Le changement de président chez Engie repose la question de l'avenir de Suez - DJ Plus
14 Février 2018 - 10:25AM
Dow Jones News
Olivier Pinaud,
L'Agefi
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Jean-Pierre Clamadieu prendra lors de
l'assemblée générale du 18 mai la présidence du conseil
d'administration d'Engie, en remplacement de Gérard Mestrallet,
atteint par la limite d'âge. Soutenue par l'Etat, premier
actionnaire d'Engie, la nomination du directeur général de Solvay a
été approuvée mardi par le conseil d'administration qui a "pris la
décision de nommer président d'honneur Gérard Mestrallet en
reconnaissance des 23 années qu'il a consacrées à la construction
du groupe".
De son côté, le groupe de chimie belge a annoncé l'accélération de
la succession de Jean-Pierre Clamadieu.
Si la succession de Gérard Mestrallet a créé des tensions avec sa
directrice générale, Isabelle Kocher, l'arrivée de Jean-Pierre
Clamadieu est bien perçue. Il "coche presque toutes les cases",
approuvent les analystes de Bryan Garnier : il connaît déjà
Isabelle Kocher ; il est proche du gouvernement belge, ce qui
pourrait avantager les relations entre la filiale belge du groupe
et les autorités locales concernant l'avenir des centrales
nucléaires exploitées par Engie dans le pays ; enfin, Jean-Pierre
Clamadieu est un bon connaisseur des questions énergétiques et
relatives au développement durable et a orchestré chez Solvay une
transformation semblable à celle engagée par Isabelle Kocher au
sein d'Engie.
Mais sa nomination soulève des questions. Opérationnel chez Solvay,
Jean-Pierre Clamadieu se contentera-t-il d'un siège non exécutif
chez Engie ? Son arrivée entrainera-t-elle une inflexion de
stratégie ? Selon plusieurs analystes, la question de la
participation de 32% d'Engie au capital de Suez finira notamment
par se poser.
Gérard Mestrallet aura 70 ans le 1er avril 2019 et, à moins d'une
modification des statuts de Suez, il sera ainsi frappé par la
limite d'âge imposée au président du conseil d'administration. Or,
Gérard Mestrallet a toujours défendu l'attelage des deux groupes,
autrefois réunis sous un même toit. Les analystes de Raymond James
s'attendent à ce que "2019 ouvre une nouvelle ère". Ceux de RBC
estiment qu'Engie a intérêt à céder sa part, "l'avertissement lancé
par Suez en janvier ayant montré le risque de détenir une
participation importante dans une activité non stratégique".
Engie pourrrait ainsi redéployer les quelque 2,5 milliards d'euros
qu'il récupérerait vers ses métiers prioritaires, les énergies
renouvelables et les services.
-Olivier Pinaud, L'Agefi ed: VLV
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February 14, 2018 04:05 ET (09:05 GMT)
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