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LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Le numéro un mondial des cosmétiques veut pousser ses feux dans l'univers des parfums, et c'est une mauvaise nouvelle pour ses concurrents moins agiles.

L'Oréal a une nouvelle fois dépassé les attentes mardi en publiant un chiffre d'affaires en croissance organique de 7,8% au troisième trimestre, sa plus forte progression trimestrielle en plus d'une décennie. Les investisseurs, qui s'inquiétaient des signes de faiblesse en Chine plus tôt cette année, n'ont pas boudé leur plaisir. Le titre L'Oréal a clôturé mercredi en hausse de 7,6%, à 263,10 euros, et s'adjuge 1,1% supplémentaire jeudi matin. Il fait ressortir une valorisation parmi les plus flatteuses dans l'univers des produits de consommation, à 32 fois les bénéfices attendus.

Pour soutenir sa croissance, le groupe de luxe mise notamment sur les parfums. Le président-directeur général du groupe, Jean Paul Agon, a affirmé que le groupe lancerait de nouveaux produits dans cette catégorie et envisageait également des acquisitions au-delà du rachat annoncé des marques Mugler et Azzaro auprès du groupe Clarins. Avec un chiffre d'affaires cumulé de 340 millions d'euros l'an dernier, ces deux marques devraient renforcer une catégorie qui représente déjà 9% du chiffre d'affaires de L'Oréal.

Le groupe entend en particulier défricher le marché asiatique. Alors qu'en Europe occidentale, la parfumerie représente environ la moitié du marché des cosmétiques de luxe, sa part est beaucoup plus modeste en Asie. Si, comme le pense L'Oréal, les consommateurs chinois témoignent du même engouement pour le parfum que pour le maquillage, les investisseurs devraient en tirer les bénéfices. L'influence croissante des consommatrices en Asie a déjà permis à L'Oréal d'offrir à ses actionnaires un rendement annuel moyen de 18% au cours des cinq dernières années.

Le marché mondial des parfums vaut 51 milliards de dollars (environ 46 milliards d'euros), selon les estimations d'Euromonitor. Le numéro mondial du secteur, Coty, a le plus à perdre des ambitions de L'Oréal. Le groupe américain, qui fabrique notamment les parfums Marc Jacobs et Hugo Boss, a vu ses ventes stagner en 2018 tandis que ses produits grand public ont connu des baisses significatives. Il pourrait souffrir de l'offensive du groupe français alors qu'il entame tout juste un plan de redressement sur quatre ans. Les marques de parfums de luxe comme Chanel peuvent également s'attendre à une concurrence plus vive.

Avec des ventes en hausse de 7,5% en données comparables au cours des neuf premiers mois de l'année, L'Oréal dépasse de loin le taux de croissance de 5,5% du marché mondial de la beauté. L'inquiétude de ses rivaux est qu'il en soit de même pour le parfum.

-Carol Ryan, The Wall Street Journal

(Version française François Schott) ed: VLV

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October 31, 2019 05:03 ET (09:03 GMT)

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