Carol Ryan,



The Wall Street Journal



LONDRES (Agefi-Dow Jones)--La tendance n'en est encore qu'à ses balbutiements, mais les boissons sans alcool pourraient finir par devenir incontournables. Et contrairement à ce que voudrait la logique, ce sont les grands groupes de liqueurs et spiritueux qui en profiteront.



Les ventes de boissons traditionnellement alcoolisées contenant peu ou pas d'alcool restent encore confidentielles. En 2018, elles ont représenté 1,3% de l'ensemble du marché britannique des boissons alcoolisées, selon les donnés d'IWSR (International Wines and Spirits Record). Ce pourcentage inclut les bières sans alcool, plus répandues que le gin sans alcool, par exemple. La proportion est encore plus faible aux Etats-Unis.



IWSR s'attend à ce que les ventes américaines de boissons prêtes à boire, comme les cocktails sans alcool, augmentent de près de 40% par an jusqu'en 2022.



De la même façon qu'ils délaissent les aliments ultra-transformés, les clients des marchés matures réduisent aussi leur consommation d'alcool. Et les membres de la génération Z, qui englobe les 18-24 ans, boivent beaucoup moins que leurs parents.



Or ce comportement n'est pas forcément mauvais pour les affaires. Les consommateurs qui ne boivent pas d'alcool ne veulent pas se sentir exclus lorsqu'ils sortent avec leurs amis. Ils sont donc prêts à payer presque autant pour une boisson non alcoolisée que pour un cocktail traditionnel ou un apéritif. La différence, c'est que le fabricant réalise une plus grande marge sur le prix, dont l'essentiel sert généralement à s'acquitter des droits d'accise en fonction du degré d'alcool. A grande échelle, les boissons sans alcool pourraient se révéler lucratives.



Contrairement à ce qui se passe habituellement face à une nouvelle tendance de consommation, les entreprises cotées ont réagi plus rapidement que les entrepreneurs soutenus par des fonds privés.



Davide Campari-Milano, propriétaire italien de Grand Marnier, tire déjà 6% de son chiffre d'affaires de son apéritif sans alcool Crodino et travaille à la création d'une nouvelle marque maison. Le britannique Diageo détient pour sa part une participation minoritaire dans Seedlip, l'une des marques de spiritueux sans alcool les plus prisées jusqu'à présent, par le biais de son fonds de capital-risque Distill Ventures. La maison mère de Johnnie Walker a également octroyé un capital de départ à une demi-douzaine d'entrepreneurs mais n'a pour l'heure donné aucune précision sur ces projets.



Pernod Ricard a quant à lui signé l'an dernier un partenariat de distribution au Royaume-Uni avec la marque de gin sans alcool Ceder's. Rémy Cointreau est l'exception qui confirme la règle, la maison de cognac n'ayant aucune intention actuellement de s'offrir un stimulant... sans alcool.



-Carol Ryan, The Wall Street Journal



(Version française Emilie Palvadeau) ed : ECH



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May 22, 2019 03:46 ET (07:46 GMT)




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