François Schott,



Agefi-Dow Jones



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les investisseurs inquiets des répercussions du coronavirus sur les marchés d'actions peuvent être rassurés sur un point : les entreprises européennes, et notamment françaises, devraient rester généreuses en matière de dividendes cette année.



Selon l'édition 2020 de l'étude sur les dividendes réalisée par AllianzGI, les entreprises de l'indice MSCI Europe devraient verser à leurs actionnaires environ 359 milliards d'euros en 2020, soit 12 milliards d'euros de plus qu'en 2019, année qui avait marqué un record.



"Le coronavirus n'aura pas d'impact sur les dividendes versés aux actionnaires en 2020. Pour 2021, tout dépendra de la durée de l'épidémie et de ses conséquences sur les résultats des entreprises. A ce stade, les analystes prévoient une hausse des bénéfices par action d'environ 6% en Europe cette année, ce qui devrait se traduire par une progression plus modérée des dividendes", commente Florian Allain, gérant d'un fonds centré sur les valeurs européennes de rendement chez Mandarine Gestion.



La plupart des sociétés françaises qui ont déjà publié leurs résultats 2019 ont confirmé leurs bonnes dispositions vis-à-vis de leurs actionnaires. Parmi les plus attendues, Total, Sanofi et BNP Paribas ont tous trois relevé leur coupon.



D'autres sociétés ont annoncé des distributions exceptionnelles à la suite de cessions d'actifs. Natixis rendra à ses actionnaires l'essentiel du produit de la vente de sa participation de 29,5% dans l'assureur-crédit Coface, annoncée ce mardi. La banque avait déjà versé en 2019 un dividende exceptionnel à la suite de la cession de ses activités de banque de détail à BPCE. Le groupe "continuera de distribuer tout l'excès de capital au-dessus de [sa] cible de ratio CET de 11,2%", a précisé François Riahi, le directeur général de Natixis. De quoi soigner le rendement -- le rapport entre le montant des dividendes versés et le cours du titre -- déjà élevé de la banque, à 7,6% contre une moyenne de 3,1 fois pour les sociétés du SBF 120, selon FactSet.



Accor a annoncé qu'il redistribuerait 1 milliard d'euros d'ici à la fin 2021 sous forme de rachat d'actions. Quant à Bouygues, il proposera le versement cette année d'un dividende de 2,60 euros par action, dont 0,90 euro à titre exceptionnel.



Des politiques de distribution multiformes



Il convient cependant de distinguer les retours ponctuels aux actionnaires comme les rachats d'actions ou les dividendes exceptionnels et les politiques plus structurées fondées sur des objectifs. Un nombre croissant d'entreprises s'engage sur un taux de distribution des bénéfices, qui varie en fonction de leurs besoins d'investissement, de leurs perspectives de croissance et de leur taux d'endettement, notamment. En moyenne, le taux de distribution, ou 'payout ratio', des sociétés du MSCI Europe se situe aux alentours de 60% des bénéfices publiés, selon Morgan Stanley.



Certaines entreprises se fixent également des objectifs en valeur, plus contraignants. Total s'est engagé à faire progresser son dividende de 5% à 6% par an tandis que LVMH l'a augmenté de plus de 10% par an depuis cinq ans.



"Les sociétés françaises ne déméritent pas mais elles ont une approche plus flexible que les sociétés britanniques. Au Royaume-Uni, une majorité d'entreprises s'est engagée à maintenir le dividende ou à le faire croître en valeur, ce qui constitue un engagement plus fort qu'un objectif de taux de distribution des bénéfices", souligne Florian Allain.



Ce genre de promesses peut toutefois s'avérer difficile à tenir en cas de retournement de la conjoncture. Royal Dutch Shell a par exemple indiqué le mois dernier qu'il pourrait décaler la mise en œuvre de son programme de rachat d'actions de 25 milliards de dollars en fonction de l'avancée de son désendettement, alors que le bénéfice du groupe a plongé au quatrième trimestre en raison de la baisse des prix du pétrole.



Les dividendes sont une composante essentielle de l'investissement en actions. Selon AllianzGI, ils ont contribué pour environ 38% au rendement total des actions européennes depuis 1974. Ils constituent aujourd'hui une corde de rappel face aux turbulences sur les marchés financiers.



Toutefois, si le montant total des dividendes devrait encore progresser en 2020, certains secteurs pourraient se retrouver sous pression. C'est notamment le cas des valeurs pétrolières et financières qui font face à des vents contraires et devront batailler pour maintenir des niveaux de dividende élevés. L'automobile sera également sous surveillance après les alertes de Renault et de Daimler. Les deux constructeurs ont taillé dans leurs dividendes après avoir publié des résultats en forte baisse en 2019.



-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: ECH



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(END) Dow Jones Newswires



February 25, 2020 10:43 ET (15:43 GMT)




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