Le financement automobile confronté au risque de chute des prix de l'occasion -Market Blog
14 Février 2018 - 12:03PM
Dow Jones News
Par Ivan Best
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Comment faire face à la chute des prix
d'occasion de certaines voitures, en raison d'un changement de goût
des consommateurs ou de ruptures technologiques ? C'est ce que se
demandent nombre de banques "captives" des constructeurs
automobiles, finançant des opérations de leasing, en Amérique du
Nord et en Europe. Dans certains pays, le problème se pose avec
acuité, estime Moody's, dans une étude récente.
Outre-Atlantique, plus d'un tiers des achats de véhicules sont
financés via le leasing, qui débouche rarement sur l'achat de la
voiture par le consommateur. La banque revend donc le véhicule
après trois ans d'utilisation. S'agissant des SUV (Sport Utility
Vehicle), le taux d'achat par leasing est encore plus élevé. Or ces
SUV (et mini-camions assimilés) représentent 64% des ventes
aujourd'hui aux Etats-Unis, et même 68% au Canada. La demande pour
ce type de véhicules sera-t-elle toujours aussi forte dans trois
ans, quand les captives les déverseront sur le marché de l'occasion
?
C'est la question posée par Moody's, qui émet l'hypothèse de
consommateurs un peu moins dispendieux, notamment si le prix de
l'essence remonte. Alors le marché serait déséquilibré par une
offre surabondante, les prix baisseraient fortement, et les banques
captives devraient accuser des pertes. L'agence estime que les
grandes marques automobiles qui en sont propriétaires les
assumeraient sûrement.
En Europe, ce n'est pas le problème des SUV qui se pose, mais celui
du diesel, qui représentait jusqu'à maintenant 60% des ventes en
leasing, et dont le marché a déjà commencé à chuter (un tiers
seulement de part de marché en Allemagne en décembre).
En Grande-Bretagne, où 80% des achats de voitures par des
particuliers ont lieu en leasing, les banques captives ont accumulé
25 milliards de livres (28 milliards d'euros) de crédits en risque,
liés à une éventuelle chute des prix de l'occasion. Au total, tous
marchés confondus, les deux compagnies financières de Volkswagen
sont exposées à ce risque à hauteur de 15 à 20 milliards d'euros,
dont 8 milliards pour le seul marché britannique, estime
Moody's.
Dans l'hypothèse d'une perte de 20%, ce seraient donc 3 à 4
milliards d'euros qui s'ajouteraient à l'endettement du groupe, le
ratio dette/Ebitda montant alors de 12 à 15 points de base, sauf
augmentation de capital.
-Ivan Best, L'Agefi ed: VLV
"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence
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February 14, 2018 05:43 ET (10:43 GMT)
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