Julien Marion,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Edenred a passé avec succès le test de la pandémie. Le spécialiste des solutions de paiement dans le monde du travail a contenu la baisse de ses revenus à 2% l'an passé, en données comparables. Il est parvenu à renouer dès le troisième trimestre avec la croissance organique. Ce qui lui a valu l'éloge de Morgan Stanley, la banque américaine appréciant "l'immense résilience" du groupe.



En plus de souligner la résistance d'Edenred, la crise a augmenté son réservoir de croissance de moyen terme en créant ou en amplifiant des tendances favorables à son activité. Le groupe "devrait sortir de la pandémie avec de meilleures opportunités structurelles qu'il y a un an", juge Morgan Stanley.



Le télétravail comme catalyseur de croissance



La pandémie a accéléré la numérisation de l'activité d'Edenred. En 2020, le taux de digitalisation de son volume d'affaires a atteint un record de 86%. Dans les Avantages aux salariés, le métier historique du groupe qui comprend les titres-restaurant et les chèques-cadeaux, ce taux a grimpé de neuf points de pourcentage en Europe, région qui représente plus de 60% des revenus. Cette transition digitale a un impact positif sur les coûts logistiques et de production du groupe, explique Oddo BHF, soutenant ainsi ses marges. Ce mouvement devrait se poursuivre cette année dans plusieurs pays, notamment en France, estime le bureau d'études.



Surtout, le développement du télétravail crée des opportunités commerciales pour Edenred. La moindre présence des salariés sur leur lieu de travail renforce l'attractivité des titres-restaurant auprès des entreprises au détriment des cantines physiques. Un transfert de clientèle s'opérera ainsi entre ces deux types d'offres, anticipe JPMorgan Cazenove. Bertrand Dumazy, le président-directeur général d'Edenred, a estimé que cette migration constituerait un vecteur de croissance additionnelle au cours des trois à cinq prochaines années.



"Dans un monde de plus en plus nomade, les entreprises rechercheront davantage de flexibilité pour la restauration de leurs employés, ce qui favorise les offres d'Edenred et entraînera des gains de contrats", explique Simon Lechipre, analyste chez Stifel.



Le groupe est notamment parvenu à signer en août dernier un contrat de cartes repas avec Spotify aux Etats-Unis, pays où ces produits ne disposent pourtant pas d'avantages fiscaux. Barclays évoque "une évolution intéressante", constatant que de nouveaux marchés géographiques pourraient potentiellement "s'ouvrir". "Edenred est un gagnant de l'ère-post Covid-19", résume la banque britannique.



Un marché des paiements interentreprises sous-pénétré



La crise sanitaire apporte également un soutien de poids à Edenred dans les paiements interentreprises, où le groupe a pris pied en 2019 avec le rachat de l'américain Corporate Spending Innovations (CSI). Ce marché reste fortement sous-pénétré: en Amérique du Nord environ 50% des transactions sont encore effectuées en chèque ou en espèces. Mais cette "aberration", comme l'a qualifiée Bertrand Dumazy, ne devrait pas durer. Le télétravail complique par essence les paiements physiques et accélère l'adoption des solutions automatisées comme celles fournies par CSI. Ce qui permettra à Edenred de pénétrer plus rapidement ce marché.



"La digitalisation et le télétravail rendent les solutions de CSI particulièrement pertinentes", souligne Simon Lechipre de Stifel. "Il n'y a aucune raison pour que CSI n'atteigne pas une croissance de l'ordre de 20% dans les années à venir", considère un autre intermédiaire financier.



La pandémie a ainsi consolidé les perspectives d'Edenred, ce qui ne se reflète que peu dans l'action du groupe. Le titre s'échange actuellement autour de 46 euros quand Société Générale, JPMorgan Cazenove et Stifel ont des objectifs de cours respectifs de 53,8 euros, 54 euros et 58 euros. "Le potentiel de croissance [du groupe] a été accru par la crise et pourrait se révéler plus important qu'anticipé par le marché", juge Simon Lechipre.



Près de 60% des bureaux d'études recommandent d'acheter le titre, selon FactSet, soit deux fois plus qu'au début 2020, avant l'arrivé de la pandémie en Europe. L'appétit du marché pour Edenred pourrait, lui aussi, être renforcé par la crise.



-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: ECH



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March 19, 2021 04:00 ET (08:00 GMT)




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