Par Olivier Pinaud





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les utilities connaissent un début d'année éprouvant.



En Europe, l'indice sectoriel des producteurs d'énergie essuie la seconde plus mauvaise performance de l'univers du Stoxx 600 depuis le début de l'année, avec un repli de 8,15%, contre une baisse de 4,7% pour l'indice élargi. Aux Etats-Unis, le S&P Electrical Utilities se contracte de 6,40% alors que dans le même temps le S&P 500 monte de 1,43%. Des décalages provoqués par la remontée des taux longs.



"Les utilities exploitant des actifs régulés, du fait de leur profil associant faible croissance et forts dividendes, deviennent moins attractifs lorsque les taux d'intérêt remontent. Les sociétés fortement endettées risquent d'être soumises à des coûts (financiers, ndlr) plus importants", expliquaient mi-février les analystes de Commerzbank dans une note consacrée aux utilities allemandes.



Face aux effets attendus de la hausse des taux, plusieurs utilities américaines ont récemment pris les devants en émettant du capital. Duke Energy compte lever 2 milliards de dollars pour renforcer son bilan. First Energy avait dévoilé en janvier un plan de recapitalisation de 2,5 milliards. En plus de la hausse des taux longs (+48 points de base pour les Treasuries à 10 ans depuis le début de l'année), les utilities américaines souffrent aussi des effets négatifs de la réforme fiscale américaine. En contrepartie de la baisse du taux d'impôts sur les sociétés, le gouvernement a demandé qu'une part des bénéfices revienne aux consommateurs par des baisses de tarifs.



Néanmoins, la hausse des taux n'est pas totalement noire pour les utilities. D'une part, ils restent à des niveaux largement inférieurs au coût de la dette de la plupart des acteurs du secteur. Innogy affichait fin 2016 un coût de la dette de 4,1%, bien au-dessus des taux de marchés actuels, ce qui lui permet de se refinancer encore dans de bonnes conditions, souligne Commerzbank. En outre, la remontée des taux a un effet positif indirect sur les utilities en jouant sur le taux d'actualisation. Dans le cas d'Engie, les analystes d'Oddo calculent par exemple que cela se "traduirait par une amélioration des conditions de la dette économique à travers une baisse des passifs nucléaires et des provisions de retraite qui compenserait environ les deux tiers de la perte de valeur liée à la hausse des taux sur la dette financière".



Sur ce plan, selon UBS, EDF est la plus sensible des utilities européennes : une hausse de 25 points de base du taux d'actualisation entraînerait une revalorisation de près de 10% pour l'action.





-Olivier Pinaud, L'Agefi. ed: ECH





"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence Agefi-Dow Jones.





(END) Dow Jones Newswires



March 06, 2018 04:08 ET (09:08 GMT)




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