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Par Alexandre Garabedian

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'informatique en nuage n'est pas la panacée. A l'occasion de la publication de deux rapports sur l'impact des fintech et des nouvelles technologies pour le secteur financier, l'Autorité bancaire européenne (EBA) met en garde contre les risques liés au développement du "cloud computing". Une solution à laquelle les banques sont de plus en plus tentées de recourir pour leurs systèmes d'exploitation cœur ("core banking") afin de rendre leurs coûts flexibles : sur 37 banques européennes interrogées par l'EBA, 39% l'utilisent déjà d'une manière ou d'une autre et 11% ont un projet pilote en cours. ABN Amro ou ING Direct font partie des pionniers dans ce domaine.

Eventuels risques systémiques

L'EBA pointe du doigt les éventuels risques systémiques liés au phénomène du cloud, "les gros fournisseurs de services de cloud pouvant devenir le point de défaillance unique si de nombreuses institutions se reposaient sur eux". Les problèmes de migration informatique à partir de systèmes existants complexes se posent aussi : TSB vient d'en faire les frais outre-Manche en passant de l'informatique de Lloyds à celle de Sabadell, sans même parler de cloud. La sécurité des données et le secret bancaire doivent être pris en compte, "surtout quand les services d'informatique en nuage sont basés dans une juridiction soumise à d'autres lois et règles que celles de l'institution financière", souligne l'EBA.

Le superviseur classe l'informatique en nuage parmi les sept innovations qui peuvent changer le profil de risque des banques, aux côtés de la blockchain, de l'authentification biométrique, des robo-advisors ou encore du big data. "Les institutions n'ont pas noté de mise en œuvre significative de technologies sophistiquées, peut-être par souci de sécurité et pour filtrer la mode autour des fintech", note l'EBA. Du point de vue du risque prudentiel, "il y a un déplacement croissant vers les risques opérationnels", poursuit le superviseur.

Pour les banques interrogées, c'est l'activité des paiements qui est la plus menacée par les fintech, 61% y voyant une menace sur les revenus, suivie par la banque de détail (47%). Le trading pourrait en tirer en revanche le plus fort potentiel d'économies de coûts (47% des répondants).

-Alexandre Garabedian, L'Agefi. ed: ECH

"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence Agefi-Dow Jones.

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July 04, 2018 04:51 ET (08:51 GMT)

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