Christine Lejoux,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'annonce, ce mardi, du rachat de l'essentiel des activités polonaises de la banque autrichienne Raiffeisen Bank par BNP Paribas (BNP.FR) témoigne de la nécessité de disposer d'une taille critique sur ce marché très concurrentiel.



Ces dernières années, à l'image de l'acquisition de BGZ par BNP Paribas, déjà, en 2014, pour 1,1 milliard d'euros, nombre de banques occidentales ont cherché à se développer ou à renforcer leurs positions en Pologne, afin de se doter de relais de croissance. Ce pays présente plusieurs atouts. D'abord, l'économie polonaise a connu une croissance ininterrompue depuis 1992, échappant à la récession qui a suivi la crise financière de 2008. L'an dernier encore, la Pologne a enregistré une confortable croissance de 4,6% de son produit intérieur brut.



Ensuite, le marché polonais offre un potentiel de bancarisation important. Sur les 38 millions d'habitants que compte la Pologne, ce qui en fait au passage la première économie d'Europe centrale et orientale, seulement 60% disposaient d'un compte en banque il y a cinq ans, selon une étude publiée par Deloitte en 2013. Le cabinet de conseil en stratégie tablait à l'époque sur une progression rapide du taux de bancarisation, qu'il voyait à 78% en 2020.



Une nouvelle donne politique et réglementaire



Mais les changements politiques et réglementaires survenus ces toutes dernières années en Pologne ont fait souffler des vents défavorables sur le secteur bancaire. A la fin 2015, le sauvetage de l'établissement mutualiste SK Bank avait coûté environ 500 millions d'euros à l'industrie bancaire polonaise, en grande partie détenue par des groupes bancaires étrangers. Ce caractère international de l'actionnariat de nombre de banques polonaises avait conduit en février 2016 le parti eurosceptique Droit et Justice, alors tout juste arrivé au pouvoir, à instaurer une nouvelle taxe sur le secteur, afin de "repoloniser" l'économie du pays.



La nouvelle donne réglementaire en Pologne a notamment amené Crédit Agricole SA, l'entité cotée de la banque verte, à déprécier la totalité du "goodwill" (écart d'acquisition) de ses activités en Pologne, pour 222 millions d'euros, au quatrième trimestre de son exercice 2017. "Les contraintes réglementaires ne cessant de se renforcer en Pologne, avec notamment une multiplication des taxes sur le secteur bancaire, nous avons préféré déprécier le goodwill", avait expliqué Jérôme Grivet, directeur général adjoint de CASA en charge des finances, lors de la présentation des résultats trimestriels du groupe.



Pour autant, Crédit Agricole SA demeure décidé à accélérer sa croissance dans le pays, avec pour priorité un développement organique. A moins qu'une opportunité d'acquisition n'émerge à la faveur de la recomposition en cours du secteur bancaire polonais, le retrait de certains acteurs - à l'instar de UniCredit (UCG) et de GE Capital (groupe GE) en 2016 - permettant à d'autres de se renforcer. Comme BNP Paribas, qui, grâce au rachat des activités de Raiffeisen en Pologne, assoit sa position de sixième acteur du pays, avec une part de marché de l'ordre de 6% en termes de crédits et de dépôts.



-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14 ; clejoux@agefi.fr ed : ECH



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(END) Dow Jones Newswires



April 10, 2018 09:38 ET (13:38 GMT)




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