La vente des génériques de Sanofi en Europe est trop cosmétique pour peser - DJ Plus
17 Avril 2018 - 05:17PM
Dow Jones News
Guillaume Bayre,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--La vente de la division de médicaments
génériques de Sanofi en Europe n'est une volte-face qu'en apparence
par rapport aux ambitions fixées dix ans plus tôt. Le patron de
l'époque, Chris Viehbacher, présentait le rachat du groupe tchèque
Zentiva comme une "excellente opportunité d'accélérer la stratégie
de développement du groupe dans les marchés émergents". Objectif :
contribuer à des soins abordables dans les pays où les besoins sont
particulièrement importants.
Toujours numéro un de la pharmacie dans les marchés émergent, le
groupe ne change pas fondamentalement son fusil d'épaule.
Toutefois, sous l'ère Brandicourt, il est cependant apparu en 2016
que l'activité de génériques dans les pays d'Europe occidentale
nécessitait des investissements significatifs, n'entrant pas
forcément dans les priorités du groupe. D'où la décision de vendre
la partie concernée des actifs de Zentiva. En revanche, Sanofi
conserve - sous un nouveau nom à définir - les anciennes activités
en Russie ou en Turquie, des marchés particulièrement importants,
et dans le reste du monde.
A 1,9 milliard d'euros, l'offre ferme déposée par Advent
International valorise le périmètre concerné de Zentiva 2,4 fois
les ventes réalisées l'an dernier, totalement en ligne avec les
multiples du secteur et avec les attentes du marché. Portant sur à
peine plus de 2% du chiffre d'affaires total, l'annonce de cette
vente prochaine n'a guère eu aucun impact mardi en Bourse pour
Sanofi, le titre se contentant d'évoluer quasiment au rythme du CAC
40. "L'activité concernée n'était pas stratégique et de taille
réduite, pas de quoi changer la donne", commente un opérateur de
marché.
Surtout, considérant que trois ans après l'arrivée d'Olivier
Brandicourt aux manettes, la capitalisation a diminué d'un tiers,
le marché ne peut plus se contenter d'opérations à la marge.
Avec l'acquisition de l'américain Bioverativ pour 11,6 milliards de
dollars et de la biotech belge Ablynx, pour 4,8 milliards de
dollars, le dirigeant est certes récemment passé à l'offensive.
Mais il faudra plusieurs années pour déterminer si son pari sur
l'hémophilie est gagnant.
En attendant, la croissance projetée de Sanofi d'ici à 2020 devrait
rester inférieur à celle du marché pharmaceutique en général; le
groupe ambitionnant une progression annuelle moyenne de 3 à 4% à
taux de changes constants. Dans l'immédiat, le premier semestre
2018 restera relativement ardu, en attendant la montée en puissance
des produits récemment lancés comme Dupixent plus tard dans
l'année.
A une échelle certes plus petite que l'échange d'actifs finalisé
l'an dernier avec Boehringer Ingelheim, la cession en temps et
heure des génériques européens de Zentiva montre une certaine
qualité d'exécution sur le périmètre actuel de Sanofi. Mais cela ne
répond en rien à la question du retour de la croissance. Tant que
cette hypothèque ne sera pas levée, le cours ne devrait pas plus
réagir.
-Guillaume Bayre, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93 ;
gbayre@agefi.fr ed: ECH
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