 Février 2018 - 10:56AM
Dow Jones News
Antoine Landrot,
L'Agefi
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Devant les bouleversements que connaît
l'industrie automobile face aux motorisations "propres" et aux
nouvelles mobilités, le sujet du positionnement des constructeurs
très haut de gamme se pose à nouveau.
Depuis son introduction en Bourse en 2015, Ferrari se revendique
résolument comme une marque de luxe propre à être comparée à Prada
ou à Hermès. La publication de ses comptes 2017, jeudi, a confirmé
que ce rêve est loin d'être une chimère. La capitalisation
boursière rapportée au bénéfice net (PER) du groupe au cheval cabré
est sans commune mesure avec celle des autres constructeurs
automobiles, y compris allemands. Mais il affiche une marge
d'Ebitda (excédent brut d'exploitation) ajusté de 30,3% (pour un
montant de 1,04 milliard d'euros), une marge d'Ebit (résultat
opérationnel) ajusté de 22,7% (775 millions) et une marge de
bénéfice net ajusté de 26,4% (537 millions).
La comparaison est sans appel: aucun constructeur ne s'en approche.
Daimler affiche par exemple des marges d'Ebit et de résultat net de
9% et 6,6%, et seuls certains groupes de luxe font à peu près jeu
égal. Hermès a réalisé des marges de résultat opérationnel et de
bénéfice net de 34,3% et 22% au premier semestre 2017. La marge
opérationnelle de LVMH a atteint 19,5% en 2017 et sa marge nette
12%.
Ferrari compte bien pérenniser la situation : il vise le doublement
de son Ebitda entre 2017 et 2022 pour atteindre une marge d'Ebitda
de 36% en 2022 et veut dépasser à terme les 10.000 livraisons
annuelles, contre 8.398 l'an dernier. "L'entreprise dispose de
plusieurs leviers pour dépasser nettement ses volumes actuels
(introduction de nouveaux modèles, gamme de moteurs V6, modèles
hybrides, etc.), accroître ses prix et améliorer le mix produits
(hausse du prix de base, personnalisation, etc.) et augmenter ses
marges", estiment les analystes de BoA Merrill Lynch.
"Ces objectifs sont crédibles car les capacités de Ferrari à
améliorer son profil sont les mêmes que les groupes de luxe. Dans
le secteur automobile, il est par exemple le seul à pouvoir
répercuter les hausses du coût des matières premières et les effets
de changes sur ses revendeurs et sur ses clients", confirme Gérard
Moulin, responsable de la gestion actions chez Amplegest.
Et si l'automobile se distingue du luxe par la nécessité d'investir
lourdement, ce qui pèse sur les flux de trésorerie disponible, "le
marché a plutôt prêté attention à l'Ebitda et au ratio de
valorisation sur l'Ebitda de Ferrari", poursuit le gérant.
-Antoine Landrot, L'Agefi. ed: ECH
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February 06, 2018 04:36 ET (09:36 GMT)
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