Julien Marion,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Edenred (EDEN.FR) voit vert foncé ce mardi. L'action de l'émetteur de services prépayés s'envolait de 6,6% dans l'après-midi à 27,43 euros, permettant au groupe tricolore de franchir de nouveaux plus hauts boursiers, le marché saluant les résultats de 2017.



Les investisseurs ont raison d'applaudir. Tant en termes de croissance organique que de marges, Edenred a dépassé ses objectifs et les attentes du marché. L'inventeur des Tickets Restaurants a aussi annoncé un dividende supérieur aux prévisions des analystes, relèvent Bryan Garnier et Invest Securities.



La stratégie du groupe porte ses fruits. Sa diversification vers les solutions de mobilités professionnels (carte carburants, cartes de frais professionnels) lui permet d'arriver à "un séduisant mélange de croissance conjoncturelle et structurelle", observe Barclays. Edenred a aussi mis l'accent sur le digital pour séduire les PME. L'an dernier, le groupe a progressé de 40% sur ce marché porteur dans son activité dite "d'avantages aux salariés", comptant les tickets cadeaux et les tickets restaurants.





Un titre dépassant le consensus des analystes





Le titre aura besoin de nouveaux catalyseurs pour poursuivre son essor. Edenred atteint ce mardi un sommet que beaucoup ne le voyaient pas franchir si tôt. A 27,4 euros le cours de l'émetteur de services prépayés évolue à près de 10% au dessus du consensus des analystes.



A l'instar de Barclays, qui au début février dernier jugeait que le marché sous-estimait Edenred, davantage d'investisseurs prennent la mesure de son potentiel. "Le marché commence à intégrer le fait que le groupe délivre une croissance plus forte qu'auparavant", affirme un analyste parisien.



Pour doper son titre, Edenred peut certes recourir à la croissance externe. En 2017, "la plus grande partie de l'amélioration du résultat opérationnel (EBIT) provenait des acquisitions, qui ont ajouté 16 millions d'euros, soit un quart de la croissance de l'EBIT", souligne Najet El Kassir, analyste chez Berenberg.



Le PDG Bertrand Dumazy a indiqué que son entreprise poursuivrait cette année sa politique "d'acquisitions sélectives" en ciblant des "actifs fortement synergétiques avec nos activités actuelles". Mais ses marges de manoeuvre ne sont pas extensibles à l'infini. "Le niveau de dette du groupe a de quoi laisser perplexe. Une fois retraité l'argent des clients qu'Edenred place mais doit rembourser, il s'élève à 2,9 fois l'EBITDA", relève Najet El Kassir.





Le Brésil, crucial mais miné par le chômage





Les investisseurs devront surtout scruter le Brésil. "Le Brésil reste de loin, le plus gros contributeur au résultat opérationnel du groupe, avec une part d'environ 40% au résultat opérationnel. Une amélioration de la conjoncture dans ce pays apporterait un élément de soutien au cours", explique Najet El Kassir.



Edenred connaît une situation délicate dans le pays. Son activité dédiée aux solutions de mobilités professionnelles y connaît une croissance à deux chiffres. En revanche, les avantages aux salariés sont en décroissance. Ce métier historique d'Edenred est tributaire de l'évolution de l'emploi salarié. Or le Brésil a connu deux années de sévères récessions en 2015 et 2016 (-3,7 et -3,8%) qui ont fait bondir son chômage. En décembre dernier, il s'inscrivait à près de 12% contre 4,3% à la fin 2014.



Alors que la première économie latino-américaine a redressé la tête en 2017, la direction fait preuve d'un optimisme très mesuré.



Bertrand Dumazy a évoqué "une lente et progressive amélioration" de son activité avantages aux salariés au Brésil. "Le contexte économique s'améliore avec, une hausse du PIB prévue entre 2 et 3%, selon le consensus des économistes. Mais malheureusement le niveau de chômage devrait rester élevé, avec au mieux un léger un déclin, ce qui signifie que la croissance brésilienne crée moins d'emplois", a-t-il détaillé.





Edenred bien armé pour profiter d'un rebond





"Les analystes n'ont pas encore intégré la reprise du Brésil dans le cours d'Edenred, la volatilité étant forte dans ce pays qui fait également face à un environnement politique compliqué. Mais dès que le Brésil repartira, Edenred en bénéficiera d'autant plus. Le groupe a complètement rationalisé sa structure de coût. De plus, en période de reprise économique, Edenred parvient traditionnellement à renégocier ses contrats", note un analyste.



L'activité brésilienne sera donc un paramètre particulièrement suivi lors des prochaines publications du groupe. Son accélération pourrait apporter du carburant à une valeur qui surperforme largement le marché parisien, avec une hausse de 13,4% depuis le début de l'année alors que le SBF 120 perd 0,4%. Mais en cas de rechute, les investisseurs ne manqueront de sanctionner une valeur devenue dépendante d'un pays à l'avenir aussi incertain.





-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: ECH





(END) Dow Jones Newswires



February 20, 2018 10:28 ET (15:28 GMT)




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