Ambroise Ecorcheville,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--La lourde chute du titre Elior Group (ELIOR.FR) n'en a pas (encore) fait une opportunité d'achat. Après avoir dégringolé de 18,2% vendredi, en réaction à la révision en baisse de ses prévisions de bénéfices, la valeur faisait à nouveau office de lanterne rouge du SBF 120 lundi, avec un recul de plus de 5% en seconde partie de séance.



Malheureusement, il faudra sans doute au moins quelques mois à son nouveau capitaine pour pouvoir redonner aux investisseurs une certaine visibilité sur les perspectives à moyen terme du groupe de restauration collective et de concessions.





Une performance 2016-2017 à détailler





Certes, les grandes lignes de l'année 2016-2017 ont d'ores et déjà été recadrées. Pour l'exercice clos fin septembre, Elior a relevé ses projections de croissance mais abaissé ses objectifs de rentabilité.



Le groupe vise désormais une hausse organique d'environ 3,6% de son chiffre d'affaires, contre une progression d'au moins 3% initialement. Mais en parallèle, il n'anticipe plus qu'une marge brute d'exploitation (marge Ebitda) retraitée en baisse à 8,3%, là où une augmentation de 20 à 30 points de base avait auparavant été anticipée par rapport à celle de 8,5% réalisée en 2015-2016.



Au-delà de ces prévisions, un certain degré d'incertitude continue de peser sur la performance financière du groupe sur l'exercice 2016-2017.



En bas de lignes de comptes, l'objectif d'une augmentation "significative" du bénéfice net par action a été purement et simplement abandonné. Le risque de charges exceptionnelles, liées par exemple à l'impact du passage de l'ouragan Irma en septembre, ne peut être totalement écarté.





Rien de concret sur 2017-2018 avant décembre





Pour de premières indications sur l'exercice 2017-2018, entamé en octobre dernier, il faudra également patienter jusqu'à la publication des résultats 2016-2017 d'Elior. Cette dernière aura lieu le 6 décembre, au lendemain de la validation par son conseil d'administration de la nomination de Philippe Guillemot à sa direction générale.



Dans le principe, le groupe bénéficie d'une bonne visibilité sur ses perspectives grâce à une activité basée sur des contrats de long terme. Cependant, certains des facteurs qui ont grevé sa performance fin 2016-2017 pourraient continuer de peser sur ses comptes au moins au début de l'exercice 2017-2018.



Cela pourrait être le cas des coûts de démarrage de nouveaux contrats et des moindres économies que prévu générées par les plans d'action mis en place par l'ancien patron du groupe, Philippe Salle.



A cet égard, il paraît difficile de croire que le départ de l'auteur du plan stratégique Tsubaki n'ait pas entraîné un certain flottement dans la gestion du groupe. Philippe Salle a quitté Elior à la fin du mois d'octobre, après avoir annoncé son départ fin juillet.





Des objectifs stratégiques en suspens





Surtout, les objectifs de long terme d'Elior demandent à être remis à plat, comme l'a lui-même reconnu le groupe vendredi.



Après le recul désormais anticipé des marges en 2016-2017, la perspective d'une marge brute d'exploitation (marge Ebitda) retraitée comprise entre 9% et 10% en 2019-2020 paraît trop optimiste. Nombreux sont les analystes à estimer désormais que la borne basse de cette fourchette ne sera pas atteinte.



Pour en avoir le coeur net, il faudra attendre au moins quelques mois, le temps pour Philippe Guillemot de faire le tour de l'entreprise pour les redéfinir en toute connaissance de cause. En l'absence de son futur patron, Elior n'était pas en mesure de dire à quel moment pourrait avoir lieu ce point stratégique. Il est au moins espéré avant la fin du premier semestre 2018.



Une inflexion de la stratégie ne peut être totalement écartée. Si le nouveau dirigeant a été chargé d'établir sa nouvelle feuille de route "dans le cadre de la stratégie définie par le conseil d'administration", son rôle ne peut être réduit à celui d'un simple exécutant.





Une réputation plutôt flatteuse, à confirmer





Ancien numéro deux d'Alcatel-Lucent et dirigeant d'Europcar, Philippe Guillemot "a démontré ses qualités de redresseur et de développeur d'activités", selon Natixis. Il n'empêche que le dirigeant devra faire ses preuves à la tête d'Elior.



Pour assoir sa crédibilité à la tête du groupe, il lui faudra atteindre pendant plusieurs trimestres de suite ses objectifs financiers. Qu'il lui reste encore à définir.





- Ambroise Ecorcheville, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 90; aecorcheville@agefi.fr ed: ECH





(END) Dow Jones Newswires



November 20, 2017 09:45 ET (14:45 GMT)




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