Le patron de Moncler tempère les spéculations sur un rachat par Kering
05 Décembre 2019 - 4:07PM
Dow Jones News
(Actualisation: déclarations de Remo Ruffini démentant l'existence
d'un projet de rachat, réaction en Bourse et contexte)
PARIS/BARCELONE (Agefi-Dow Jones)--Moncler a des contacts avec
Kering et d'autres groupes du secteur afin d'explorer ensemble
certaines opportunités mais n'étudie aucune hypothèse concrète de
rachat par le groupe français, a indiqué le président-directeur
général du fabricant italien, Remo Ruffini, jeudi.
A la Bourse de Milan, l'action Moncler ralentit la cadence après
ces déclarations et ne gagne plus que 7,9%, à 41,88 euros, contre
10% à la mi-journée.
"Pour le moment, aucune hypothèse concrète n'est à l'étude", a
déclaré Remo Ruffini, faisant référence à une dépêche de Bloomberg
publiée mercredi soir, selon laquelle la société italienne, connue
pour ses doudounes de luxe, a eu des discussions préliminaires avec
Kering.
Depuis plusieurs semaines, les investisseurs anticipaient de
nouvelles opérations de rapprochement dans le secteur du luxe après
l'accord conclu par LVMH visant à racheter le joaillier américain
Tiffany pour 16,2 milliards de dollars.
Un rachat de Moncler permettrait à Kering de gagner du terrain dans
la course à la taille à laquelle se livre le secteur.
Il permettrait surtout de réduire la dépendance du groupe à Gucci,
sur laquelle repose 80% du résultat opérationnel, soulignent les
analystes d'UBS. Toutefois, les actionnaires de Kering pourraient
s'interroger sur le timing et le prix de l'opération, ajoute la
banque, alors que le fabricant de doudounes italien a déjà vu son
cours grimper de 33% depuis le début de l'année avant les
informations de Bloomberg.
Pour les analystes d'Equita SIM, Kering devrait probablement
consentir une prime supplémentaire de 30%, ce qui valoriserait la
cible à environ 50 euros par action, ou 12,9 milliards d'euros.
Contacté par l'agence Agefi-Dow Jones, Kering n'a pas souhaité
apporter de commentaire.
Pas pressé de vendre
Pour s'offrir Moncler, Kering devrait surtout convaincre Remo
Ruffini du bien-fondé d'une telle transaction. Le patron de Moncler
contrôle 22,5% de son capital, tandis qu'environ 40% sont aux mains
d'investisseurs institutionnels.
Remo Ruffini n'est pas pressé de vendre, souligne Luca Solca,
analyste de Bernstein. La direction actuelle du fabricant italien a
développé la marque de façon pratiquement parfaite, ajoute
l'analyste qui s'interroge sur la valeur ajoutée de Kering en cas
de rachat.
Mais le projet de rachat de Tiffany par LVMH a mis la pression sur
les autres grands acteurs du luxe, ajoute l'analyste.
LMVH, Kering, et le suisse Richemont sont les mieux placés pour
lancer un nouveau cycle de consolidation du secteur compte tenu de
leurs niveaux importants de trésorerie.
En début d'année, le magazine WWD avait rapporté l'intérêt de
Kering pour le couturier italien Valentino.
D'autres valeurs du luxe italien bénéficient jeudi des spéculations
entourant le secteur. Salvatore Ferragamo progresse de 7,3%, Tod's
s'adjuge 5,1% et Aeffe, le propriétaire d'Alberta Ferretti gagne
4,2%.
-François Schott et Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41
27 47 31; ddelmond@agefi.fr fschott@agefi.fr
(Cristina Roca, Dow Jones Newswires, a contribué à cet article)
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December 05, 2019 09:47 ET (14:47 GMT)
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