Olivier Pinaud,



L'Agefi





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Jean-Pierre Clamadieu prendra lors de l'assemblée générale du 18 mai la présidence du conseil d'administration d'Engie, en remplacement de Gérard Mestrallet, atteint par la limite d'âge. Soutenue par l'Etat, premier actionnaire d'Engie, la nomination du directeur général de Solvay a été approuvée mardi par le conseil d'administration qui a "pris la décision de nommer président d'honneur Gérard Mestrallet en reconnaissance des 23 années qu'il a consacrées à la construction du groupe".



De son côté, le groupe de chimie belge a annoncé l'accélération de la succession de Jean-Pierre Clamadieu.



Si la succession de Gérard Mestrallet a créé des tensions avec sa directrice générale, Isabelle Kocher, l'arrivée de Jean-Pierre Clamadieu est bien perçue. Il "coche presque toutes les cases", approuvent les analystes de Bryan Garnier : il connaît déjà Isabelle Kocher ; il est proche du gouvernement belge, ce qui pourrait avantager les relations entre la filiale belge du groupe et les autorités locales concernant l'avenir des centrales nucléaires exploitées par Engie dans le pays ; enfin, Jean-Pierre Clamadieu est un bon connaisseur des questions énergétiques et relatives au développement durable et a orchestré chez Solvay une transformation semblable à celle engagée par Isabelle Kocher au sein d'Engie.



Mais sa nomination soulève des questions. Opérationnel chez Solvay, Jean-Pierre Clamadieu se contentera-t-il d'un siège non exécutif chez Engie ? Son arrivée entrainera-t-elle une inflexion de stratégie ? Selon plusieurs analystes, la question de la participation de 32% d'Engie au capital de Suez finira notamment par se poser.



Gérard Mestrallet aura 70 ans le 1er avril 2019 et, à moins d'une modification des statuts de Suez, il sera ainsi frappé par la limite d'âge imposée au président du conseil d'administration. Or, Gérard Mestrallet a toujours défendu l'attelage des deux groupes, autrefois réunis sous un même toit. Les analystes de Raymond James s'attendent à ce que "2019 ouvre une nouvelle ère". Ceux de RBC estiment qu'Engie a intérêt à céder sa part, "l'avertissement lancé par Suez en janvier ayant montré le risque de détenir une participation importante dans une activité non stratégique".



Engie pourrrait ainsi redéployer les quelque 2,5 milliards d'euros qu'il récupérerait vers ses métiers prioritaires, les énergies renouvelables et les services.





-Olivier Pinaud, L'Agefi ed: VLV





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February 14, 2018 04:05 ET (09:05 GMT)




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