Christine Lejoux,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le rebond de la volatilité sur les marchés d'actions n'est pas une si bonne nouvelle qu'il y paraît pour les banques, suivant que l'on considère leurs activités de trading ou celles de gestion d'actifs.



Après avoir été exceptionnellement faible en 2017, parallèlement au rally de la Bourse de New York, l'indice CBOE de la volatilité aux Etats-Unis s'envole de l'ordre de 60% depuis le début de l'année. Un rebond alimenté par la crainte d'une hausse plus rapide que prévu de l'inflation, susceptible d'amener la Réserve fédérale à resserrer sa politique monétaire plus fortement qu'anticipé. Dans le sillage du VIX, l'indice de la volatilité sur l'Euro Stoxx 50 grimpe de 42% depuis le 1er janvier.



Ce regain de volatilité est bienvenu pour les activités de banque de financement et d'investissement (BFI), en particulier le courtage. "Plus il y a de volatilité, plus nos clients ont besoin des banques pour couvrir leurs opérations", a expliqué Alain Papiasse, directeur général adjoint de BNP Paribas (BNP.FR), lors de la présentation des résultats annuels du groupe bancaire français, le 6 février. La faiblesse de la volatilité l'an dernier a provoqué une chute de 27,4% des revenus des métiers de "fixed income" (taux, changes, matières premières) de BNP Paribas, sur le seul quatrième trimestre.



De son côté, Natixis (KN.FR), la filiale de banque de financement et d'investissement de BPCE (Banques Populaires Caisses d'Epargne), a vu le résultat avant impôts de son pôle Banque de grande clientèle (BFI) plonger de 21%, d'octobre à décembre. En cause, notamment, la division "Global Markets", qui a souffert d'une volatilité moindre, laquelle a entraîné un ralentissement de l'activité des clients dans les segments taux et dérivés actions.





La volatilité risque de nuire aux performances de la gestion d'actifs





Egalement très présente dans la gestion d'actifs, Natixis illustre bien les deux facettes du rebond de la volatilité. "Une volatilité de marché plus extrême représente une arme à double tranchant pour les sociétés de gestion d'actifs", soulignent les analystes de Morgan Stanley, dans une note. Le regain de volatilité risque de peser sur la collecte de capitaux, voire de se traduire par une décollecte : non seulement une forte volatilité incitera les investisseurs à la prudence dans leurs allocations d'actifs, mais la collecte souffrira également d'un moindre effet de marché positif. Amundi, la filiale de gestion d'actifs du Crédit Agricole (ACA.FR), s'est d'ailleurs fixé un objectif prudent d'une collecte cumulée de 150 milliards d'euros entre 2018 et 2020, avec pour hypothèse une absence d'effet marché positif.



Le retour de la volatilité représente en outre une menace pour les commissions de surperformance des gérants d'actifs. Celles-ci sont appliquées lorsqu'un fonds surperforme un indice déterminé et s'ajoutent aux frais de gestion annuels.



Or, avec un PNB (produit net bancaire, équivalent du chiffre d'affaires) de 857 millions d'euros, la gestion d'actifs a représenté plus du tiers (34,2%) des revenus de Natixis au cours des trois derniers mois de l'exercice 2017. Des quatre banques françaises cotées, Natixis est la plus exposée à la gestion d'actifs, avec Crédit Agricole SA, soulignait récemment Credit Suisse. Ce qui représentait un avantage par temps de collecte vigoureuse et de progression des marchés pourrait jouer en défaveur de ces deux établissements dans un contexte de forte volatilité.





-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14 ; clejoux@agefi.fr ed : ECH





(END) Dow Jones Newswires



February 19, 2018 04:47 ET (09:47 GMT)




Copyright (c) 2018 Dow Jones & Company, Inc.