François Schott,



Agefi-Dow Jones





Paris (Agefi-Dow Jones)--Recentré sur le luxe après la scission de Puma, Kering présente désormais un profil d'athlète en piste pour de nouveaux records boursiers. Mais l'enjeu pour son patron François-Henri Pinault, l'héritier de PPR, est d'en faire un coureur de fond, à l'image de LVMH avec lequel il peut désormais pleinement se comparer.



Après avoir signé la plus forte hausse du CAC 40 en 2017 (+83%), Kering s'est encore apprécié de 36% depuis le début de l'année. Une performance qui tient à des résultats eux aussi flamboyants, notamment un chiffre d'affaires en croissance de 25% et un résultat opérationnel en hausse de 50% sur l'exercice écoulé. "Les taux de croissance organique affichés par Kering et Gucci sont exceptionnels. Je ne connais pas d'autre exemple d'un groupe et d'une marque de cette taille dégageant une croissance aussi forte", souligne Gérard Moulin, responsable de gestion actions chez Amplegest, qui a intégré la valeur dans son portefeuille fin 2017.



Normalisation attendue de la croissance de Gucci



Gucci a une nouvelle fois dépassé les attentes au premier trimestre, avec des ventes en hausse de près de 50% en données comparables par rapport au même trimestre de l'année précédente, qui était déjà très bon. Pour autant, les prochains trimestres devraient voir une normalisation de la croissance de Gucci et par conséquent de Kering, la marque générant plus de la moitié de son chiffre d'affaires et près des trois quarts du résultat. Faut-il dès lors prévoir un essoufflement boursier ?



Le fait est que Kering a désormais rattrapé son retard sur LVMH en termes de valorisation. Tous deux se traitent à environ 25 fois les bénéfices attendus pour 2018, contre une moyenne historique de 17-18 fois. Mais, pour Gérard Moulin, ces plus hauts ne veulent rien dire. "Le secteur du luxe offre une visibilité particulièrement appréciable par rapport à d'autres secteurs comme les télécoms ou l'énergie", indique-t-il. "Même avec un ralentissement de Gucci à 20-25% en 2018-2019, Kering est bien parti pour atteindre les 550 euros", ajoute-t-il.



"S'il est bien connu que les arbres ne montent pas au ciel, la maturité (de Gucci) n'est pas atteinte. L'audience de la marque est telle qu'elle peut justifier un élargissement de sa diffusion, tant au niveau des réseaux de distribution que de la diversification des produits qu'elle fédère. Une perte brutale de momentum n'est donc pas pour demain", ajoutent les analystes d'Invest Securities.



La scission de Puma profitera aux autres marques



La sortie de Puma va en outre permettre à Kering d'accélérer ses investissements dans le reste de son portefeuille, notamment chez Yves Saint Laurent, Balenciaga et Bottega Veneta, qui bénéficient d'une moindre exposition que Gucci et donc d'une marge de progression plus importante. Le groupe pourrait également envisager des acquisitions, dans un secteur où les marques indépendantes peinent à exister face à la puissance marketing des groupes intégrés.



Avec une génération de trésorerie de plus de 2 milliards d'euros en 2017, Kering pourrait augmenter de 50% son dividende et consacrer plusieurs milliards d'euros à des acquisitions tout en conservant un ratio dette nette/Ebitda inférieur à deux, calcule Flavio Cereda, analyste chez Jefferies. Un scénario qui ne nuirait pas à son cours de Bourse.



-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



May 25, 2018 10:41 ET (14:41 GMT)




Copyright (c) 2018 L'AGEFI SA
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Fév 2024 à Mar 2024 Plus de graphiques de la Bourse Lvmh Moet Hennessy Louis...
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2023 à Mar 2024 Plus de graphiques de la Bourse Lvmh Moet Hennessy Louis...