SAN FRANCISCO (Agefi-Dow Jones)--Les grands groupes technologiques pourraient sembler à l'abri du récent ralentissement des rachats d'actions, mais même les poches les plus profondes ont leurs limites.



Selon les données de S&P Capital IQ, les 20 sociétés technologiques les plus actives en matière de rachats d'actions ont dépensé un peu plus de 261 milliards de dollars sur les douze mois précédant leur dernier rapport trimestriel. Cela équivaut à environ 40% du montant total dépensé par les 100 plus gros acheteurs du S&P 500. Apple, Oracle, Qualcomm, Cisco Systems et Microsoft ont dépensé ensemble 175 milliards de dollars, soit le triple de leurs dépenses combinées sur la même période il y a deux ans.



Une grande partie de l'augmentation récente peut être attribuée à la refonte fiscale adoptée à la fin de 2017, qui a libéré les énormes sommes d'argent que de nombreuses entreprises technologiques avaient accumulées à l'étranger. L'accélération des rachats pourrait aussi avoir contribué à apaiser les craintes d'un ralentissement de la croissance de bon nombre de ces sociétés.



A lui seul, Apple a dépensé un peu plus de 75 milliards de dollars pour racheter ses propres actions au cours des quatre derniers trimestres, soit environ 4% des actions échangées au cours d'une période où l'activité de l'inventeur de l'iPhone a considérablement ralenti. Oracle a dépensé un montant sans précédent de 36 milliards de dollars en rachats d'actions au cours de son exercice fiscal achevé le 31 mai. Dans le même temps, le chiffre d'affaires du géant du logiciel a progressé de moins de 1%.



Mais bien que la plupart ne manquent pas de liquidités, beaucoup de ces mastodontes technologiques ne vont pas pouvoir maintenir ce rythme. Les rachats effectués par Oracle au cours de l'année écoulée ont représenté près de trois fois ses flux de trésorerie disponibles. L'entreprise a quelque peu réduit la cadence au cours du trimestre écoulé, alors qu'il ne lui reste plus que 5,8 milliards de dollars à réaliser sur son plan de rachats d'actions. Mais S&P Global a quand même abaissé la note de crédit du groupe la semaine dernière, affirmant que son ratio d'endettement pourrait grimper à environ deux fois si le rythme actuel se poursuivait au cours de l'exercice en cours.



Pour Cisco, les 22,6 milliards de dollars dépensés en rachats au cours des quatre derniers trimestres représentent environ 1 fois et demi les flux de trésorerie disponibles de l'entreprise, contre une moyenne de 69% au cours des cinq derniers exercices du géant de l'équipement réseau. Les 23,4 milliards de dollars de rachats effectués par Qualcomm dépassent sa moyenne annuelle sur la période de 2013 à 2017. Une grande partie de cette somme était destinée à consoler les investisseurs après l'échec du rachat de NXP Semiconductors, à la suite du refus des autorités chinoises.



Et même si les liquidités d'Apple ne s'épuiseront pas de sitôt, il est peu probable que l'entreprise poursuive ses rachats à son rythme actuel. Apple a encore plus de 225 milliards de dollars en banque, mais la firme à la pomme s'était aussi endettée de plus de 100 milliards de dollars pour financer sa politique de retour aux actionnaires au cours des années précédentes, lorsqu'elle ne pouvait utiliser ses réserves offshore. Le groupe a récemment commencé à réduire cette dette tout en augmentant ses dépenses en recherche et développement et ses investissements, afin d'élargir ses activités et de réduire sa dépendance à l'iPhone.



Les poches des "Big Tech" sont indéniablement profondes mais doivent subvenir à de nombreux besoins.



-Dan Gallagher, The Wall Street Journal



(Version française François Berthon) ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



July 10, 2019 06:34 ET (10:34 GMT)




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