Le choc actuel impose des choix stratégiques aux banques françaises - DJ Plus
02 Septembre 2020 - 9:37AM
Dow Jones News
Alexandre Garabedian,
L'Agefi
PARIS (Agefi-Dow Jones)--La pandémie a frappé au cœur de l'été la
gouvernance des banques françaises. Un nouveau patron chez Natixis,
une garde rapprochée et resserrée autour du directeur général
Frédéric Oudéa à la Société Générale : l'ouragan que nous
traversons secoue les états-majors à la mesure des pertes qu'il
engendre, en attendant de faire sentir ses effets dans les modèles
économiques.
Les crises de 2007 et plus encore de 2011, lorsque la zone euro
était menacée d'implosion, avaient déjà poussé à de douloureux
ajustements et sonné le glas, pour certains, d'ambitions mondiales
intenables.
S'il ne trouve pas sa source dans les excès du système financier,
le choc actuel imposera à nouveau des choix drastiques. Comble de
malchance, ce sont les domaines d'excellence des champions
tricolores, comme le financement des matières premières et de
l'industrie aéronautique ou les produits dérivés actions complexes,
qui sont aujourd'hui les plus durement touchés.
Fragilisées, les quatre banques françaises cotées n'abordent
pourtant pas cette rentrée dans le même état de forme. La crise
marque les différences. BNP Paribas et le Crédit Agricole font pour
l'heure figure de paquebots dans la tempête, traçant sûrement leur
route.
Chacun dans leur registre, ils bénéficient d'une prime au leader.
Tel n'est plus le cas de Natixis, renvoyée aux doutes qui avaient
escorté sa pénible gestation. La filiale des Caisses d'Epargne et
des Banques Populaires tangue depuis près de deux ans, ballottée
entre ses pertes sur les marchés actions et les difficultés de son
gérant H20 Asset Management.
Les investisseurs ont applaudi le changement de direction et la
promesse d'un nouveau plan stratégique en juin prochain, car ils
savent que le groupe n'a pas hésité par le passé à prendre des
décisions radicales.
Certains analystes se prêtent même à rêver à un transfert des
activités de banque d'investissement de Natixis à sa riche
maison-mère, un mouvement qui parachèverait sa transformation en
spécialiste de l'épargne et des paiements, métiers peu gourmands en
fonds propres. Une chose est sûre, la filiale de BPCE a les moyens
de s'affirmer comme un leader de la gestion d'actifs à l'échelle
mondiale.
La Société Générale a moins de certitudes auxquelles se raccrocher
et ce n'est pas le récent jeu de chaises musicales qui changera la
donne. Son patron affiche une résilience impressionnante après
douze ans passés à barrer par gros temps. La décote dont souffre
l'action apparaît malheureusement tout aussi persistante.
La banque au logo rouge et noir, présentée comme une cible
potentielle depuis vingt ans, est protégée des appétits de ses
concurrents par la complexité des fusions en Europe et la priorité
partout donnée aujourd'hui au traitement des effets de la
récession. Mais son modèle s'épuise, comme la patience de ses
actionnaires. L'heure des choix stratégiques approche.
-Alexandre Garabedian, L'Agefi. ed: ECH
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