Le marché n'a pas intégré que le modèle d'Edenred sort renforcé par la crise -DJ Plus
19 Mars 2021 - 09:20AM
Dow Jones News
Julien Marion,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Edenred a passé avec succès le test de la
pandémie. Le spécialiste des solutions de paiement dans le monde du
travail a contenu la baisse de ses revenus à 2% l'an passé, en
données comparables. Il est parvenu à renouer dès le troisième
trimestre avec la croissance organique. Ce qui lui a valu l'éloge
de Morgan Stanley, la banque américaine appréciant "l'immense
résilience" du groupe.
En plus de souligner la résistance d'Edenred, la crise a augmenté
son réservoir de croissance de moyen terme en créant ou en
amplifiant des tendances favorables à son activité. Le groupe
"devrait sortir de la pandémie avec de meilleures opportunités
structurelles qu'il y a un an", juge Morgan Stanley.
Le télétravail comme catalyseur de croissance
La pandémie a accéléré la numérisation de l'activité d'Edenred. En
2020, le taux de digitalisation de son volume d'affaires a atteint
un record de 86%. Dans les Avantages aux salariés, le métier
historique du groupe qui comprend les titres-restaurant et les
chèques-cadeaux, ce taux a grimpé de neuf points de pourcentage en
Europe, région qui représente plus de 60% des revenus. Cette
transition digitale a un impact positif sur les coûts logistiques
et de production du groupe, explique Oddo BHF, soutenant ainsi ses
marges. Ce mouvement devrait se poursuivre cette année dans
plusieurs pays, notamment en France, estime le bureau d'études.
Surtout, le développement du télétravail crée des opportunités
commerciales pour Edenred. La moindre présence des salariés sur
leur lieu de travail renforce l'attractivité des titres-restaurant
auprès des entreprises au détriment des cantines physiques. Un
transfert de clientèle s'opérera ainsi entre ces deux types
d'offres, anticipe JPMorgan Cazenove. Bertrand Dumazy, le
président-directeur général d'Edenred, a estimé que cette migration
constituerait un vecteur de croissance additionnelle au cours des
trois à cinq prochaines années.
"Dans un monde de plus en plus nomade, les entreprises
rechercheront davantage de flexibilité pour la restauration de
leurs employés, ce qui favorise les offres d'Edenred et entraînera
des gains de contrats", explique Simon Lechipre, analyste chez
Stifel.
Le groupe est notamment parvenu à signer en août dernier un contrat
de cartes repas avec Spotify aux Etats-Unis, pays où ces produits
ne disposent pourtant pas d'avantages fiscaux. Barclays évoque "une
évolution intéressante", constatant que de nouveaux marchés
géographiques pourraient potentiellement "s'ouvrir". "Edenred est
un gagnant de l'ère-post Covid-19", résume la banque
britannique.
Un marché des paiements interentreprises sous-pénétré
La crise sanitaire apporte également un soutien de poids à Edenred
dans les paiements interentreprises, où le groupe a pris pied en
2019 avec le rachat de l'américain Corporate Spending Innovations
(CSI). Ce marché reste fortement sous-pénétré: en Amérique du Nord
environ 50% des transactions sont encore effectuées en chèque ou en
espèces. Mais cette "aberration", comme l'a qualifiée Bertrand
Dumazy, ne devrait pas durer. Le télétravail complique par essence
les paiements physiques et accélère l'adoption des solutions
automatisées comme celles fournies par CSI. Ce qui permettra à
Edenred de pénétrer plus rapidement ce marché.
"La digitalisation et le télétravail rendent les solutions de CSI
particulièrement pertinentes", souligne Simon Lechipre de Stifel.
"Il n'y a aucune raison pour que CSI n'atteigne pas une croissance
de l'ordre de 20% dans les années à venir", considère un autre
intermédiaire financier.
La pandémie a ainsi consolidé les perspectives d'Edenred, ce qui ne
se reflète que peu dans l'action du groupe. Le titre s'échange
actuellement autour de 46 euros quand Société Générale, JPMorgan
Cazenove et Stifel ont des objectifs de cours respectifs de 53,8
euros, 54 euros et 58 euros. "Le potentiel de croissance [du
groupe] a été accru par la crise et pourrait se révéler plus
important qu'anticipé par le marché", juge Simon Lechipre.
Près de 60% des bureaux d'études recommandent d'acheter le titre,
selon FactSet, soit deux fois plus qu'au début 2020, avant l'arrivé
de la pandémie en Europe. L'appétit du marché pour Edenred
pourrait, lui aussi, être renforcé par la crise.
-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94;
jmarion@agefi.fr ed: ECH
Agefi-Dow Jones The financial newswire
(END) Dow Jones Newswires
March 19, 2021 04:00 ET (08:00 GMT)
Copyright (c) 2021 L'AGEFI SA
Edenred (EU:EDEN)
Graphique Historique de l'Action
De Fév 2024 à Mar 2024
Edenred (EU:EDEN)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2023 à Mar 2024