PARIS (Agefi-Dow Jones)--Quand les historiens brosseront à grands traits l'évolution de la finance européenne post-crise de 2008, ils ne pourront que constater le recul historique de la banque au profit des fonds d'investissement. Telle est la conclusion principale que la Banque centrale européenne vient de tirer dans son rapport annuel sur le secteur financier en Europe.



Le nombre de banques européennes a ainsi été réduit d'un quart en dix ans et leurs actifs globaux de 14%. On retrouve dans ce déclin marqué les conséquences des mesures prudentielles prises depuis des années, consistant à augmenter les fonds propres - ils ont peu ou prou doublé - et les actifs liquides des banques, avec un impact direct sur la profitabilité.



Pour les régulateurs, il fallait que la banque maigrisse et c'est bien le cas. Certains systèmes bancaires ont été totalement restructurés, notamment dans les pays où ils étaient hypertrophiés : Irlande, Grèce, Chypre, Espagne, dont les déboires bancaires ont rythmé l'actualité, ont désormais des systèmes bancaires qui ne sont parfois plus que l'ombre de ce qu'ils ont été.



A noter qu'en France et en Allemagne en revanche, les systèmes financiers en général, et bancaire en particulier, ont conservé à peu près leur taille, avec des actifs totaux représentant environ 6 fois leurs PIB nationaux.



Face aux banques s'élève désormais un secteur financier non bancaire qui, lui, a cru très rapidement : ses actifs atteignent désormais 1,5 fois ceux des banques, augmentant de 80% en dix ans. Le secteur des fonds d'investissement a carrément explosé, augmentant les siens de 160% !



Aussi, la part de ce secteur dans le financement de l'économie augmente-t-elle régulièrement. Elle approche désormais 30% contre 70% pour les banques.





-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed: ECH





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October 23, 2017 12:59 ET (16:59 GMT)




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