Par Guillaume Bayre





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Pour la sixième séance d'affilée, l'action Genfit (GNFT.FR) enregistre une progression mercredi. En fin de matinée, le titre gagne 1,7% à 26,14 euros. L'entreprise lilloise de biotechnologies a fait état mardi soir d'une perte nette en ligne avec les attentes du consensus, tandis que la trésorerie dont elle dispose après sa dernière levée de fonds lui confère une visibilité financière rare dans son secteur. Genfit a par ailleurs confirmé les principales étapes du calendrier de ses développements cliniques.





Chahuté en février, le titre profite d'un regain d'intérêt





Le secteur des biotechnologies étant considéré parmi les plus risqués des marchés d'actions du fait des aléas dans le développement des médicaments, le titre Genfit avait particulièrement souffert de la déroute des marchés début février. En un mois, sa capitalisation avait fondu de 20%. Après avoir atteint début mars un plancher depuis fin 2017, l'action profite d'un regain d'intérêt depuis quelques séances.





Un produit phare avantageusement positionné face à son principal concurrent





Lundi, H.C. Wainwright a donné une impulsion supplémentaire en débutant le suivi de Genfit avec un conseil d'achat. L'objectif de cours de la banque d'investissement new-yorkaise est fixé à 105 euros, bien au-delà de la moyenne. Selon une compilation de huit bureaux d'études établie par FactSet, le consensus s'inscrit à 67,6 euros.



L'analyste Ed Arce considère elafibranor comme "une thérapie fondamentale" dans la NASH, ou stéatohépatite non-alcoolique, une maladie du foie au départ asymptomatique survenant chez des patients sans antécédent alcoolique et pouvant conduire à la cirrhose et au cancer. Rappelant les interrogations quant à la concurrence entre l'américain Intercept Pharmaceuticals (ICPT) et la biotech tricolore, il estime que la molécule de Genfit présente le meilleur profil pour devenir le traitement de première intention de référence, étant donné l'absence d'effets indésirables significatifs. L'Ocaliva d'Intercept souffre lui de problèmes de sécurité et de tolérance. Même si Ocaliva arrive sur le marché le premier, elafibranor suivra de toute façon de peu. Dans ce contexte, H.C. Wainwright s'explique mal la décote qui subsiste sur Genfit par rapport à son principal concurrent, malgré l'importante baisse d'Intercept depuis six mois.





Un horizon qui court potentiellement jusqu'à la mise sur le marché d'elafibranor





Le bureau d'études estime par ailleurs que Genfit est à la tête d'un montant de liquidités largement suffisant pour atteindre les prochains résultats cliniques clés. Mardi soir, l'entreprise a d'ailleurs fait état d'une trésorerie de 274 millions d'euros à fin décembre, contre 152 millions d'euros un an auparavant.



En dépit de l'accroissement des coûts induits par les avancées des principaux programmes, que ce soit l'essai final dans la NASH, l'étude de phase 2 dans la cholangite biliaire primitive (PBC, une maladie rare du foie) ou le programme de diagnostic in vitro destiné à faciliter le diagnostic par simple prise de sang au lieu d'une biopsie, "le succès de l'émission d'obligations convertibles de 180 millions d'euros réalisée à l'automne dernier nous a permis d'améliorer notre trésorerie", a rappelé Jean-François Mouney, le PDG de Genfit. "L'ampleur de cette levée de fonds nous donne surtout une grande liberté de manœuvre dans la perspective de la commercialisation d'elafibranor à l'horizon 2020", a-t-il précisé.



Selon Fanny Meindre, de CM-CIC, la trésorerie du groupe lui confère une visibilité jusqu'en 2021.





Des catalyseurs potentiels en 2018





En attendant ces échéances, le groupe ne manque pas de rendez-vous à plus court terme. Les résultats de la phase 2 dans la PBC sont attendus fin 2018. D'ici quelques mois, Genfit compte obtenir le feu vert pour entamer un autre essai de phase 2 sur une autre de ses molécules dans la fibrose hépatique obtenue.



Enfin, "Genfit profitera du fait que le congrès annuel de l'EASL se déroule cette année à Paris [du 11 au 15 avril] pour être particulièrement présent durant cet évènement et faire le point du recrutement du premier groupe d'environ 1.000 patients de l'étude de phase 3", conclut Jean-François Mouney.




-Guillaume Bayre, Agefi-Dow Jones ; 01 41 27 47 93 ; gbayre@agefi.fr ed: VLV


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March 14, 2018 07:03 ET (11:03 GMT)




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