La divergence des marchés boursiers et obligataires américains est alarmante -Plus USA
11 Octobre 2018 - 11:53AM
Dow Jones News
Spencer Jakab,
The Wall Street Journal
NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--Une baisse de 831 points pour l'indice
Dow Jones ne revêt plus la même importance que par le passé. Le
repli de 3,1% accusé par l'indice vedette de la Bourse de New York
mercredi ne se classe qu'au 80e rang des déclins les plus marqués
depuis les années 1950 et il n'est même pas le plus prononcé de
l'année 2018. La réaction des autres classes d'actifs, en revanche,
est remarquable.
Malgré la déroute des actions, les marchés financiers dans leur
ensemble n'ont pas succombé au traditionnel mouvement de fuite vers
la sécurité. Deux actifs jugés sûrs, l'or et les obligations, ont
traversé une année misérable et peu évolué mercredi.
Ces dernières années, les emprunts du Trésor américain ont été
considérés comme un investissement de dernier recours. Cependant,
leur faiblesse et la hausse correspondante des rendements depuis le
début de l'année ont fini par porter un coup aux actifs risqués.
Depuis la fin 2017, le rendement des emprunts du Trésor à deux ans
a augmenté de près d'un point de pourcentage et celui du titre à
dix ans a progressé de 0,8 point de pourcentage, parallèlement à la
hausse des actions. Bien souvent, les obligations souffrent quand
les actions prospèrent.
Et les jours où les marchés d'actions chutent, le rendement du dix
ans américain en profite. Le contraire constitue du jamais vu ou
presque. Une des seules exceptions concerne une journée
particulièrement terrible de 2008 où les actions ont plongé de peur
que le système financier mondial s'effondre.
De telles craintes existentielles n'expliquent pas la
quasi-stabilité des obligations mercredi alors même que les actions
chutaient. Cette situation suggère plutôt que les forces qui ont
permis aux rendements de se redresser sont au moins aussi
puissantes que la classique fuite vers la sécurité. Le chômage aux
Etats-Unis se situant au plus bas depuis les années 1960, le
déficit de l'Etat fédéral se dirigeant vers un niveau - sans
précédent en période d'expansion économique - de 1.000 milliards de
dollars, l'inflation accélérant et la Réserve fédérale relevant ses
taux d'intérêt tout en débouclant lentement des années
d'assouplissement quantitatif, il pourrait désormais être difficile
d'arrêter le train en marche.
Les investisseurs commencent à réaliser à quel point la plus longue
phase de hausse boursière de l'histoire des Etats-Unis dépend de
l'argent peu cher. Cela est particulièrement vrai pour les segments
les plus risqués du marché. Si l'indice Dow Jones n'a pas essuyé
mercredi son plus important revers de 2018, l'indice Nasdaq
Composite, à forte pondération technologique, a connu sa baisse la
plus prononcée depuis le référendum sur le Brexit en 2016. Les
valeurs technologiques, généralement dépendantes de l'appétit des
investisseurs pour le risque et de l'absence d'alternatives
satisfaisantes en termes de génération de revenus, ont alimenté la
dernière phase du marché haussier.
Pendant les dix dernières années, la Fed a cherché et est parvenue
à maîtriser l'envolée des rendements, sauvant à de multiples
reprises la mise pour les actions. La réaction des marchés mercredi
laisse penser que la banque centrale n'est peut-être plus aussi
bien disposée.
-Jakab Spencer, The Wall Street Journal
(Version française Valérie Venck) ed: ECH
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October 11, 2018 05:33 ET (09:33 GMT)
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