Le ministère de l'Emploi devra "contribuer à l'effort" d'économies, selon Castaner
21 Juin 2018 - 11:22AM
Dow Jones News
Le ministère de l'Emploi devra "contribuer à l'effort"
d'économies dans le cadre du budget 2019, a indiqué jeudi le
secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement Christophe
Castaner, "l'amélioration des perspectives" sur le marché du
travail devant "permettre de dégager des moyens".
"Dans ce pays, depuis 40 ans, on s'est habitué à dépenser presque
25% de plus que ce qu'on avait tous les mois. Donc oui il y a des
ministères prioritaires, la justice, la défense, la sécurité (...)
et puis il y a des ministères qui doivent contribuer à l'effort",
a-t-il dit sur France Inter, prenant "l'exemple du ministère de
l'Emploi".
"Aujourd'hui on a une amélioration des perspectives économiques, on
a une baisse du chômage - on l'a eue en 2017, et hier le gouverneur
de la Banque de France a rappelé que ce serait le cas aussi en
2018. Ca doit permettre de dégager des moyens", a estimé M.
Castaner, par ailleurs délégué général de La République en marche
(LREM).
Il a aussi évoqué "la modernisation de notre administration", qui
est "efficace, mais on dépense 11 points de PIB (produit intérieur
brut, NDLR) de plus que la moyenne des pays de l'OCDE pour notre
administration. Est-ce qu'on est forcément plus géniaux que tous
les autres parce qu'on a cette administration ? Je n'en suis pas
convaincu", a-t-il dit.
"Donc il faut aussi mettre des moyens de formation - on va
mobiliser 700 millions d'euros chaque année pour former les agents
à travailler différemment -, numériser notre administration partout
où c'est nécessaire", a poursuivi M. Castaner.
"Il a y a de vraies économies à faire", a-t-il résumé, estimant que
l'on doit "tendre à (l')objectif" de 60 milliards d'euros de
dépense publique en moins à la fin du quinquennat promis par
Emmanuel Macron. Mais "l'objectif n'est absolument pas de faire des
économies sur la solidarité nationale", a-t-il assuré.
Quant à de possibles cessions de parts supplémentaires de l'Etat
dans certains grands groupes, après celles prévues dans ADP, la
Française des Jeux et Engie, il a estimé qu'"il faut avoir une
gestion dynamique de nos actifs".
Les Echos rapportent jeudi que le gouvernement, qui souhaiterait
rester au capital d'entreprises "stratégiques" dans les secteurs de
la défense, du nucléaire civil, ou dans les grandes entreprises de
service public, pourrait à l'inverse poser la question du maintien
dans Orange, Air France ou dans l'automobile.
"Aujourd'hui, un jour, on entre dans le capital puis on y reste 10
ans, 20 ans, 30 ans, sans même évaluer chaque année. A certains
moments il a fallu que l'Etat intervienne dans l'automobile - on a
sauvé Peugeot à un moment donné (...) C'est nécessaire à certains
moments, et à d'autres, oui, il faut assumer de sortir", a déclaré
M. Castaner.
Quant à Air France, la compagnie "fait aussi partie de ceux-là mais
aucune décision n'est prise sur ce sujet", a-t-il dit.
Les cessions déjà annoncées doivent alimenter un fonds de 10
milliards d'euros pour l'innovation de rupture. Bercy n'exclut pas
non plus d'utiliser pour le désendettement de l'Etat une part des
fonds récoltés.
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