Le pétrole chute, Ryad et Moscou semblent prêts à augmenter leur production
25 Mai 2018 - 10:38PM
Dow Jones News
NEW YORK (Agefi-Dow Jones) -- Les cours du pétrole ont lourdement
chuté vendredi à New York et Londres alors que l'Arabie saoudite et
son allié russe ont estimé "probable" un assouplissement des
limitations de la production de brut.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a
terminé à 76,44 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de
Londres, en baisse de 2,35 dollars par rapport à la clôture de
jeudi.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light
sweet crude" (WTI) pour la même échéance a lâché 2,83 dollars à
67,88 dollars.
Face à la hausse marquée des prix ces derniers mois, l'Organisation
des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires
pourraient assouplir leur accord de limitation de la production, ce
qui a pesé sur les prix vendredi.
Cité par les agences russes lors d'un forum économique à
Saint-Pétersbourg, le ministre saoudien de l'Energie Khaled
al-Faleh a jugé que les pays producteurs auront "bientôt la
possibilité de libérer l'offre".
"Comme nous l'avons toujours dit, le retour du pétrole sur le
marché doit se faire progressivement. Nous ne le ferons pas
rapidement. Cela interviendra probablement au second semestre de
cette année", a-t-il ajouté.
"Si nous arrivons à l'idée commune qu'il est indispensable
d'assouplir le niveau (de production, ndlr), cela doit se faire à
partir du troisième trimestre", a estimé de son côté le ministre
russe Alexandre Novak.
"La Russie est sans doute en faveur de l'assouplissement des règles
depuis longtemps. Mais c'est la première fois que l'Arabie saoudite
s'exprime aussi clairement sur une hausse de la production", a
commenté James Williams de WTRG.
Ryad "veut un prix du baril proche de 70 dollars et ne veut pas
qu'il monte à 90 dollars pour ne pas pénaliser les consommateurs",
a ajouté M. Williams.
- Puits de pétrole -
L'Arabie saoudite, premier exportateur mondial, est
particulièrement observée par les marchés alors que l'offre
mondiale est entravée par les baisses de production au Venezuela et
pourrait l'être encore plus par les sanctions américaines contre ce
pays et contre l'Iran.
"Le déclin de la production de l'Opep nous pousse à penser que les
réserves mondiales vont baisser au deuxième et au troisième
trimestre 2018", ont jugé les analystes de Société Générale, qui
ont revu à la hausse leurs prévisions de prix pour le Brent, à 80
dollars au troisième trimestre.
L'avenir de l'accord de limitation de la production devrait être au
coeur de la prochaine réunion de l'Opep et de ses partenaires, fin
juin à Vienne.
Le ministre saoudien a affirmé qu'il rencontrerait ses homologues
de l'Opep, et qu'il aurait l'occasion de se réunir avec M. Novak
une ou deux fois avant la réunion de Vienne.
L'Arabie saoudite et la Russie sont deux des trois plus grands
producteurs de pétrole au monde, avec les Etats-Unis.
La chute des prix a par ailleurs été accélérée par la publication
vendredi d'un indicateur avancé de la production américaine, à
savoir le nombre hebdomadaire de puits de pétrole actifs aux
Etats-Unis.
Celui-ci a augmenté de 15 unités à 859 puits, suggérant une
poursuite de la hausse de la production américaine, qui enchaîne
actuellement les records d'après les rapports hebdomadaires de
l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).
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May 25, 2018 16:18 ET (20:18 GMT)
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