Guillaume Bayre,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--La vente de la division de médicaments génériques de Sanofi en Europe n'est une volte-face qu'en apparence par rapport aux ambitions fixées dix ans plus tôt. Le patron de l'époque, Chris Viehbacher, présentait le rachat du groupe tchèque Zentiva comme une "excellente opportunité d'accélérer la stratégie de développement du groupe dans les marchés émergents". Objectif : contribuer à des soins abordables dans les pays où les besoins sont particulièrement importants.



Toujours numéro un de la pharmacie dans les marchés émergent, le groupe ne change pas fondamentalement son fusil d'épaule. Toutefois, sous l'ère Brandicourt, il est cependant apparu en 2016 que l'activité de génériques dans les pays d'Europe occidentale nécessitait des investissements significatifs, n'entrant pas forcément dans les priorités du groupe. D'où la décision de vendre la partie concernée des actifs de Zentiva. En revanche, Sanofi conserve - sous un nouveau nom à définir - les anciennes activités en Russie ou en Turquie, des marchés particulièrement importants, et dans le reste du monde.



A 1,9 milliard d'euros, l'offre ferme déposée par Advent International valorise le périmètre concerné de Zentiva 2,4 fois les ventes réalisées l'an dernier, totalement en ligne avec les multiples du secteur et avec les attentes du marché. Portant sur à peine plus de 2% du chiffre d'affaires total, l'annonce de cette vente prochaine n'a guère eu aucun impact mardi en Bourse pour Sanofi, le titre se contentant d'évoluer quasiment au rythme du CAC 40. "L'activité concernée n'était pas stratégique et de taille réduite, pas de quoi changer la donne", commente un opérateur de marché.



Surtout, considérant que trois ans après l'arrivée d'Olivier Brandicourt aux manettes, la capitalisation a diminué d'un tiers, le marché ne peut plus se contenter d'opérations à la marge.



Avec l'acquisition de l'américain Bioverativ pour 11,6 milliards de dollars et de la biotech belge Ablynx, pour 4,8 milliards de dollars, le dirigeant est certes récemment passé à l'offensive. Mais il faudra plusieurs années pour déterminer si son pari sur l'hémophilie est gagnant.



En attendant, la croissance projetée de Sanofi d'ici à 2020 devrait rester inférieur à celle du marché pharmaceutique en général; le groupe ambitionnant une progression annuelle moyenne de 3 à 4% à taux de changes constants. Dans l'immédiat, le premier semestre 2018 restera relativement ardu, en attendant la montée en puissance des produits récemment lancés comme Dupixent plus tard dans l'année.



A une échelle certes plus petite que l'échange d'actifs finalisé l'an dernier avec Boehringer Ingelheim, la cession en temps et heure des génériques européens de Zentiva montre une certaine qualité d'exécution sur le périmètre actuel de Sanofi. Mais cela ne répond en rien à la question du retour de la croissance. Tant que cette hypothèque ne sera pas levée, le cours ne devrait pas plus réagir.



-Guillaume Bayre, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93 ; gbayre@agefi.fr ed: ECH



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April 17, 2018 10:57 ET (14:57 GMT)




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