Alice Doré,



Agefi-Dow Jones



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Deux ans après la fusion et à la veille d'une échéance clé pour sa gouvernance, TechnipFMC doit encore faire ses preuves. Sa performance au premier trimestre a une nouvelle fois déçu les analystes. Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) s'est notamment replié de 23,5% sur un an contre une baisse de 13,5% attendue par le consensus.



La semaine dernière, le groupe issu de la fusion début 2017 du français Technip et de l'américain FMC Technologies a publié des résultats décevants sur sept trimestres consécutifs.



Le ralentissement de l'activité aux Etats-Unis du groupe d'infrastructures pour l'industrie pétrolière a lourdement grevé ses comptes au premier trimestre.



"Un mix produits moins favorable, une baisse de l'activité de complétion ainsi que des frais liés à des lancements de nouveaux produits" ont lesté l'activité de la branche technologies de surface en Amérique du Nord, relève Baptiste Lebacq, analyste chez Oddo BHF. La pression qui devrait continuer de s'exercer sur les résultats du groupe cette année conforte l'analyste dans sa recommandation d'alléger TechnipFMC dans les portefeuilles.



Selon le consensus FactSet, 17% des analystes recommandent de vendre ou de sous-pondérer le titre. Outre les résultats décevants, certains observateurs estiment qu'il faudra encore quelques trimestres au groupe pour sortir de sa phase d'intégration. Et ils attendent de voir l'impact éventuel sur la gouvernance du départ du président du groupe, Thierry Pilenko, artisan de la fusion côté Technip, et son remplacement par le directeur général, Doug Pferdehirt. L'ancien patron de FMC deviendra PDG à l'issue de l'assemblée générale du 1er mai.



Les prises de commandes offrent de la visibilité



Toutefois, 58% des analystes conseillent d'acheter ou de surpondérer TechnipFMC. Ces intermédiaires financiers jugent dans l'ensemble que la fusion et les offres intégrées qui en ont découlé placent TechnipFMC en bonne position pour profiter de la reprise de l'activité qui commence à poindre avec le récent rebond des cours du pétrole et du gaz.



"Au trimestre précédent, les investisseurs avaient été pris au dépourvu" car certains éléments exceptionnels avaient "faussé les perceptions, éclipsant les lourdes allusions de l'entreprise à une reprise des commandes", explique-t-on chez JPMorgan.



Ces signaux ont déjà commencé à se concrétiser: la forte progression des prises de commandes début 2019 - qui ont quasiment doublé sur un an au cours des trois premiers mois - "laisse entrevoir un avenir plus radieux", estiment les analystes de Berenberg.



Si un tel rythme sera difficile à maintenir tout au long de l'année, les prises de commandes devraient rester robustes. Doug Pferdehirt, a expliqué la semaine dernière que le groupe travaillait en priorité sur cinq projets de gaz naturel liquéfié qu'il juge stratégiques. "Il suffirait qu'un de ces contrats soit remporté pour que la dynamique" des prises de commandes reste solide sur le reste de 2019, jugent les analystes de Jefferies.



L'horizon s'éclaircit pour TechnipFMC et pourrait même déboucher sur une revalorisation des multiples à mesure que la reprise du cycle s'accélère, de 8,3 fois à plus de 11 fois l'Ebidta projeté pour 2020, selon les calculs de Morgan Stanley.



La confirmation des commandes, accompagnée d'une ferme discipline en matière de coûts, accorderait davantage de potentiel à un titre qui a déjà gagné 28% depuis le début de l'année.



-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed: ECH



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April 30, 2019 10:58 ET (14:58 GMT)




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