LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Le géant de l'énergie Total peine à se défaire de sa participation dans le projet gazier South Pars en Iran, dont il s'est désengagé suite à la réintroduction de sanctions américaine, selon des sources au fait du dossier.



Lundi, le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh, a confirmé que Total avait officiellement mis fin à l'accord pour le développement de la phase 11 du gisement gazier. Le groupe avait annoncé mi-mai son intention de sortir du projet s'il ne parvenait pas à obtenir de dérogation de la part des Etats-Unis, qui ont décidé de façon unilatérale de réintroduire les sanctions économiques contre l'Iran.



"Le processus contractuel suit son cours et Total a notifié aux autorités iraniennes son retrait du contrat au bout du délai de 60 jours prévu pour obtenir un éventuel waiver (terme anglais pour "dérogation", ndlr), des autorités américaines, qui n'a pas pu être obtenu malgré le soutien des autorités françaises et européennes", a indiqué Total dans une déclaration transmise à l'Agefi-Dow Jones.



Selon des sources, Total est en pourparlers pour transférer sa participation de 50,1% dans le projet à son partenaire chinois CNPC. La compagnie nationale chinoise possède 30% du projet et l'Etat chinois a déjà prévenu qu'il ne se plierait pas aux sanctions américaines.



Total ne s'attend pas à vendre sa participation à CNPC mais cherche à obtenir une compensation, à hauteur des 50 millions de dollars (environ 43,7 millions d'euros) qu'il a investi dans le projet, selon des personnes ayant connaissance du dossier.



Pour ces sources, Petropars, qui détient les 19,9% restant dans le projet, est tenu au courant de l'avancée des négociations.



Une porte-parole pour Total n'a pas souhaité commenter ces informations et CNPC n'a pas répondu à une demande de commentaire.



Une porte-parole pour le ministère iranien du Pétrole a déclaré que la structure des participations dans le projet n'a pas été modifiée et que les discussions pour remplacer Total se poursuivent.



Selon des sources, CNPC met du temps à décider de prendre ou non la participation de Total, notamment car la question du financement de l'opération par le groupe chinois est en suspens alors que les canaux de financement des Emirats arabes unis et de la Turquie ont été rompus sous la pression de Washington.



CNPC est réticent à prendre une participation de 80% qui lui conférerait le contrôle du projet, la compagnie souhaitant éviter un conflit avec les Etats-Unis à ce sujet, estime une personne au courant du dossier.



En dernier recours, Petropars pourrait reprendre la participation de Total dans ce projet de 5 milliards de dollars, mais un projet essentiellement iranien limiterait son accès à des financements et à certaines technologies.



-Benoît Faucon, The Wall Street Journal (Version française et contribution Alice Doré) ed: TVA



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



August 20, 2018 13:26 ET (17:26 GMT)




Copyright (c) 2018 Dow Jones & Company, Inc.
TotalEnergies (EU:TTE)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2024 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse TotalEnergies
TotalEnergies (EU:TTE)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2023 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse TotalEnergies