Grèce: "pas question" de prolonger le plan d'aide (Moscovici à l'AFP)
19 Avril 2018 - 10:46PM
Dow Jones News
Le commissaire européen Pierre Moscovici a rejeté avec force
jeudi une éventuelle prolongation du plan d'aide à la Grèce, comme
le suggérait la presse allemande, appelant à ne pas laisser "planer
des doutes et des incertitudes" sur la conclusion du programme.
"La date du 20 (août) est totalement maintenue", a affirmé le
commissaire dans un entretien à l'AFP en marge des réunions de
printemps du FMI à Washington, après les informations du journal
allemand Süddeutsche Zeitung, affirmant que les créditeurs du pays
méditerranéen envisageraient de prolonger le programme.
Interrogé sur la possibilité de prolonger le plan d'aide au-delà de
cette échéance, M. Moscovici a répondu: "Il n'en est pas question
(...). C'est la seule date que l'on doit avoir en tête, la seule
qui mobilise", a-t-il souligné.
"J'ajoute que je la crois crédible, réaliste et que, pour moi, il
n'y a pas d'autre scénario que cette sortie réussie et à temps du
programme grec", a ajouté M. Moscovici. "Ne laissons pas planer des
incertitudes ou des doutes qui n'ont vraiment pas lieu d'être",
a-t-il conseillé.
Pour le commissaire européen, la fin du plan d'aide à la Grèce
aurait aussi une valeur symbolique pour l'ensemble de la zone
euro.
"Finir le programme grec serait un symbole que nous avons mis la
crise derrière nous. Et puis, surtout pour les Grecs, ce sera la
bonne nouvelle que ce pays est lui aussi sorti de sa crise et est
capable de créer de la croissance et de l'emploi".
La veille, le Premier ministre Alexis Tsipras avait affirmé que son
pays se trouvait dans "la dernière ligne droite" pour sortir de "la
tutelle" de ses créanciers en août.
Depuis 2010, la Grèce a bénéficié de trois prêts internationaux de
plus de 300 milliards d'euros au total ainsi que d'une
restructuration importante de sa dette, l'ensemble assorti d'une
stricte austérité ayant entraîné une récession inédite et
l'explosion du chômage, qui reste encore le plus élevé de la zone
euro (21%).
Ce n'est qu'en 2017 que le pays a renoué avec la croissance (1,4%)
après avoir perdu un quart de son produit intérieur brut (PIB).
Le programme d'aide du troisième prêt international accordé au pays
en juillet 2015, six mois après l'arrivée au pouvoir d'Alexis
Tsipras, chef du parti de gauche Syriza, doit prendre fin en août.
Mais il reste encore l'adoption d'un dernier volet de réformes
réclamées par les créanciers.
(END) Dow Jones Newswires
April 19, 2018 16:26 ET (20:26 GMT)
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