Antoine Landrot,



L'Agefi





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Devant les bouleversements que connaît l'industrie automobile face aux motorisations "propres" et aux nouvelles mobilités, le sujet du positionnement des constructeurs très haut de gamme se pose à nouveau.



Depuis son introduction en Bourse en 2015, Ferrari se revendique résolument comme une marque de luxe propre à être comparée à Prada ou à Hermès. La publication de ses comptes 2017, jeudi, a confirmé que ce rêve est loin d'être une chimère. La capitalisation boursière rapportée au bénéfice net (PER) du groupe au cheval cabré est sans commune mesure avec celle des autres constructeurs automobiles, y compris allemands. Mais il affiche une marge d'Ebitda (excédent brut d'exploitation) ajusté de 30,3% (pour un montant de 1,04 milliard d'euros), une marge d'Ebit (résultat opérationnel) ajusté de 22,7% (775 millions) et une marge de bénéfice net ajusté de 26,4% (537 millions).



La comparaison est sans appel: aucun constructeur ne s'en approche. Daimler affiche par exemple des marges d'Ebit et de résultat net de 9% et 6,6%, et seuls certains groupes de luxe font à peu près jeu égal. Hermès a réalisé des marges de résultat opérationnel et de bénéfice net de 34,3% et 22% au premier semestre 2017. La marge opérationnelle de LVMH a atteint 19,5% en 2017 et sa marge nette 12%.



Ferrari compte bien pérenniser la situation : il vise le doublement de son Ebitda entre 2017 et 2022 pour atteindre une marge d'Ebitda de 36% en 2022 et veut dépasser à terme les 10.000 livraisons annuelles, contre 8.398 l'an dernier. "L'entreprise dispose de plusieurs leviers pour dépasser nettement ses volumes actuels (introduction de nouveaux modèles, gamme de moteurs V6, modèles hybrides, etc.), accroître ses prix et améliorer le mix produits (hausse du prix de base, personnalisation, etc.) et augmenter ses marges", estiment les analystes de BoA Merrill Lynch.



"Ces objectifs sont crédibles car les capacités de Ferrari à améliorer son profil sont les mêmes que les groupes de luxe. Dans le secteur automobile, il est par exemple le seul à pouvoir répercuter les hausses du coût des matières premières et les effets de changes sur ses revendeurs et sur ses clients", confirme Gérard Moulin, responsable de la gestion actions chez Amplegest.



Et si l'automobile se distingue du luxe par la nécessité d'investir lourdement, ce qui pèse sur les flux de trésorerie disponible, "le marché a plutôt prêté attention à l'Ebitda et au ratio de valorisation sur l'Ebitda de Ferrari", poursuit le gérant.





-Antoine Landrot, L'Agefi. ed: ECH





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(END) Dow Jones Newswires



February 06, 2018 04:36 ET (09:36 GMT)




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